Sa violence est si rare
et ses bras broient du noir
son coeur de désespoir
reste sur le trottoir
Ses yeux ne pleurent jamais
Ses mains ne frôlent jamais
C'est ainsi, pourtant j'aimerais
un peu de sa tendresse
Mon père est un sauvage
Ma mère, il la ravage
vous verriez son visage
il ne fait pas son âge
De son regard féroce
il refuse le divorce
Ma mère se soumet
à cet homme qu'elle aimait
Une valise sur l'escalier
et personne pour la porter
les insultes qui fleurissent
sans que moi-même j' agisse
Pourtant je ressens pour lui
un amour infini
j'aimerais parfois le tuer
mais mes bras sont trop légers
ce sera ainsi toute la vie
les pleurs, les coups, les cris
ma mère et son corps meurtri
et son coeur qui bat pour lui...