Je siège cette chambre des envies
Joie de mille paradis sanguinolent
Là où siège mon dernier ange de nuit,
Vierge ténébreuse en ses ultimes instants
A l’heure fatale de la prime
Démarre les timbales de l’horreur
L’artisan du mal attend son crime
Au réveil du perfide démon des peurs
J’approche la fille, mon cœur bat la chamade
La divine créature est enchainée, malmenée
L’Apocalypse attend l’heure de la sérénade
Ou diabolique requiem de l'âme esseulée
Je tiens ma friandise entre mes mains rageurs
Mon jouet , Je l’étouffe, elle souffre
J’entend ces hurlements, elle pleure
Au rythme de mes griffes qui s’engouffrent
Ses cris déforment son doux visage
Souillure parfaite détruisant son âme sage
morne présage de mon prochain usage :
La lame mortelle du malin et sombre mage
Folle absolution de tendre violences
Dieu de la souffrance, j’implore Satan
Libérant ma créature d’or, j’exige ta puissance !
Ainsi débute le rituel de l’immondice, maintenant !
Mon âme implose, ses bras explosent
Une marre de sang dépeint le carrelage,
Sombre mer écarlate aux reflets roses
J’en bave, sublime amour de rage !
Du foie à l’œsophage je me débecte
Je déchiquète mon trésor à tour de bras
Dans ma folie j’invite le Diable abjecte
Ma foi, ce roi infecte, au summum de ma joie
Le sang pleure une fontaine frigide
Les draps souillés entament une dernière danse
De ce corps blanc et mort aux frontières insipides
Intitulé : « féroce transe ».
La chorale des enfers est en extase
Ultime phase du fleuve de l’oubli
Lac du Léthé ahuri, détruit tout et rase !
Pour que je puisse contempler ma furie
J’admire ce chef-d’œuvre macabre
Et en ouvrant l’autre pièce, lugubre cimetière,
De multiples femmes gisantes se délabrent
Pour avoir seulement croisées le regard de Lucifer.