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Les pensées célèbres, celles de la Vagabonde de la Poésie, les pensées Momoriciennes et les vôtres si le coeur vous en dit

Les grands poètes !

Décernent la palme aux vainqueurs, aux volontés héroïques, découvrent chez nous que nul objet n’est plus élevé au monde que la grandeur du libre arbitre humain.
Tout ce qui dépasse dans la vie du cœur, dans l’action ou la pensée, le niveau ordinaire et moyen, relève directement de leur poésie.
 
Mieux vaut avoir l’esprit résolument tournée vers le cul que vers le culte.
C’est une pensée largement partagée par les ecclésiastiques !
 
Dernière édition:
Récit définitif

Le conseil de révision des jeunes gens de Faycelles

Il a été institué au début du 19 ème siècle en 1805 précisément et il a vu sa fin en 1967. Les jeunes gens nés en 1948 ont donc été les derniers à être toisés et jugés si vous me permettez cette expression !
Je vais donc tenter de vous faire vivre en direct les principales étapes de ce premier parcours du combattant pour la jeunesse de cette belle époque toujours pittoresque, pour celles et ceux bien entendu qui ne l’ont pas connue.

Le conseil de révision des jeunes gens du pays d’Olt

En cette fin de soirée, je vais vous parler du conseil de révision obligatoire à la belle époque vécu par nos pères, nos grands-pères et, pour n’oublier personnes de nos arrières-grands-pères. De la même manière que l’on amène nos voitures au contrôle technique aujourd’hui, jusqu’à la fin des années soixante, les gars du pays, à l’âge révolu de vingt ans, devaient se soumettre à une visite médicale obligatoire afin de savoir s’ils étaient jugés aptes au service militaire national. Pour les plus jeunes lecteurs je tiens à préciser que la contre-visite n’avait pas encore été inventée! Vous pouvez vous imaginer, ou peut-être pas, le stress qui habitait ces candidats à la future fourragère ! Habillés du dimanche, lavés selon l’expression de l’époque, de la tête aux pieds au savon de Marseille grâce à l’eau généreuse des puits ou des cours d’eau environnants, nos géniteurs n’en menaient pas large! Ils allaient savoir pour la première fois de leur tendre existence s’ils étaient des hommes ou des sous-hommes. Auraient-ils le soir venu l’honneur de fêter avec la troupe ce grand pas vers ce qu’il y a de plus rassurant et de plus noble, être assimilé à un mâle futur reproducteur, prêt à servir avec abnégation la patrie! Allons enfants de la patrie…i…e!
Ces prétendants aux armes à feu en tous genres avaient rendez-vous à la mairie où, une fois n’est pas coutume la salle d’attente allait servir de vestiaire. Dans un cérémonial savamment programmé digne de l’armée, ils devaient alors se dévêtir jusqu’à se retrouver entièrement nus ! Montrer pour la première fois aux copains sa plus stricte intimité sans avoir l’appréhension de se faire dévisager n’était sûrement pas une démarche facile à envisager. Certains de nos campagnards quittaient le nid familial pour la première fois et se trouvaient face à cette situation délicate pour le moins insolite. Nos anciens ne vous faites pas d’illusion étaient considérés globalement comme des ploucs par les habitants des grandes villes.
Nous étions suivant une expression à la mode en ces temps très reculés, ravitaillés par les corbeaux, natifs de la France profonde. Pour vous donner une idée les films cultes aux titres évocateurs, La grande Vadrouille ou
Le Jour le plus long, ont été diffusés dans nos salles un an après leur sortie à Paris.
De quoi mettre en place stratégiquement deux ou trois débarquements, vous en conviendrez avec moi.
Mais après ce court intermède, retrouvons nos candidats sous les projecteurs du jour.
Voici les questions principales qui turlupinaient leur esprit à l’âge assez périlleux où l’on n’est plus un enfant sans avoir la certitude d’être encore vraiment un homme?
-Va t-on considérer que je suis un adulte?
-Suis-je vraiment dans la norme, ou hors
normes?
Ai-je les bonnes mensurations?
Vais-je être la risée de l’assemblée ?
Bon, inutile de tergiverser plus longtemps m, quand il faut y aller, il faut y aller, de toute façon, on n’a plus la possibilité de faire autrement, il est impossible de s’éclipser miraculeusement ou de se rendre totalement invisible !
L’heure fatidique vient de sonner!
Nos futurs vers de terre sont aiguillés dans la grande salle où siège une fois par mois le conseil municipal et où l’on doit c’est un comble obligatoirement s’isoler avant d’aller déposer le bulletin dans la fente de l’urne.
Nos bientôt troufions sont instantanément dans le grand bain! Face à eux, se trouve le médecin major, et cerises au pluriel sur le gâteau, le conseil général est au complet, épaulé par tous les maires du canton! Rassurez-vous ce voyeurisme était couvert par une loi étatique, alors pourquoi nos représentants légaux se seraient ils privés de ce privilège ? Tout le monde trouvait cela naturel à une période où le nudisme était sévèrement condamné par une autre loi!
