Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web.
Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.

  • Visiteur, merci de ne pas poster plus de 5 poèmes par jour. Ceci dans le but d'améliorer la visibilité du site.

Les pensées célèbres, celles de la Vagabonde de la Poésie, les pensées Momoriciennes et les vôtres si le coeur vous en dit

La fin de vie de Pompon l’arrivée du cheval essence !.

La vie dans nos campagnes était donc étroitement liées aux saisons plus ou moins favorables aux récoltes. L’animal était le moteur d’un système, sans lui rien n’aurait été possible.
Il arrivait parfois qu’un voisin paysan viennent vers nous pour nous demander si nous pouvions lui prêter une journée Pompon.
Croyez-moi il est plus facile de répondre oui à une demande concernant l’outillage qu’à ce type d’interlocution!.
Même si notre cher cheval était suffisamment habitué à travailler, et que sa docilité fusionnait avec le courage qu’il déployait au labeur, mon père préférait être à ses côtés.
Il lui fallait alors prendre une décision rapide.
Le plus souvent il proposait pour ne pas froisser le paysan sa présence, il partait ainsi pour honorer un travail dont il se serait bien passé.
Cette situation n’était pas exceptionnelle, il arrivait qu’un animal se blesse, ne laissant aucune autre alternative, certaines cultures ne peuvent pas attendre elles sont rythmées aussi précisément qu’une symphonie!.
C’est le temps qui commande se plaisait à répéter les agriculteurs du pays.
Hélas parfois il n’y avait pas d’autres possibilités que de décliner la demande, on ne peut être à deux endroits à la fois, bien que j’ai ouï dire qu’un personnage célèbre y était arrivé !.
S’en suivait alors une mésentente, qui parfois prenait des proportions inimaginables, on ne se parlait plus!.
Ainsi entre les Sirvain et les Marcouly nous avons assisté à près d’un siècle de profonde animosité!.
On s’ignorait, la haine prenait des proportions délirantes sans que l’on sache vraiment pourquoi ni plus quand elle avait débuté, et surtout pour quelle raison!.
Elle était ancrée dans les gènes, on ne peut expliquer l’inexplicable n’est-ce pas.
Un jour alors que je me promenais j’ai aperçu le fils Sirvain au fond de l’étang.
Il faisait mine de ne pas me voir, quand mon envie à vouloir crever l’abcès me guida irrésistiblement vers lui.
Il ne refusa pas la conversation, après tout peut-être que dans son fort intérieur de brave paysan il souhaitais lui aussi inconsciemment en découdre. Aussitôt près de lui, j’engage la conversation avec cette phrase directe.
Bonjour, j’ai une question qui turlupine mon esprit depuis longtemps !.
Connais-tu la raison pour laquelle nous ne nous parlons pas, et pourquoi nous entretenons cette horrible relation doublée d’une tension constante depuis des dizaines d’années entre nos deux familles ?.
Sa réponse a été aussi précise que ma question : je n’en sais rien !.
Et bien écoute moi, à partir d’aujourd’hui si tu es d’accord, on ignore le lointain passé et nous sommes à nouveau des voisins amis!.
Lui : mais bien sûr !.
Le plus rigolo dans cette histoire,c’est que dans la généalogie de nos famille j’ai découvert à ma grande surprise que nous sommes cousins!.
Depuis nous entretenons des rapports excellent, peut-être qu’ils prendront fin le jour où nous refuserons de nous rendre un service, alors reprendra cette guerre fratricide sans fin.
Je vais vous reparler maintenant des animaux si vous le voulez-bien.
Pompon a eu une vie bien remplie , et une mort digne d’une personne, nous l’avons retrouvé un matin allongé à sa place, face au râtelier qui avait tant vu son museau tirer méthodiquement sur le foin qu’il contenait.
Il a eu droit à des obsèques dignes d’un membre de notre famille, et nos larmes l’ont accompagné jusqu’à l’énorme fossé qui avait été creusé par l’énorme bulldozer de la sablière Gregory.
Il repose depuis face aux parcelles qu’il a si souvent entretenu avec courage et dignité.
Coquette ne s’est jamais remise de cette séparation, dans une déprime inquiétante elle refusait de travailler seule, l’époque de la mécanisation heureusement allait débuter, poussant les paysans à s’équiper d’engins motorisés!.
Mon père en grand seigneur décida de la conduite vers un magnifique étalon, et quelques mois plus tard naissait Pucette une belle pouliche alezane.
Cette arrivée fut pour nous tous une délivrance, nous n’en doutions pas la jument allait s’occuper de sa fille, puis reprendre lentement goût à la vie!.
Après le sevrage de Pucette, sa mère n’avait toujours pas retrouvé l’entrain qu’un propriétaire attend de sa jument.
