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Pépère le chat du poète. Suite. 22 janvier.

#1
Le poète n'y comprenait plus rien. Le Pépère avait encore disparu sous ses yeux sans aucune raison. Il finissait par se demander si à force d'espérer son retour, il ne le voyait pas partout comme une sorte d'hallucination. Il remarqua que la jument était entrée dans sa cabane et que Momo l'avait suivi. Il se demandait ce que son chat pouvait bien aller voir dans la maison des chevaux. Il rentrait dans sa cabane et regarda s'il avait des commentaires sur sa page Facebook. Il publiait régulièrement les aventures d'un chat qui ressemblait à Pépère. Il tomba sur un bulletin d'information qui affirmait que le mouvement des nez rouges s'était divisé en quatre groupes distincts. Les nez rouges défendaient une baisse des boissons alcoolisées. Les fesses bleues une augmentation des forces de l'ordre. Les baskets roses une taxe sur les chaussures de luxes. Les foies jaunes que soit enfin confirmée l'existence de la terre plate.
En ce mois de, pleurent les étoiles d'hiver, les nuages étaient sur le point d'accoucher d'une pluie de diamants. Le froid était modéré et les quelques oiseaux qui restaient, étaient dans leur nid douillet en train de répéter en silence leur sérénade de printemps. Le temps semblait s'être arrêté comme si le gardien de l'univers n'avait basculé complètement le grand sablier des heures et qu'il l'eut tenu en une position horizontale le temps d'aller faire une sieste. Le soleil, plutôt frileux laissait s'échapper son haleine tiède sur les prés, mais il ne semblait pas décidé à sortir les mains de ses cheveux pour semer quelques graines de braise sur les ruisseaux chantant. Le poète écoutait le silence du Zéphyr et les murmures de Flore au vieux Pan qui berçaient l'horizon des berges du Ganges jusqu'au pont de l'Euxin, là où les hirondelles attendent le mai. De sa cabane, il voyait la scène comme s'il y était et en fit un poème.
Cookie s'était enfin calmée et elle était couchée contre Lucie qui tenait entre ses pattes, Chadore et Momo que veillait Rookie en cassant des noix qu'il avait été dérobé innocemment chez le poète en l'automne dernier. Le calme était très agréable et cela faisait vraiment du bien à tout le monde.
Sur la route, deux âmes errantes marchaient comme des fantômes. Sœur Mathilde et le brigadier étaient à la recherche du pape. Ils prirent l'allée qui menait au chalet du poète et ne virent que des voitures dans l'entrée dont la xsara qui avait les clefs sur le contact.
- Regarde vielle guenon ce qu'il y a sur le capot de la voiture. Dit le brigadier.
- Qu'est-ce qui te gratte les poils du nez comme ça vieux cétacé. Tu ferais mieux de me dire où est le rhinocéros décousu de la fesse droite.
- Tu me casses les rotules espèce d'hirondelle coiffée avec de la glu en guise de laque. Là, regarde cette jolie bouteille de liquide précieux, tu as donc perdu tes œil dans le feu du barbe au derrière.
- Tu ne sais pas parler français, on dit des yeux ( z i e u x) et c'est quoi la barbe au derrière, si tu as chaud au derrière tu n'as qu'à te les faire épiler
- Tu es vraiment très malpolie, sœur Mathilde, espèce de colique de putois. Le barbecue, tu te souviens, bon moi, je suis correcte et je dis barbe au derrière. Maintenant, je vais boire cette jolie bouteille d'anti-peur et si tu es sage et que tu m'implores comme un dieu, je t'en laisse la moitié.
La pauvre sœur tremblait de ne pas avoir de vin et lui répondit.
-Mon bon seigneur, toi gloire des gendarmes de France, toi le seul à courir plus vite que les bouchons de champagne, je te reconnais comme un Dieu vivant.
Le brigadier était content et but la moitié de la bouteille et la sœur le reste. Ceci ralluma le moulin à paroles et il n'était plus question du pape.
Le poète du chalet entendait parler. Au début, il pensa que c'était une idée, puis décida d'aller voir. Il ouvrit la porte et trouva les deux compères en train de rentrer dans la cabane du chien.
