Sang Océan
Condamnés à l'océan, au vent qui mène le bal,
Oubliés des honnêtes gens, du dieu des cathédrales...
Rien ne pouvant plus les sauver, on peut traîner nos âmes,
Des îles, des tropiques aux bas quartiers de Rotterdam...
A force de chercher les brumes où cacher nos erreurs,
Nous gentilshommes de fortune, de quoi avons nous peur...
Plus d'une colique d'Havanna que de Satan et ses flammes !
On préfère la mort du bras... qui tient... une lame !
Prêt à livrer mille batailles pour l'or du roi d'Espagne.
Le pont témoin de nos ripailles sait chaque fois que l'on gagne
Le rhum et le chant des hommes font briller les étoiles,
Sur une gigue on fait les mômes, on remet les voiles.
Le cap sur les mers du sud, le temps nous en fait voir...
On trouve notre lot de solitude, de haine et de désespoir,
Tant pis pour la proie facile qui croise notre route,
Une fille contre un droit d'asile, c'est ce que ça coûte !
Frères assassins, déserteurs au destin sanguinaire
La bible de Joly Rôger à bord... ça va de paire.
Ce n'est pas le sang sur nos mains qui fera peur aux femmes,
Comme nous elles valent moins que rien, moins que leurs charmes !
Leo
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