L’heure des interrogations est arrivée, nous ne pouvions pas nous permettre de continuer à nourrir un animal en déprime !.
Mon père décida de la vendre, ainsi que sa pouliche à un maquignon du coin. Évidemment je l’ai appris bien plus tard, il ne fallait pas nous blesser moralement il inventa une histoire, qui nous a convaincu mais que par respect avec ces animaux qui ont eu un parcours radicalement opposé je ne vous livrerai pas.
L’argent ainsi gagné rapidement nous permis de faire entrer à la maison, un instrument diabolique où des personnages en noir et blanc s’agitaient derrière un écran, et nous autorisa mon père à se tourner définitivement vers l’avenir.
Il acheta un motoculteur de marque Staub. Ce curieux outils était équipé de tous les accessoires utiles pour travailler la terre, et en plus il avait un avantage indéniable par rapport aux chevaux, il suffisait de le lancer avec une ficelle pour qu’il démarre au quart de tour, il n’était jamais épuisé, la seule chose qui le différencié résidait dans la substance qu’on lui donnait à ingurgiter !.
Pas de doute, l’affaire du siècle, mon géniteur l’avait entre ses mains!.
Pour nous convaincre de son bon choix, il acheta deux ânesse, nommées Nenette et Fatma ainsi nous retrouvions dans un gabarit différent nos équidés favoris.
Alors me direz-vous elle n’était pas belle la vie?.
La réalité a été plus nuancée, Coquette n’avait pas un instinct maternel très développé où toujours les idées ailleurs.
Après le sevrage de Pucette, sa mère n’avait toujours pas retrouvé l’entrain qu’un propriétaire est en droit d’obtenir de sa jument.
L’heure des interrogations est arrivée, nous ne pouvions pas nous permettre de continuer à nourrir un animal en déprime !.
Mon père décida de la vendre, ainsi que sa pouliche à un maquignon du coin. Évidemment je l’ai appris bien plus tard, il ne fallait pas nous blesser moralement il inventa une histoire, qui nous a convaincu mais que par respect avec ces animaux qui ont eu un parcours radicalement opposé je ne vous livrerai pas.
L’argent ainsi gagné rapidement nous permis de faire entrer à la maison, un instrument diabolique où des images en noir et blanc s’agitaient, nous tournions définitivement le dos au passé et avions une vision résolument tournée vers l’avenir !.
Il acheta un motoculteur de marque Staub. Ce curieux engin était équipé de tous les accessoires utiles pour travailler la terre, et en plus il avait un avantage indéniable par rapport aux chevaux, il suffisait de le lancer avec une ficelle pour qu’il démarre au quart de tour, il n’était jamais épuisé, la seule chose qui le différencié résidait dans la substance qu’on lui donnait à ingurgiter !.
Pas de doute, l’affaire du siècle qui allait nous enrichir mon géniteur l
Pour nous convaincre de son bon choix, il acheta deux ânesse, nommées Nenette et Fatma ainsi nous retrouvions dans un gabarit différent nos équidés favoris.
Alors me direz-vous elle n’était pas belle la vie?.
Le progrès allait nous aider, il faut savoir s’adapter, nous rentrions de plein pied dans l’ère ultra-moderne des chevaux essence, de l’électricité, de l’eau paiera, nos habitudes allaient être totalement bouleversées le confort entrait de plein pied dans nos vieilles demeures.
Un tracteur Renault Pony ne tarda pas à faire son entrée triomphale dans la cours de notre ferme, entre Pony et Poney il suffisait simplement de franchir le pas!.
Nos occupations étaient toujours les mêmes Negrote, Flourette, et Blanchette n’ont absolument rien remarqué d’anormal, on continuait notre chemin en allant les garder, mais c’était sans compter sur une nouvelle invention géniale qui elle aussi allait apparaître la clôture électrique, on aurait pu surnommer avec justesse cette période l’époque des apparitions !.
Ainsi pris fin la chevaleresque aventure du travail équin, mais également celle du bovin au sein de nos campagnes, victimes de la mécanisation à outrance, j’ai cependant vu certaines petites fermes résister à cette invasion fulgurante jusqu’aux années soixante dix. Ce n’est pas sans une certaine nostalgie que je vous ai fait par de ces quelques pages qui témoignent d’un passé pas si lointain, ou l’animal à eu un rôle prédominant grâce à sa force son intelligence et son dévouement inné pour l’homme.
N’oublions pas que durant la première guerre mondiale les chevaux de traits sous la mitraille nourrit de l’artillerie ennemie ont été employés à la traction des canons, et que dans un délire sanguinaire total sont morts par dizaines de milliers dans un épuisement affligeant au fond d’une mare de sang. 1D318162-FE67-455E-A2F4-EA784657856B.jpeg CCC6C2F5-2AF7-4491-8A77-FC2DA066384C.jpeg 80F65B33-8B62-480C-86C4-81BB779B8043.jpeg
 
