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On saura célébrer votre nom d’Évergète

#1

On saura célébrer votre nom d’Évergète

Je suis jeune et mignon, vous êtes bien fripée.
Vous avez des millions, je cherche une friquée.
Votre nid c’est Neuilly, maison particulière ;
Je suis de Brétigny, quartier prioritaire.


Je vais bientôt sévir, venez me regarder !
Madame, pour vous servir : Aubépin, des Ardrets !
Bell’ banlieue de Paris, quon cach dans nos CV
Parc’ qu’ell’ les rend pourris à nous en fair’ crever.


Vous voir sur le listing, ça me fait trop kiffer.
Plus besoin de lifting car je vais tout lisser :
Votre plus belle ride : je vais la repasser ;
Votre compte à Saint-Gall : je vais le trépasser.


Je viens par le métro : ligne 1, « Les Sablons ».
Je vous pêche en rétro, direction vos jupons.
Vous avez les yeux frits par ma vigueur hâtive ;
Je compte les profits de ma rigueur active.


Sur mon gland de velours, je saurai vous faire jouir,
Je vous jouerai des tours qui vous feront gémir,
Et sous ma main de fer, il faudra vous plier :
Je saurai comment faire pour vous faire signer.


Je vous tourne la tête et je vous vois glousser.
Je vous fais une fête qui va vous détrousser :
Un hôtel d’apparat sur l’île de la Jatte
Truffé de caméras pour filmer votre ch….


Clic ! Le bout de vos lèvres sur mon bâton levé.
Clac ! Une belle tape sur votre fessier.
Clic ! Comme une acrobate dans cet instant volé.
Clac ! Les éclats d’un verre bousculé par vos pieds.


Clic ! Petite levrette qui vous laisse haletante.
Clac ! Clac ! Clac ! Mes deux bourses au bas de votre dos.
Clic ! La fin de la course sur vos deux yeux mi-clos.
Clic ! Clic ! Clic ! Vos gambettes, et des nuits qui vous hantent.


Pimpante en vos années, lorsque vous arrivez ;
Pantelante, hébétée, lorsque vous me quittez :
Vous m’avez enchanté, comme une grande actrice !
Je vais vous faire chanter, comme une cantatrice !


Regardez ces photos : vous êtes merveilleuse,
On croirait un’ bimbo sous mes deux mains calleuses !
Que vont dire les membres du grand directoire
De ces ébats de chambre et de votre pétard ?


Mon père a fait des tubes pour tous vos cosmétiques,
Et moi je vous entube de façon artistique :
Ce que je veux ici, ce sont les dividendes
Dont vous êtes farcie quand le peuple quémande.


Allons ! Signez ici cette procuration
Qui me donne un accès aux fruits de vos actions,
Celles inconnues du fisc, sur votre compte en Suisse.
Ne prenez pas de risques ou je montre vos cuisses !


Et puis tendez la main, car je la veux baiser.
Grâce à elle, demain, la vie sera aisée :
Au quartier des Ardrets, qui pour l’instant végète,
On saura célébrer votre nom d’évergète.


Aubépin des Ardrets, Saint-Barthélemy
__________
Vue satellitaire du quartier « Les Ardrets », à Brétigny-sur-Orge, avec installations sportives au centre.
 
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iboujo

Maître Poète
#6
Aubépin dans le rôle d'un gigolo
qui use et abuse de ce qui'il a le pauvre lol


des faits réels si souvent décriés
et pourtant ils existent

ce soir
je saiue "zob -épine "
sourire !
jj
 
#7
Aubépin des Ardrets, vous êtes un beau salaud !
Profiter d'une Dame avec un tel culot
Est digne d'un bandit flanqué d'un maquereau !
et pourtant, nom de Dieu, que ces vers là sont beaux ...
Bravo
Cette attaque est bien rude et pourtant ne m'irrite :
Quoi de plus beau qu'un Scud lorsqu'il vous félicite ?
Qui est le salopard et qui est le bandit :
Le chômeur ? Le smicard ? Le richard à rubis ?

Une amie, mon alliée, travaille ces jours-ci
À cette vérité que l'on nous obscurcie :
Ce sera un banquier qu'il faudra emperler
Dans du conventionné de la RIVP.

Mais n'en dirai pas plus, pour conserver l'effet,
D'autant que ce jeudi sa baguette de fée
Place un premier poème sur ce joli forum.

Il s'agit de l'amour qu'elle a pour le football,
Et de certains détours qu'ell' prend quand je suis pâle :
Sûr qu'à Créapoèmes réfléchirons des hommes.

Aubépin des Ardrets

Merci pour ces vers, L'Avernois : l'image est belle, je trouve, que de voir des vers en engendrer et en provoquer d'autres ;-)
 
Dernière édition:
#12
Envie de faire remonter ce petit texte «éréthique» et très inconvenant traitant, à sa manière, de la misère périphérique face à la richesse vivant au centre, des enfants de ceux qui se lèvent tôt pour travailler et vivre chichement et de ceux qui se couchent tard pour déguster en dîner les dividendes que leur rapportent leurs actions. Écho, également, au texte sur les gigolos de thesmile.
 
#14
Rhooooooooo! Le vilain! Moi amateur de photo, j'ai adoré les clic-clacs, adorant moi même prendre images de belles toutes nues, une autre façon quelles ont de s'offrir. Mais là pour le coup, c'est du vol! Mais comme voler ce qui à déjà été volé n'est pas du vol... Un beau récit de circonstances!
Merci, Le Zéphyr, pour cette lecture et votre commentaire. Le centre et la périphérie, la richesse et le dénuement, les petits matins blêmes des emplois peu rémunérateurs et les dîners scintillants des actionnaires pointilleux sur le coût du travail, la chair fraîche des cités Nord pour les peaux ridées des beaux quartiers : je n'ai aucun mérite, le texte était là qui s'offrait ; il ne me restait plus qu'à le porter en signes noirs sur une page blanche...