Cher Lecteur, si tu lis ces vers
À haute voix, prend garde aux mots
D'aucuns pourraient ouïr de travers :
"Le président sadique Arnaud"
S'il est un sadique entre nous
C'est bien le nommé Caserio
À qui l'on a coupé le cou
Pour avoir tué notre héros
Sadi est natif de Limoges
Il est petit-fils de Lazare
Alors pourquoi, je m'interroge
Porte-t-il ce prénom bizarre ?
L'enfant, dans sa ville étudie
Sous le règne de Louis-Philippe
Plus tard quand il monte à Paris
Le roi avait cassé sa pipe
À vingt ans il sort couronné
De l'Ecole polytechnique
Pour entrer aux Ponts et Chaussées
Et sortir homme politique
Bientôt il épouse Cécile
Parisienne de vingt-deux ans
Belle et habillée avec style
Dont Sadi aura quatre enfants
La guerre de soixante-dix
Au triste Empire mettant fin
Sadi Carnot prend du service
Dans le camp des Républicains
Député de la Côte-d'Or
Il est secrétaire en sa Chambre
Sous le gouvernement Dufaure
Qui démissionne mi-décembre
À l'été soixante-dix-huit
Il accède au gouvernement
Et s'il n'est pas parmi l'élite
Çà lui suffit pour le moment
Le calcul était stratégique
Car à la mort de Mac-Mahon
Ministre des Travaux publics
On nomme notre parangon
On l'élit chef de son parti
Sans que même il le demanda
Car à l'inverse d'aujourd'hui
On pouvait avoir deux mandats
Le président Jules Grévy
Par suite d'une déshérence
Nomme son fidèle Sadi
Au ministère des Finances
Quand Jules Grévy démissionne
Et laisse son fauteuil vacant
Jules Ferry se positionne
Mais Sadi l'emporte aisément
Il a juste la cinquantaine
La moustache et la barbe grise
Le front dégarni, la bedaine
Et un regard qui tranquillise
Malgré la crise Boulangiste
Le scandale de Panama
Quelques attentats anarchistes
Sa renommée ne faiblit pas
En mil huit cent quatre-vingt-treize
Il célèbre le centenaire
De la Révolution française
Avec défilés militaires
Pour avoir refusé la grâce
À l'anarchiste Ravachol
Furieux ses complices menacent
De venir venger leur idole
Vers la fin de son septennat
Lors d'une visite à Lyon
Un coup de couteau dans le foie
Envoie Sadi au Panthéon
À haute voix, prend garde aux mots
D'aucuns pourraient ouïr de travers :
"Le président sadique Arnaud"
S'il est un sadique entre nous
C'est bien le nommé Caserio
À qui l'on a coupé le cou
Pour avoir tué notre héros
Sadi est natif de Limoges
Il est petit-fils de Lazare
Alors pourquoi, je m'interroge
Porte-t-il ce prénom bizarre ?
L'enfant, dans sa ville étudie
Sous le règne de Louis-Philippe
Plus tard quand il monte à Paris
Le roi avait cassé sa pipe
À vingt ans il sort couronné
De l'Ecole polytechnique
Pour entrer aux Ponts et Chaussées
Et sortir homme politique
Bientôt il épouse Cécile
Parisienne de vingt-deux ans
Belle et habillée avec style
Dont Sadi aura quatre enfants
La guerre de soixante-dix
Au triste Empire mettant fin
Sadi Carnot prend du service
Dans le camp des Républicains
Député de la Côte-d'Or
Il est secrétaire en sa Chambre
Sous le gouvernement Dufaure
Qui démissionne mi-décembre
À l'été soixante-dix-huit
Il accède au gouvernement
Et s'il n'est pas parmi l'élite
Çà lui suffit pour le moment
Le calcul était stratégique
Car à la mort de Mac-Mahon
Ministre des Travaux publics
On nomme notre parangon
On l'élit chef de son parti
Sans que même il le demanda
Car à l'inverse d'aujourd'hui
On pouvait avoir deux mandats
Le président Jules Grévy
Par suite d'une déshérence
Nomme son fidèle Sadi
Au ministère des Finances
Quand Jules Grévy démissionne
Et laisse son fauteuil vacant
Jules Ferry se positionne
Mais Sadi l'emporte aisément
Il a juste la cinquantaine
La moustache et la barbe grise
Le front dégarni, la bedaine
Et un regard qui tranquillise
Malgré la crise Boulangiste
Le scandale de Panama
Quelques attentats anarchistes
Sa renommée ne faiblit pas
En mil huit cent quatre-vingt-treize
Il célèbre le centenaire
De la Révolution française
Avec défilés militaires
Pour avoir refusé la grâce
À l'anarchiste Ravachol
Furieux ses complices menacent
De venir venger leur idole
Vers la fin de son septennat
Lors d'une visite à Lyon
Un coup de couteau dans le foie
Envoie Sadi au Panthéon