Dans la cellule du commissariat, le temps passait et la fatigue commençait à se ressentir. Coin-coin et Pêcheur s'étaient endormis. Carla dormait sur l'épaule du pauvre François qui avait bien souffert durant la soirée. Le pauvre homme à force d'avoir fumé les cigarettes du Doc qui ralentissent le temps, s'était assoupi profondément. Stomy et le Doc étaient en train de philosopher sur les coquilles d'huître et on aurait dit Bip et son sosie dans le mime Marceau. Les policiers, aguerris à ces rudesses continuaient le repas et profitaient d'un champagne aussi cher à l'unité qu'un mois de leur salaire. Le Pépère semblait ne pas se rendre compte que la nuit commençait déjà à enlacer le jour. Devant un Nicolas Sarkozy totalement sous le charme de ses histoires comme un enfant devant les contes des mille et une nuit.
- Mais dit moi Pépère, tu as vraiment des connaissances en mécanique. J'ai le scooter de mon fils à la maison qui ne démarre plus et je voudrais m'en servir, mais je ne trouve jamais le temps de le faire emmener en réparation, tu saurais y regarder sérieusement.
- Ça, ce n'est pas un problème Nicolas, je suis toujours là pour dépanner du moment que l'on ne m'impose pas le harnais.
- Le harnais comment ça. Qu'est que tu fais avec un harnais ?
- Hé bien, je tire la voiture de mes alcooliques, soit la voiture du commissariat ou celle de mon déshydraté du foie imbibé de cognac lyophilisé d'Argentine. Que je te raconte la dernière en date. Voilà, un jour, mon soûlard a eu l'idée de faire une voiture qui roule à la vinasse. Comme il se fait livrer le précieux liquide dans une citerne de huit mille litres, il en a toujours à disposition. Sa compagne a eu l'idée de lui faire porter plainte pour vol de vinasse par des nez rouges. Comme ça, il pouvait se faire rembourser le vin. Il a donc acheté une espèce d'épave de mille neuf cent vingt-quatre qu'il m'a fait bricoler. En plein gel, j'ai trifouillé son engin. J'ai dû installé un fût avec plein de tuyaux et pendant trois jours sous la neige et dans le froid, j'ai monté son engin. Lui, il était dehors avec sa soûlarde et ensemble, ils buvaient pour se réchauffer. Ils étaient en maillot de bain, ce n'est pas pour dire et sa soûlarde me disait. Vas-y Pépère, vas-y Pépère, je te ramènerai des bonnes croquettes du commissariat. Moi, je lui répondais, tu sais ce que tu peux en faire de tes croquettes pourries remplies de cocaïne, des amuses gueules pour ton poivrot. La voiture finie, j'ai été me reposer et lui et sa compagne ont été l'essayer. La voiture fumait des vapeurs de vinasse et les nuages en étaient enivrés. Il revient et me dit, mon gentil minet, c'est épatant ta réalisation est parfaite. Ce quoi, j'ai répondu, n'est pas Pépère qui veut et n'est pas alcoolique qui veut. Il me dit, tu vas monter dedans une radio et nous allons partir à Nice pour voir le président de la République. Oui, ils avaient des affinités avec, suite à son repas chez sa soûlarde. Donc, il me fait monter une TSF de mille neuf cent cinquante avec un lecteur de microsillons pour lire ses disques vinyles de messe. Il s'en va donc vers Nice et moi, je prends un repos bien mérité. En route, ils buvaient le vin au réservoir, ce n'est pas pour dire. Puis arrivé là-bas, ils vont voir le Président et mangent tous ensemble. Le lendemain, mon soûlard m'appelle dans l'après-midi. La voiture était dans un fossé l'essieu arraché, il me dit, mon gentil minet vient avec le harnais, j'ai besoin de toi. Voilà comment, j'ai fait Nice Mornay en tirant l'épave. Sur l'autoroute, il m'a même forcé à courir à cent trente kilomètres heures et sa soûlarde disait, vas-y Pépère, tu auras des bonnes croquettes. Voilà Nicolas l'histoire du harnais malheureusement.
- C'est à peine croyable, lui répondit Nicolas.
- Et pourtant, c'est la vérité, qu'elle est vraie réelle, pas fausse et authentiquement avérée, répondit Pépère.
 

Pièces jointes