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Tant que le vent soufflera

#1
Et le vent est levé et l’eau va au torrent ;
Et l’enfant élevé, va, s’en va grandissant ;
Et les fleurs dans les prés et les blés dans les champs
Sont chantés aux veillées : ainsi passent les ans.

Ainsi viennent, s’en vont les feuilles en bourgeons,
La fève et le marron, les roseaux et les joncs,
Courges et potirons, reinettes et coings ronds,
Pétales en pompons : tout ici-bas est bon.

L’orient, le ponant, l’occident, le levant,
Cardinaux sans anneau, sans ors au Vatican,
Vont autour de la terre aussi somptueusement
Que la bible en bannière ou l’ancien testament.

Et le vent est le vent ! Autant le vent d’autan
Est fou face à la brise, (un rude concurrent)
Que la bise nous bise en cinglant conquérant
Entrant sous la chemise et fouettant jusqu’au sang.

L’océan sous l’ondée heurte l’âme des flots
Que tord la bourrasque effrayant les matelots
Courbés sous les sifflets traversant le bateau
D’Eole déchaîné, hurlant au ras de l’eau.

Et la mer, sous les cieux, dévoile où sont ses creux
Ouverts par l’ouragan qui la prend en dedans
Et la presse et l’étreint et d’un baiser fougueux
Fracasse son armure, abominablement.

Et le vent soulevant, octobre finissant,
Les feuilles du pommier jaunes et rouge-sang,
Frissonnant, tournoyant et qui vont en montant
Habiller le bouleau blanc de leur vêtement.

Et le vent élevant le volant en dentelles
De la robe légère avec tous ses dessous
Attise la braise qui part sous l’étincelle,
Mettant le feu rouge à la très belle à ses joues.

Et le vent sait frapper à grand coups de genoux
Et d’un front énervé les vaines frondaisons ;
S’engouffre, corne et mord pour déchiqueter tout
Sans le moindre remords, sans hésitation.

Et le vent, aile au vent, souffle inlassablement,
Amenant les étés, l’automne et le printemps
Et l’hiver redouté à l’appel est présent ;
Et le vent étonnant, vente et tonnant, chuintant,

Par derrière grondant et sifflant par devant,
Fou furieusement, mystérieusement,
Trône fièrement sur le gaillard d’avant.