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Paul Doumer revisité (1857-1932)

Filiatus

Maître Poète
#1
Qu'ont de commun Paul Deschanel
Paul Doumer, Casimir-Perier ?
Non, calmez-vous mes demoiselles
Ils étaient tous les trois mariés !

Seulement deux s'appelaient Paul
Un seul est mort assassiné
Alors ami lecteur on colle ?
Tous les trois, un an ont régné

Les Doumer sont des Cantaliens
Depuis les siècles antérieurs
Un "Cantalien" du Cantal vient
Ce n'est pas un "Alien" chanteur

Paul Doumer s'éveille à la vie
À l'heure où se couche le coq
L'année où meurent à Paris
Alfred de Musset et Vidocq

Ses parents n'ont pas de fortune
Et à l'école d'Aurillac
Il ne décroche pas la lune
Et bien moins encore son bac

Paul quitte très tôt son collège
Son père veut qu'il soit coursier
Ainsi qu'il vente ou bien qu'il neige
Sur sa draisienne il va livrer

Mais notre héros est pugnace
Aux cours du soir lors il s'inscrit
Le bac et la licence il passe
Et prof de collège il finit

À Paris, il épouse Blanche
Une jeune fille de l'Aisne
Il est majeur, mais en revanche
Elle n'a que vingt ans, à peine

Son beau-père lui fait connaître
Quelques fréquentations locales
Grâce auxquelles il va vite être
Rédacteur en chef d'un journal

Puis son bonhomme de chemin
Le conduit comme conseiller
À la mairie de Saint-Quentin
Avant d'être leur député

Paul est encore trentenaire
Quand il quitte sa Picardie
Il vient se poser à Auxerre
Parachuté par son parti

Le gouvernement le remarque
Et lui offre un vrai piédestal
Car bien qu'il ne fût pas énarque
Aux Finances Faure l'installe

Mais bien sûr, comme on le devine
Les régimes changent souvent
Paul se retrouve en Indochine
À végéter l'été suivant

Comme on dit familièrement
C'est reculer pour mieux sauter
En deux ans il est président
De la Chambre des députés

A quarante-neuf ans, Doumer
Postule à la Présidentielle
Mais contre le rusé Fallières
Notre Paul se brûle les ailes

Déçu le malheureux s'efforce
De repartir sur un bon pied
Elu sénateur de la Corse
Paul Doumer devient Paul Doumé

Quand éclate la Grande guerre
Il est de retour à Paris
Près du gouverneur militaire
Le vieux général Gallieni

Bientôt il retrouve un fauteuil
De ministre sous Poincaré
Quand soudain il porte le deuil
Car trois de ses enfants sont tués

Ministre encore, après la guerre
Mais cette fois-ci aux Finances
Il n'abandonne la carrière
Que pour la noble présidence

Car la France à élu notre homme
En mai mil neuf cent trente-et-un
Une belle revanche en somme
Sur Fallières qui meurt en juin

Bien que cette fonction suprême
Soit convoitée par de grands noms
"Inaugurer les chrysanthèmes"
Résume à peu près la fonction

D'autant qu'au bout d'un an à peine
Il meurt sous des coups assassins
Le président de ces carènes
N'aura pu respirer les siens