Abracadabra et le tour est joué !
C’est donc face à une tablée d’hommes
secondés parfois de quelques femmes, (ne perdons pas de vue que dès 1925 la gent féminine a pu siéger au sein des conseils municipaux), qu’il fallait se balader dans sa plus stricte intimité ! Il était paraît-il toutefois difficile, voire impossible d’avoir une subite érection et on n’a pas rapporté non plus de mort subite. L’émotion était intense mais les jeunes cœurs ne souffraient encore d’aucune anomalie !
Eh oui !.. Chères lectrices et chers lecteurs il n’est pas impossible depuis 1945 d’être maire et mère de famille ! Le plus drôle me direz-vous est d’être maire et père de famille! J’espère que vous me suivez toujours autrement réclamez- moi une pause.
Ces représentants de l’état installés aux premières loges, ne pouvaient donc rien manquer du spectacle permanent d’une montagne de chair fraîche qui allait se présenter face à leurs yeux ébahis.
Le cheminement était tout tracé, un rituel bien rodé avait été mis en place depuis des décennies. Il était donc impossible de se perdre dans ce parcours, il suffisait bêtement de suivre les flèches fraîchement tracées au sol.
Voici le déroulement du film silence, on tourne!Tout d’abord, on toise l’animal puis on le pèse, ensuite on contrôle son acuité visuelle et on finit le tour du spécimen en lui demandant de se mettre à l’écoute de quelques sons pour tester son audition. Maintenant, reste à savoir si sa poitrine ou si vous préférez son torse dénudé est en harmonie avec le haut de son buste. Pour cela on use de stratégies infaillibles. Dans un cérémonial tracé au cordeau, on inspecte le dessous de ses aisselles en les palpant minutieusement afin de pouvoir détecter si quelques ganglions perdus sous les premiers poils pubères ne s’y cachent pas! On mesure la longueur de ses bras en pouces
ou en pieds, il ne faut surtout pas qu’un membre soit plus long que l’autre ! Puis on s’attarde sur la dimension du tour de sa poitrine qui est jugée forte, moyenne ou étroite. Aussi naturellement que possible arrive l’instant solennel du couperet où l’on scrute son entrejambe grâce à un savant palpage de ce qu’il a de plus précieux! Cela permet au passage de vérifier si le compte est bon et si les deux boules sont bien descendues dans leur emplacement définitif. Pour finir ce processus de prospection au peigne fin, on mesure sa longueur d’entrejambe. Puis, chose très importante on vérifie si ses pieds ne sont pas plats car ce type de panard est considéré inapte aux marches à venir de notre cher petits canard.
Le médecin-major très méticuleux vérifie le blanc des yeux, l’état des narines, la dentition puis l’ensemble des réflexes sont jugés à la réaction grâce à des coups secs sur les genoux entre autre. La souplesse est également notée après quelques mouvements bien spécifiques, on se positionne alors à «coucoulou» c’est -à-dire accroupi, et on se relève l’instant d’après. Voici une petite anecdote qui ne manque pas de verve.
Le toubib qui avait trouvé un Faycellois de pure souche un peu maigrichon lui a fait part de son appréciation « Mon bonhomme il va falloir faire un peu de sport !» Notre rude vigneron vexé de cette outrecuidance lui a répondu : « Je travailha la vinha, ieu...ai pas besoun de fàser despòrt !»
«Je travaille la vigne, moi, j'ai pas besoin de faire de sport».
Je peux vous résumer ce premier parcours du combattant puisque vous me le demandez si gentiment, à la manière de l’illustre journaliste animateur de la première chaîne française qui couvrait tous ces les événements importants, j’ai nommé l’immense, que dis-je l’illustre, allez n’ayons pas peur des mots l’inimitable Léon Zitrone. En espérant qu’il ne montera pas crescendo sur ses grands chevaux! Voici sa prise de parole depuis la tribune d’en face !« Bonjour Mesdames, bonjour Mesdemoiselles, bonjour Messieurs, ici Léon à Faycelles pour vous faire vivre comme si vous y étiez l’examen physique annuel des futures recrues du service militaire national ! En ce 6 juin 1960, quinzième anniversaire faut-il que je vous le rappelle du débarquement en Normandie, nous allons assister à une évaluation poussée de plusieurs poulains nés dans la commune et âgés de vingt ans révolus. Pour eux aussi va débuter vous allez vous en rendre rapidement compte le jour le plus long. Je tiens à vous préciser au passage que les pouliches n’ont pas été convoqué et que par voie de conséquence, il n’y aura pas encore cette année de médaillons décernés avec la mention : « Bon pour les garçons» Sachez- le !" Mais je suis obligé de stopper cette mise au point nécessaire, les lois du direct m’y obligent. Certains mâles arrivent juste à temps. Venus du diable Vauvert, ils ont quitté leurs écuries ce matin réveillés dès les premiers cocoricos. Je les