Toinou*
On sonnait l’an 40 et la grande débâcle
Paris était parti tout entier sur la route
À pieds ou en charrette dans l’obscène spectacle
De la fuite à tout va, tant civils et que troupes
Ici un homme pleure de longs hoquets flamands
En poussant son vélo chargé d’un sac en draps
Là-bas sur des bagages dort un petit enfant
C’est Toinou que sa mère tient au chaud dans ses bras
Et soudain les voilà, les hurlantes sirènes
Qui tir’nt en dispersant les gens dans les fossés.
On prie, on crie, on tremble, on court à perdre haleine
Et puis c’est le silence ; des têtes se relèvent
On appelle, on répond - la peur d’être effacé -
Mais Toinou dort encore d’un éclat dans ses rêves
Aubépin des Ardrets
__________
Histoire familiale véridique
On sonnait l’an 40 et la grande débâcle
Paris était parti tout entier sur la route
À pieds ou en charrette dans l’obscène spectacle
De la fuite à tout va, tant civils et que troupes
Ici un homme pleure de longs hoquets flamands
En poussant son vélo chargé d’un sac en draps
Là-bas sur des bagages dort un petit enfant
C’est Toinou que sa mère tient au chaud dans ses bras
Et soudain les voilà, les hurlantes sirènes
Qui tir’nt en dispersant les gens dans les fossés.
On prie, on crie, on tremble, on court à perdre haleine
Et puis c’est le silence ; des têtes se relèvent
On appelle, on répond - la peur d’être effacé -
Mais Toinou dort encore d’un éclat dans ses rêves
Aubépin des Ardrets
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Histoire familiale véridique