Tu tendais des morceaux d’amandes éclatées
Gonario, petit Sarde, quand tu nous accueillis,
Tu tirais une écharde d’un de tes doigts meurtris :
Incessant travailleur, souriant mais anxieux
D’être ici et ailleurs, comme la flamme au feu.
Alors que tu boitais, que tapait le soleil,
Tu avais récolté des amandes la veille
Qu’en de grandes poignées tu sortais en partage
D’un immense panier posé dans le garage.
Sur la table en plastic − toile cirée du Sud −,
Le couteau à mastic ôtait la gangue et sur
Une pierre le marteau de carreleur tapait.
Eau plate ou bien gazeuse, coca pour les enfants,
La figure rieuse, tu devisais gaiement,
En tendant des morceaux d’amandes éclatées.
Aubépin des Ardrets
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