Pensée torride!.

Une femme éprouve t’elle plus de plaisir dans les méandres de la communion amoureuse des corps qui mènent à l’orgasme qu’un homme ou est-ce l’inverse?.
Mon fantasme serait de me glisser dans le duvet soyeux de l’autre une fois au moins dans ma vie et d’aller vers un enlacement fiévreux pour découvrir cet appel inconnu des sens aux sensations divines jouissives.
Et oui, ce matin je suis en panne des sens!.
Après le retour d’âge pourquoi ne pas rêver à une recrudescence.
 
Après cette forte pensée un peu de lecture.

Enselme et Cyprien deux vrais pauvres d’autrefois en pays d’Olt.

Histoires vécues.

« Misère misère, c’est toujours sur les pauvres gens que tu t’acharnes obstinément! ».

Je me dois de n’oublier personne ce brave Anselme le fossoyeur qui avait disait-il bien connu mon oncle le professeur de lettres, il ne manquait pas de nous le rappeler lorsqu’on le rencontrait, les occasions n’étaient pas rares à cette époque, les enterrements se succédaient,la vaccination anti grippe n’existait pas encore!.

Ce brave Anselme se plaisait de nous dire : « J’ai bien connu Roger, je suis été à l’école avec lui!.»

Il ne manquait pas une occasion pour discuter un moment avec le curé du village en le harcelant de : « putain de moine monsieur le curé!».

Il était très maigre et aussi blanc de visage que les clients qu’il transportait gratuitement à leur dernière demeure!.

Un soir d’été, alors qu’il s’était rendu à Capdenac récupérer un cercueil sur mesure chez le menuisier, en prévision de la mort de la pauvre mère Couderc qui avait "perdu la tête!" sûrement à cause d’un coup de vent, il fut confronté à un violent orage, qui le plongeât en un instant dans un lieu sombre et lugubre!.

Sa vieille jument grise, connaissait le chemin sur le bout de ses sabots, elle en avait essuyé bien d’autres et sûrement des pires!.

Aussi notre brave Anselme, décida sous une pluie bâtante éclairée seulement par les flèches du diable, de profiter d’un abri bienvenu et providentiel en se glissant dans le cercueil.

Ce convoi exceptionnel s’il en est, continua sa route dans la côte de Roquefort quand soudain une salve de coups de claxons à réveiller un mort couvrît le grondement du tonnerre!.

