Rosa Bonheur ! Rosa Bonheur !
Ce nom me disait quelque chose
J'ai ressassé pendant des heures
Mais n'ai pu cueillir cette rose
Quand j'ai ouvert le dictionnaire
Et que j'ai parcouru sa vie
De retracer cette carrière
Soudain j'ai eu subite envie
Rosa Bonheur, c'est son vrai nom
Est fille de Sophie Marquis
Son père prénommé Raymond
Est un peintre aux talents exquis
C'est à Bordeaux, en fin d'hiver
Que Rosa Bonheur ouvre l'œil
Sous le règne du débonnaire
Louis XVIII, dit "Le roi fauteuil"
À huit ans avec ses deux frères
Et sa mère, elle part rejoindre
Son "Saint-simoniste" de père
Émigré à Paris pour peindre
Mais au bout de quelques semaines
Ses tableaux ne se vendant plus
La famille vit dans la gêne
La mère mendie dans la rue
Elle meurt en pleine misère
Quand Rosa va avoir onze ans
Elle est aussitôt pensionnaire
Des sœurs de l'arrondissement
Son père finit par la prendre
Comme aide dans son atelier
Là, elle commence à s'éprendre
Du petit monde animalier
Elle reproduit le bétail
Tant en peinture qu'en sculpture
Et obtient de belles médailles
Aux salons de l'Agriculture
Sa dextérité est si grande
Et son coup d'œil est si profond
Que l'État lui passe commande
Pour orner un musée à Lyon
Cette offre la couvre de gloire
"Le Labourage nivernais"
Par l'Académie des Beaux-arts
Est ravi au musée lyonnais
Cette année-là son père meurt
Rosa le supplée dare-dare
Dans sa fonction de directeur
D'une école de dessin d'art
À trente et un ans, la donzelle
Crée un gigantesque tableau
Qui, la profession interpelle
Son nom : "Le Marché aux chevaux"
Unanimes sont les critiques
Quand la presse les interroge
Qu'ils soient classiques, romantiques
Partout ils la couvrent d'éloges
À la suite de sa prouesse
Elle effectue une tournée
Puis, par un nabab aux U.S.
Son beau tableau est acheté
L'Exposition Universelle
De cinquante-cinq, à Paris
Apporte à Rosa de nouvelles
Félicitations d'un jury
Pour un tableau haut en couleurs
Où trônent des bêtes de somme
Elle eut une Légion d'honneur…
Si elle avait été un homme
Mais ce n'est que partie remise
Car l'impératrice Eugénie
Par une visite surprise
Dans son petit château de By
Vient lui remettre la médaille
Aux mâles, seule réservée
Qui met l'humain et le bétail
Sur un sabot d'égalité
Rosa, qui est homosexuelle
Vit avec une amie d'enfance
Et quand vient la saison nouvelle
Elles quittent l'Île-de-France
Elles logent au cœur de Nice
Chez leur ami Ernest Gambart
Il les reçoit avec délice
Normal car c'est un marchand d'art
En quatre-vingt-neuf, elle invite
Dans son domaine francilien
Buffalo Bill et une suite
Qui ne sont certes pas Indiens
Cette année-là meurt sa compagne
Rosa a soixante-sept ans
Lors, sentant le stress qui la gagne
Elle peint frénétiquement
Elle trouve une autre amourette
Une artiste-peintre "yankee"
Qui vient lui croquer la silhouette
Mais surtout ses économies
On expose, en quatre-vingt-treize
Ses peintures aux U.S.A.
Mais la vieille dame française
Reste chez elle avec Anna
Elle a des ennuis pulmonaires
Rosa fume comme un pompier
Et quand on est septuagénaire
Mieux vaut ne pas trop s'exposer
L'Exposition universelle
De mil neuf cent, comme exposé
Ci-dessus, se fera sans elle
Car Rosa s'est trop exposée.
Ce nom me disait quelque chose
J'ai ressassé pendant des heures
Mais n'ai pu cueillir cette rose
Quand j'ai ouvert le dictionnaire
Et que j'ai parcouru sa vie
De retracer cette carrière
Soudain j'ai eu subite envie
Rosa Bonheur, c'est son vrai nom
Est fille de Sophie Marquis
Son père prénommé Raymond
Est un peintre aux talents exquis
C'est à Bordeaux, en fin d'hiver
Que Rosa Bonheur ouvre l'œil
Sous le règne du débonnaire
Louis XVIII, dit "Le roi fauteuil"
À huit ans avec ses deux frères
Et sa mère, elle part rejoindre
Son "Saint-simoniste" de père
Émigré à Paris pour peindre
Mais au bout de quelques semaines
Ses tableaux ne se vendant plus
La famille vit dans la gêne
La mère mendie dans la rue
Elle meurt en pleine misère
Quand Rosa va avoir onze ans
Elle est aussitôt pensionnaire
Des sœurs de l'arrondissement
Son père finit par la prendre
Comme aide dans son atelier
Là, elle commence à s'éprendre
Du petit monde animalier
Elle reproduit le bétail
Tant en peinture qu'en sculpture
Et obtient de belles médailles
Aux salons de l'Agriculture
Sa dextérité est si grande
Et son coup d'œil est si profond
Que l'État lui passe commande
Pour orner un musée à Lyon
Cette offre la couvre de gloire
"Le Labourage nivernais"
Par l'Académie des Beaux-arts
Est ravi au musée lyonnais
Cette année-là son père meurt
Rosa le supplée dare-dare
Dans sa fonction de directeur
D'une école de dessin d'art
À trente et un ans, la donzelle
Crée un gigantesque tableau
Qui, la profession interpelle
Son nom : "Le Marché aux chevaux"
Unanimes sont les critiques
Quand la presse les interroge
Qu'ils soient classiques, romantiques
Partout ils la couvrent d'éloges
À la suite de sa prouesse
Elle effectue une tournée
Puis, par un nabab aux U.S.
Son beau tableau est acheté
L'Exposition Universelle
De cinquante-cinq, à Paris
Apporte à Rosa de nouvelles
Félicitations d'un jury
Pour un tableau haut en couleurs
Où trônent des bêtes de somme
Elle eut une Légion d'honneur…
Si elle avait été un homme
Mais ce n'est que partie remise
Car l'impératrice Eugénie
Par une visite surprise
Dans son petit château de By
Vient lui remettre la médaille
Aux mâles, seule réservée
Qui met l'humain et le bétail
Sur un sabot d'égalité
Rosa, qui est homosexuelle
Vit avec une amie d'enfance
Et quand vient la saison nouvelle
Elles quittent l'Île-de-France
Elles logent au cœur de Nice
Chez leur ami Ernest Gambart
Il les reçoit avec délice
Normal car c'est un marchand d'art
En quatre-vingt-neuf, elle invite
Dans son domaine francilien
Buffalo Bill et une suite
Qui ne sont certes pas Indiens
Cette année-là meurt sa compagne
Rosa a soixante-sept ans
Lors, sentant le stress qui la gagne
Elle peint frénétiquement
Elle trouve une autre amourette
Une artiste-peintre "yankee"
Qui vient lui croquer la silhouette
Mais surtout ses économies
On expose, en quatre-vingt-treize
Ses peintures aux U.S.A.
Mais la vieille dame française
Reste chez elle avec Anna
Elle a des ennuis pulmonaires
Rosa fume comme un pompier
Et quand on est septuagénaire
Mieux vaut ne pas trop s'exposer
L'Exposition universelle
De mil neuf cent, comme exposé
Ci-dessus, se fera sans elle
Car Rosa s'est trop exposée.
Pièces jointes
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