
Poules d’eau, ragondins, flèche bleu du martin
Pêcheur au beau matin, couleuvres serpentant,
Arc-en-ciel des truites, écrevisses cachées,
Bouchon prenant la fuite et goujons attrapés,
Cris d’enfants se baignant dans la chute, tremblants
De plaisir et d’allant malgré le froid mordant
De l’eau vive qui mousse au tourbillon des pierres
Et soudain éclabousse un peu mon livre ouvert.
Depuis combien de temps coules-tu dans le pré ?
Te souviens-tu d’antan et des pas du meunier
Quand tournaient dans le bief les aubes de la roue ?
Courant dessous les branches et tournant au virage,
Tu berças mon enfance de tes remous sans âge
Qu’observe ma vieillesse après les tours de roues.
Aubépin des Ardrets