Notre homme endormi sursautât dans la boîte, se cognant au couvercle il le soulevait d’une main en se frottant la tête de l’autre, hurlant sa douleur au grand air, blanc comme un linceul!.

Nos automobilistes voyant ce cadavre fantomatique ébloui par les phares de leur voiture se ranimer sous leurs yeux, furent pris d’une frayeur soudaine et après un demi-tour digne des meilleurs films d’action hollywoodiens prirent la fuite!.

Anselme lui, n’a jamais su nous expliquer ce comportement indigne de ces personnes étrangères à la région en manque total d’éducation.

Il est mort au cimetière du Mas du Noyer occupé à creuser une fosse pour son prochain client!.

Un deuxième pauvre gravitait dans la région il connaissait les lieux comme sa poche trouée, couvert de haillons je ne lui ai jamais connu une autre tenue, il l’a portait pour les obsèques de sa pauvre femme Virgile et très certainement pour le sien!.

Il vivait de misère avec son amour dans une vielle bâtisse au fond d’une mansarde , où seul un morceau de toit qu’il entretenait les abritait des intempéries.

Cyprien passait régulièrement nous proposer des escargots, des châtaignes, et un tubercule prisé par les riches aujourd’hui, que l’on nomme truffes!.

Il n’avait pas son pareil pour trouver l’or noir du Quercy ce pauvre hère!.

Nous étoins ses amis il venait à la maison pour troquer sa marchandise, et il repartait avec quelques sous après avoir partagé une bonne soupe campagnarde.

Ma grand mère qui était une excellente cuisinière l’invitait à déguster des mets dont elle avait le secret, escargots à l’oseille. truffes fraîchement cueillies et voici une de ses recettes très simple que je vous recommande!.

Vous achetez un kilogramme d’or noir du Quercy, vous le coupez en très fines tranches vous assaisonnez légement et vous dégustez, c’est excellent.

Ainsi les pauvres avant pouvaient se régaler avec des assiettes aujourd’hui réservées aux riches. Un kilogramme de truffes se négocie actuellement entre huit cent et mille deux cents euros!.

Revenons à notre brave homme, un jour les pompiers sont venus le prévenir d’un drame qui venait de se produire au passage à niveau de la Madeleine.

Sa pauvre aimée Virgile sourde comme un pot avait été la malheureuse victime d’une satanée locomotive à vapeur, en apercevant les restes éparpillés, il a eu cette phrase mémorable qui en dit long sur leur vie amoureuse.... en patois traduit....

Milla Diou…Aqueste cop ela comprès !.

" Ce coup ci elle a compris!".
 
Les langues de vipères de notre belle région!.