aperçois maintenant avec mes jumelles dans le virage où est érigé un ouvrage mortuaire à la gloire de leurs aïeux. Ils ne m’apparaissent pas très emballés, la bride détendue, serrant le mors aux dents, le fouet entre les pattes, je les sens visiblement sur la retenue, pas un seul de ces jeunes étalons ne dodeline de la croupe ! Ils arborent tous des tuniques grises et des cravates aux couleurs bleues, blanches et rouges. Ils sont toisés de crins blonds, noirs et roux ! Ils viennent à l’instant d’intégrer le paddock d’exposition sous les regards déjà très intéressés des membres actifs et inactifs du jury au complet. Jury je le précise, fidèle à cette concentration animale que je baptise « rince toi l’œil gratuitement » ! Les canassons m’apparaissent maintenant tels des agneaux sevrés depuis peu qui se rendent à la tonte à la queue leu leu, ou bite à cul si vous préférez, selon la célèbre expression imagée des militaires. Ils se déplacent désormais à pas feutrés de poste en poste. Ils se déclinent les membres ballants ou croisés sur le torse, l’échine courbe, ou l’encolure haute, le regard clair ou éteint, l’arrière train flasque ou rebondie, leurs narines semblent sensibles au courant d’air et les poussent à des éternuements nerveux. Plus ou moins bien montés il faut en convenir, ils trépignent d’impatience sur place en frappant du sabot tout en se demandant avec anxiété je suppose, car je les sens fébriles, quand cette mascarade équine prendra fin! Ils ne se sentent pas prêts de toute évidence à vouloir honorer fièrement une première montée du drapeau ! Permettez-moi s’il vous plaît d’interrompre un instant je ne peux plus soutenir ce flux d’images, elles bouleversent mon esprit admirateur…Non ! Pardonnez mon émotion de speaker pour la première fois de ma jeune carrière je sens je vous l’avoue monter en moi une fièvre de cheval ! A vous les studios, à vous Cognacq-Jay!…—Punaise, heureusement que la pouliche Simone n’était pas à mes côtés !….Je ne sais pas comment j’aurais pu contenir ses ardeurs!» -Chut ! Chut…Ne parlez plus Léon les micros sont encore ouverts vous êtes toujours à l’antenne !
Ah ! Ce direct il nous en aura joué des tours!
Poursuivons sans le roi Léon, la délivrance de nos bidets en herbe bientôt bidasses n’interviendra qu’après deux longues heures de mise en scène stressante ! Ils pourront alors enfin voir le rideau tomber! Mais ils ne pousseront un hennissement de soulagement que lorsqu’un gradé placardé leur tendra une feuille où sera inscrite la mention: "Bon pour le service". Nos acteurs d’un jour pourront alors aller se rhabiller sans les applaudissements! Enfin libres de toute attache, nos destriers confirmés et libérés s’empresseront alors d’aller acheter des colifichets et le très mérité et très attendu médaillon : "Bon pour les filles!”
Ils ne l’auront pas volé, entre nous, ni trouvé sous une de leur galoche ferrée de neuf pour l’occasion.
Ayons quand même au passage une pensée émue pour l’éventuel enfant qui aura échoué aux épreuves physiques imposées. II deviendra bien malgré lui la cible des bouches sombres de la commune aux multiples railleries malveillantes.
J’aurai l’occasion de vous parler de leur langue fourchue dans un prochain récit.
La nuit qui va suivre promet d’être festive pour nos heureux pioupious l’unique café du village est pris d’assaut ! Le bar ne manque pas de munitions, mais ne sert qu’à l’échauffement! Le lieu par contre est tragiquement dépourvu de jeunes filles! Aussi dans un élan commun irrésistible, ils se rendent tous à pied à Figeac où nos grands mères les attendent bras ouverts pour une folle nuit dansante aux airs d’accordéon et aux câlins inoubliables !
Ils se mettent tous aux service des galantes sortie des chaumières exprès pour eux! Après tout ils viennent d’obtenir l’autorisation de les séduire.
Je viens de vous parler d’un temps que seuls les gens de plus de 75 ans ont pu connaître !
C’était le bon temps n’est-ce pas?
Imaginez-vous aujourd’hui à la mairie de votre ville en âge de faire votre service national, face à votre maire et à tous les élus du canton! Dans quel état d’esprit aborderiez-vous cette satanée visite obligatoire ?

Eh oui, les filles, les héros de mon récit se sont rhabillés !Que c’est dommage n’est-ce pas?.
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Quand je pense que Dieu a mis 13,7 milliards d’années pour concevoir l’homme, je me dis que c’est un piètre créateur.
C’est du à la lente dérive de l’humanité à travers les âges ?.
 
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Je vous souhaite une année moins mauvaise que les précédentes ! Je sais, certains d’entre-vous vont me dire : « Mais ce n’est pas possible Maurice, tu es encore dans l’exagération! »
Allez que diable ! Gardez le moral et continuez à espérer ! C’est ce que le Roi a du vous dire non?
 
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