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QUAND ON ME TEND LES BRAS

#1
QUAND ON ME TEND LES BRAS

Quand on me tend les bras,
Je vois la vie en jaune,
Et je me dis tout bas
« Je n’y suis pour personne ».

Les hommes se sont couchés
Comme blé sous le vent,
Médailles décrochées
Et l’âme pieds devant.

On dépend des potences
Les suppliciés d’hier
Recyclant leurs souffrances
En de vagues prières.

La dignité se vend
Aux étoiles des boutiques.
Remise à tant pour cent ?
L’aigle se fait moustique,

Mais les sacs en plastique
Dessinent un continent
Aux contours artistiques,
Au fond des océans.

Grand Place la Grande Roue
Aux ailes de métal
Grince sur ses écrous
Au ciel devenu pâle,

Et la joie tarifée
Sur chansons de Noël,
En folles éclatées,
S’emmêle et se démêle.

Faut-il naître à Paris
Pour singer Cyrano ?
Et pour gagner sa vie,
Clamer dans le métro ?

Ou la main simplement
Tendue pour une pièce,
Un ticket restaurant,
Et lentement s’affaisse ?

La vie est souterraine
Et l’hiver à rallonge,
Fins de mois qui se trainent,
Qui corrodent et qui rongent.

Me too et partis pris
Pèsent sur nos pensées,
La police de l’esprit
Produit des refoulés.

Devenus tous apôtres
Du nouvel évangile,
On déroule pour les autres
Sa vie en mots faciles.

Quand on me tend les bras
Je vois la vie en jaune,
Et je me dis tout bas
« Je n’y suis pour personne ».
 

zuc

Le chat noir
Membre du personnel
#3
j'aime bien l'écriture,
on hésite en double lecture entre bras tendus et main tendue, et pièces jaune et gilets jaunes