Arthur Rimbaud les aurait surnommé les bouches d’ombres, je vais toujours plus loin que lui, je les ai baptisé avec toute l’affection que je leur porte les bouches d’égouts.
Chez nous et ailleurs, les gens les appellent communément, les langues de vipères !.
Je ne pense donc pas que cela soit lié à une particularité de notre cité antique quoique, elles se distinguent par leur facilité à véhiculer des ragots de tous genres, ainsi nos connaissances ou pas, sans être forcément curieuses, peuvent avoir de nos nouvelles sans se déplacer sur de longues distances, ce qui est bien pratique reconnaissons le !.
Il leur suffit pour cela, qu’elles tendent l’oreille et ce qu’elles entendent , leur permet à leur tour si elles font parties du milieu de véhiculer toutes sortes de conversations bienveillantes ou malveillantes, bien entendu cette dernière possibilité est bien plus intéressante car elle ne manque pas de piquants atouts !.
Le menu des ragots est donc très varié, la recette à toutefois tendance au fil d’une propagation galopante à amplifier quelque peu ce que j’appelle le vérité vraie, c’est à celle où à celui qui apportera la meilleure touche poivrée finale, celle qui procure un goût inimitable aux meilleurs recettes de nos grand-mères!. Là, s’appliquera de toute évidence la pensée de Pascal : "À la fin de chaque vérité, on se doit d’ajouter, que l’on se souvient de la vérité opposée". Évidemment souvent, la personne du pays aura une fâcheuse tendance à commérer sur son voisin direct, est-ce du à l’héritage de ces ancêtres autour d’un lavoir ?…ne doit-on pas laver son linge sale en famille ? Il n’y a pas de règle, c’est humain paraît-il, les bouches nauséabondes finissent toujours par avoir une meilleure connaissance de la vie de la cible que de la leur, elle est tellement extravagante et salissante elke mériterait à elle seule un petit roman. Ce livre ouvert sur l’intimité du pauvre condamné malgré lui s’étoffe inexorablement, et finit par devenir une œuvre fleuve, et dieu seul sait si elle aura une fin un jour, elle pourra le vider de son sang telle une sangsue, jusqu’au pied de sa tombe !.
Le désigné finira par ressembler comme deux gouttes d’eau à celui qu’il n’est pas, incroyable non ?. Il percevra jour après jour les regards qui le suivent, le juge, le jauge même au point de le mettre parfois très mal à l’aise. Il deviendra malgré lui l’attraction d’une partie de la population il s’en étonnera presque. Pourquoi cette renommée acquise de bouches sombres en oreilles d’âne l’accable t’elle avec tant d’obstination ?.
Il sera le seul à ne pas connaître page à page cette saga, et il en s’en attristera!. Peut-être qu’un jour un homme sage à l’oreille attentive sélective la lui racontera, et ils finiront tous les deux par en pleurer…de rire bien entendu!.

Photographie…Toute 864F8A45-6FE5-48D2-A18B-B5DBE0379CDF.jpeg ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite !
 
Une journée de classe comme tant d’autres à Capdenac Gare au tout début des années soixante!.

