Montre folle
Un petit matin, je croise des pommes de pin
Sur le chemin, après du beurre sur mon pain
Je touche et me pique, sur un admirable sapin
Je suis en retard et donc, je suis un blanc lapin
Je me perd, au monde ou tout est à l'envers
Mais je savoure, dans ma main un chaud verre
Le thé est d'une saveur de la couleur du vert
Une tasse de délice, j'en oublierais un vers
Une chenille me parle, avec sa bouche
De ces milles pattes, elle parait farouche
Je mange un champignon, plutot louche
Mutation en papillon, du haut des mots me touchent
Au beau milieu, d'un champ de fleurs
Je n'ai plus de senteur, j'en pleure
En spectateur, je ressens de la douleur
Sans espèce ni race, je sors de se leurre
Appelons un chat, un chat, j'erre perdu
Tête baissée, me voilà sur un arbre tordu
Qui m'inspire une corde, et un corps pendu
Ou resté sur une branche, comme un linge tendu
Si j'ose affronter la reine, elle me coupera la tête
Si j'entre dans l'arène, elle me tranchera d'un coup net
Pas facile de piocher la bonne carte ou d'avoir la recette
Pour ainsi sortir de la réalité et d'oublier ma quête.