Un cri d’une mère palestinienne qui a perdu son enfant
Un beau jeudi matin ; c’était le dernier jour scolaire
De la semaine ; très heureux, n’avait point devoirs à faire,
Et puis la joie dans ses yeux.
Sur la dernière marche d’escalier, disait ˵Au revoir˶
A sa mère, lançant un beau clin d’œil, mais sans savoir
Qu’au revoir, serait adieu.
Tourna le dos en mâchonnant une olive, et sa main fine
Tenait son sac à dos ouvert, en trottant ses bottines,
Il faisait des petits pas.
Arrivant sous le jeune amandier, qui vers le sud penche,
Dont les fleurs d’un blanc si rosé et parfois si blanches,
Il trouva l’obscur trépas.
Soudain, une balle arrivant de loin, perdue soit disant,
Tirée par un jeune colon couvert par l’occupant,
Faisant tomber l’étoile là;
Son corps, tel le bord d’une rivière, si tristement plié,
Et le sang si chaud coulait, tel les perles d’un chandelier,
Et puis sa main fine dévoila :
Noyau d’olive. Ses yeux racontaient mille et une histoires,
Encore ouverts, brillants comme toujours, mais hélas, sans voir,
Perdant l’enfantine joie.
Sa mère, telle une jeune louve, perdant son louveteau, se lançait
Sur le fils, comme sur l’époux, auparavant trépassé,
Désespérée et crie l'émoi.
Ce grand monde perdit sa flamme, devint noir et minuscule,
Et sans voir, ses cils bougeaient tels les ailes de libellule,
Hurla, libérant un cri.
Rouge était ce volcan, laissant ses téphras, s’échapper
Tel un tonnerre sans éclairs, comme le soleil dérapait
Et tombant dans le décri.
Tel un cri rendait l’ange de la Mort triste, qui guignait,
Une seule larme de ses grands yeux, à sa tristesse, témoignait,
Tomba jusqu’en septième terre.
Les saules mirent leurs drapeaux en berne et firent couler leurs sèves.
Puis le troupeau d’hirondelles trissa son lugubre rêve,
Car temps jadis sur le père,
Ici sur le fils. Les perles se suspendaient aux rameaux,
Tombaient dans les fentes sauf une, limpide lâcha du pommeau,
Dans sa main fine mal fermée
Tomba. Une vie toucha, caressa le noyau d’olive
Planté, au creux de sa main chutée, sur une terre déclive,
Fertile, mais certes va germer.
Honte à vous les souverains, les assis sur les trônes dorés,
Dont les quatre pieds posés, sur des crânes, d’enfants dévorés,
Aux yeux vendus en bascule.
L’autruche entendit ce cri. Du sable sa tête délogeait.
Hérissant les poils fauves de lionne, mais ne fit point bouger
Un blanc de vos testicules.
VieilArt
Un beau jeudi matin ; c’était le dernier jour scolaire
De la semaine ; très heureux, n’avait point devoirs à faire,
Et puis la joie dans ses yeux.
Sur la dernière marche d’escalier, disait ˵Au revoir˶
A sa mère, lançant un beau clin d’œil, mais sans savoir
Qu’au revoir, serait adieu.
Tourna le dos en mâchonnant une olive, et sa main fine
Tenait son sac à dos ouvert, en trottant ses bottines,
Il faisait des petits pas.
Arrivant sous le jeune amandier, qui vers le sud penche,
Dont les fleurs d’un blanc si rosé et parfois si blanches,
Il trouva l’obscur trépas.
Soudain, une balle arrivant de loin, perdue soit disant,
Tirée par un jeune colon couvert par l’occupant,
Faisant tomber l’étoile là;
Son corps, tel le bord d’une rivière, si tristement plié,
Et le sang si chaud coulait, tel les perles d’un chandelier,
Et puis sa main fine dévoila :
Noyau d’olive. Ses yeux racontaient mille et une histoires,
Encore ouverts, brillants comme toujours, mais hélas, sans voir,
Perdant l’enfantine joie.
Sa mère, telle une jeune louve, perdant son louveteau, se lançait
Sur le fils, comme sur l’époux, auparavant trépassé,
Désespérée et crie l'émoi.
Ce grand monde perdit sa flamme, devint noir et minuscule,
Et sans voir, ses cils bougeaient tels les ailes de libellule,
Hurla, libérant un cri.
Rouge était ce volcan, laissant ses téphras, s’échapper
Tel un tonnerre sans éclairs, comme le soleil dérapait
Et tombant dans le décri.
Tel un cri rendait l’ange de la Mort triste, qui guignait,
Une seule larme de ses grands yeux, à sa tristesse, témoignait,
Tomba jusqu’en septième terre.
Les saules mirent leurs drapeaux en berne et firent couler leurs sèves.
Puis le troupeau d’hirondelles trissa son lugubre rêve,
Car temps jadis sur le père,
Ici sur le fils. Les perles se suspendaient aux rameaux,
Tombaient dans les fentes sauf une, limpide lâcha du pommeau,
Dans sa main fine mal fermée
Tomba. Une vie toucha, caressa le noyau d’olive
Planté, au creux de sa main chutée, sur une terre déclive,
Fertile, mais certes va germer.
Honte à vous les souverains, les assis sur les trônes dorés,
Dont les quatre pieds posés, sur des crânes, d’enfants dévorés,
Aux yeux vendus en bascule.
L’autruche entendit ce cri. Du sable sa tête délogeait.
Hérissant les poils fauves de lionne, mais ne fit point bouger
Un blanc de vos testicules.
VieilArt