Nostalgie
Nostalgie d’un passé, ancré dans la mémoire
D’un temps qui fut, où l’on se levait aux matines
Dans le lourd et persistant parfum d’encensoir
Qui s’infiltrait partout chatouillant les narines
Les dortoirs en pierre où l’on gelait les mains
Les bains centenaires qui vomissaient leur rouille
L’odeur douce du pain, cuit au bois, du matin
Le grand escogriffe qui nous flanquait la trouille
Le grand préfet, L’Abbé, en habits de lumière
Ses phrases pompeuses, d’une verve catilinaire
Qui déclamait Rimbaud, Hugo, Apollinaire
Dans les sombres couloirs immergés de prières
Enfonçait Cicéron, récitant impavide
Sans qu’un cil ne bouge devant nos sens en feu
Des chapitres entiers de « L’art d’aimer » d’Ovide
Me souviens encore de son coup d’oeil haineux
Qui fendait la foule de son regard de glace
Imposait le silence à la pire des classes
Se servait de Racine en guise d’Horace
Martyrisait Céline en récitant ses grâces
Je revois toujours le jeune séminariste
Se prenant la toge dans les plis du bureau
Faisant un vol plané, tel un équilibriste,
Atterrir sur le sol et gueuler comme un veau
Nous apprîmes ainsi des belles expressions
Qui nous valurent des longues heures de colle
Lorsqu’elles s’échappaient lors d’une discussion
Un peu trop animée, dans la cour de l’école
La douce Amandine, nonne sur le retour
Qui nous sciait l’Histoire à grands coups de latte
Depuis les grands Césars jusqu’au temps des Habsbourg
N’omettant aucun lieu, n’oubliant pas les dates
Celui qui m’a marqué fut le vieux père Flaubert
Qui savait, sur les doigts, tous les lieux de la terre
Les montagnes, les villes, les noms des rivières
Et qui, en plein cours, dormait des heures entières
Tant de beaux souvenirs d’une bâtisse antique
Que j’ai pu détester, pire qu’une prison,
Qui m’aurait dû être un peu plus sympathique
Puisque j’y connus ma première passion
imagination d'une école à la curée .......De chair !!!
LILASYS
Nostalgie d’un passé, ancré dans la mémoire
D’un temps qui fut, où l’on se levait aux matines
Dans le lourd et persistant parfum d’encensoir
Qui s’infiltrait partout chatouillant les narines
Les dortoirs en pierre où l’on gelait les mains
Les bains centenaires qui vomissaient leur rouille
L’odeur douce du pain, cuit au bois, du matin
Le grand escogriffe qui nous flanquait la trouille
Le grand préfet, L’Abbé, en habits de lumière
Ses phrases pompeuses, d’une verve catilinaire
Qui déclamait Rimbaud, Hugo, Apollinaire
Dans les sombres couloirs immergés de prières
Enfonçait Cicéron, récitant impavide
Sans qu’un cil ne bouge devant nos sens en feu
Des chapitres entiers de « L’art d’aimer » d’Ovide
Me souviens encore de son coup d’oeil haineux
Qui fendait la foule de son regard de glace
Imposait le silence à la pire des classes
Se servait de Racine en guise d’Horace
Martyrisait Céline en récitant ses grâces
Je revois toujours le jeune séminariste
Se prenant la toge dans les plis du bureau
Faisant un vol plané, tel un équilibriste,
Atterrir sur le sol et gueuler comme un veau
Nous apprîmes ainsi des belles expressions
Qui nous valurent des longues heures de colle
Lorsqu’elles s’échappaient lors d’une discussion
Un peu trop animée, dans la cour de l’école
La douce Amandine, nonne sur le retour
Qui nous sciait l’Histoire à grands coups de latte
Depuis les grands Césars jusqu’au temps des Habsbourg
N’omettant aucun lieu, n’oubliant pas les dates
Celui qui m’a marqué fut le vieux père Flaubert
Qui savait, sur les doigts, tous les lieux de la terre
Les montagnes, les villes, les noms des rivières
Et qui, en plein cours, dormait des heures entières
Tant de beaux souvenirs d’une bâtisse antique
Que j’ai pu détester, pire qu’une prison,
Qui m’aurait dû être un peu plus sympathique
Puisque j’y connus ma première passion
imagination d'une école à la curée .......De chair !!!
LILASYS
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