La cour de récréation était au même endroit que celle que vous connaissez aujourd’hui. Quelques petits platanes l’agrémentaient et les instituteurs avaient pour habitude de la parcourir dans d’incessants et curieux allers-retours composés d’une marche avant et arrière. Ils discutaient entre-eux tout en surveillant les élèves qui jouaient. Un préau servait d’abri en cas d’intempéries et aux étourdis qui n’avaient pas appris la table de multiplication qui se trouvait au dos du cahier de brouillon, punition suprême pendant la récréation, avec celle du tour de la cour les mains sur la tête!. Une rangée de commodités turques aux portes pleines longeait le mur d’enceinte infranchissable. Bien entendu filles et garçons étaient dans des cours séparées, en ces temps reculés, l’éducation nationale ne prenait aucun risque!. On ne manquait pas d’imagination et intelligemment nous avions séquencé l’année par diverses activités. La rentrée des classes autour du vingt septembre était consacrée aux billes que l’on achetait chez la Marinette, pas très loin de l’entrée de l’école Saint Louis. Le paquet de cent billes en terre avait une valeur marchande de cent francs, la bille était donc à un franc!.
Ça c’est pour vous montrer, que je suis bon en calcul mental aussi!…sourires
Les agates en verre aux reflets multicolores étaient à dix francs, il existait le boulard bien plus gros mais aussi la bille en plomb. Tout cela pour vous faire comprendre, que nous pensions avoir une fortune en poche. C’était le cas d’ailleurs et elles se mélangeaient souvent dans la poche de notre tablier avec les châtaignes grillées. Soit on attaquait une partie de triangle , soit on jouait au trou!. Alors des phrases magiques jaillissaient de nos petites bouches : point de dégouline…je vais te kuffer…enfin une suite de mots que nous comprenions tous, et qui nous permettaient
de passer un agréable quart d’heure. Nous entonnions les qui sait qui veut jouer au gendarme et au voleur?… ou nous attaquions une partie du fameux trappe trappe, le temps passait bien trop vite à notre gré!. Certains élèves étaient de corvée pour allumer le poêle à bois ou à charbon, afin qu’une agréable chaleur nous accueille quelques temps après que la grande cloche actionnée par une corde ne résonne le moment du rassemblement. En moins de temps qu’il me faut pour l’écrire, les rangs par deux se formaient dans un silence qui aujourd’hui paraîtrait surprenant!.
Devant la porte l’instituteur nous faisait signe de rentrer.
Deux ou trois allées séparaient des petits bureaux à deux places où un petit banc servait d’assise aux élèves.
L’odeur bien particulière de la salle de classe
emplissait nos narines.
C’était un mélange olfactif difficile à décrire, craie, encre, gomme, de cahiers et de
livres sans oublier l’unique chauffage central aux effluves boisées qui envahissaient le lieu d’études. À l’époque des machines à vapeur, nous étions habitués à ce type de confort qui allait croissant au fur et à mesure que le temps passait!.
Après que l’ordre nous eut été donné de nous asseoir un deuxième arrivait rapidement.
Sortez votre cahier du jour!.
Le maître alors, commençait la leçon de morale très importante à ses yeux.
Après nous avoir expliqué les règles d’une bonne conduite sur divers sujets de l’existence, il prenait la craie et dans une écriture faite de pleins et de déliés le tableau s’incrustait de ses bonnes paroles. Une fois la phrase moralisatrice en place, nous devions à l’aide de notre porte plume légèrement humectée dans l’encrier la recopier. L’écriture est un art de nos jours oublié, je vous invite à consulter les anciens registres dans nos mairies pour en saisir les formes subtiles.
Plume légère en montant puis accentuée dans sa descente, la lettre ainsi devient ainsi une œuvre admirable.
Les taches ne sont pas permises il faut beaucoup d’expérience et de doigté pour obtenir un bien ou le très bien tant convoité!.
Les uns après les autres, nous nous levons et toujours dans le plus grand calme, nous avançons vers la chaire et tendons le cahier ouvert à l’homme instruit.
Il nous demande si l’on a bien compris la morale du matin, et nous pose une ou deux questions, sa plume imbibée d’encre rouge parcourt les quelques lignes et en marge tombe par magie l’appréciation.
Le bonheur on le ressentait déjà dans un assez-bien, alors lorsqu’on atteignait le sommet de la récompense avec un très bien, inutile de vous dire la fierté que l’on pouvait ressentir!.
Ainsi passait la journée où le français côtoyait les mathématiques, avec ces fameux trains qui partaient en gare de Capdenac vers Cahors à une certaine vitesse, mais qui contrairement à la régularité exigeait par la SNCF à cette glorieuse époque, n’étaient jamais à l’heure, et il fallait bien entendu dire à quel endroit ils allaient se croiser!.
Ou on sortait l’ardoise pour du calcul mental!.
Heureusement la brave cloche fixée à une solide poutre et actionnait grâce à une chaîne par un élève de service, venait à intervalles réguliers nous délivrer de ces prises de tète incessantes mais au combien instructives.
Le repas de midi qu’avait avec amour concocté la mère Closel arrivait à point, et nous faisions notre possible pour lui être agréable en l’aidant dans son service, afin de pouvoir avoir accès à la réserve de petits beurre, évidemment nous nous remplissions les poches sans le lui dire!.
La nourriture n’était pas très appréciée je n’ai pas touché un seul morceau de viande pendant toute ma scolarité, je n’étais pourtant ni végétarien ni hindou.
Je pourrai vous parler de l’odeur du réfectoire, tous les enfants qui l’ont connu en ont empreignait leur mémoire, curieusement ils ont tous la même senteur.
Pour ceux qui par hasard ne l’ont pas connue je ne peux la leur décrire, on ne peut que très difficilement parler de lumière à un aveugle!.
L’après se déroulait comme la matinée, mais notre plus grand bonheur venait encore de cette brave cloche qui à quatre heures et demi venait tinter la délivrance!.
Elle était accompagnée de cris joyeux dès que l’on passait le portail en fer forgé, pour regagner nos foyers à bord des cars Laurens, du moins pour ceux qui n’habitaient pas notre chère petite ville.
Merci de m’avoir lu.
 
Dernière édition: