La Tornade des feuilles désolées
Me souffle les secrets de la lune grise
L’Arbre jumeau, l’âme sœur, survie puis se brise
Se meurt; tombe; s’envole. L'Abysse m'est destiné.
Survivante à la vie, l’écorce se raccroche
Pour qu’au dernier pleure, puisse sonner la première cloche
Mélodie funèbre réveillant les ailes de roches
Le papillon noir me regarde et s’approche
Ce jour de nuit, je m’ouvre encore puis je fuis
Fantôme ivre, tête baissée, j’avance
Un cadavre vivant traverse la nuit
Aucun ne peut apaiser ce silence
Devant les portes du repos, je contemple
Jusqu’ici le sang n’a plus d’odeurs
Mon malheur errant n’a plus de sœurs
Jusqu’ici la mort habite les pierres de ce temple
J’entend les eaux brumeuses dans la pénombre
Les souvenirs s’amasser de croix en croix
Est-ce mon cœur sombre ou ces corps d’ombres ?
Ou alors les dernières larmes de ma foi ?
Pulsion du désespoir, scission de l’espoir
Immortelle, je te vois ma colombe
Je pose un bouquet de roses noires
Pleurant ce terrible soir sur ta tombe