MON HORIZON
Des étendues de vignes entrecoupées de joncs,Des vals vallons et mamelons…
Hissé sur la colline les ruines du château,
Doyen de mon village, doyen d’Entrechaux,
Entouré par les monts de Thalès, de la Lure, de la Lance.
En majesté imposante, le Géant de Provence,
Le Ventoux qui dissimule de sa masse
Les massifs du Vercors et du Mercantour,
Les crêtes des Ecrins offrent sans détour
La « Dent » et le visage de « l’Homme Endormi »…
Et si l’Homme Endormi, de sa silhouette de pierre
Se réveillait, se redressait, se levait ?
Toute cette cordillère se démantèlerait
En un fracas assourdissant, faisant trembler la terre…
Je le vois s’élever de sa taille gigantesque,
Déchirant le ciel de façon burlesque,
Il hurlerait de ses siècles endormis
En colosse titanesque blessé et meurtri
Par l’érosion du vent, le souffle du temps
Et il tendrait sa main vers moi
Pour m’entrainer en un tourbillon d’émoi,
Statue de marbre je serais devenue,
A sa taille je grandirais
Et nous irions au-delà des nues,
Au reflet de son âme je m’apaiserais…
Et si l'Homme Endormi se réveillait...
Il me fait don à toute heure du jour ou de la nuit
De son doux visage d’Adonis endormi…
Et si je courrais à travers monts et vallées
Pour le rejoindre et l’embrasser ?
Et si de mon corps je le réchauffais,
Si de mes mains je le caressais ?
Déposant mes doigts sur ses lèvres rigides
Frôlant de mes lèvres sont front chrysalide
Sentirais-je une ombre de vie
Respirais-je une brise en son sein alangui ?
Et si l'homme endormi se réveillait...
Je ne puis que contempler son délicat visage,
Son buste, ses membres restant en sarcophage
D’une ère si lointainement oubliée,
D’un temps où l’âme humaine n’était insufflée.
Je ne puis qu’imaginer sa force sculpturale
Je ne puis prendre asile sur son corps virginal
Je ne puis que dresser de pâles chimères
Sur ces ingénues noces de pierre
Sur cet amour absurde et déraisonné
Sur ce rêve incongru et passionné
Et si l’Homme Endormi se réveillait...
Je n’écrirais plus en vers
Mais en océans, en lacs, en mers,
Mes écrits, mes poèmes, mes divagations
S’inscriraient en l’éther des constellations.
Il me fait don à toute heure du jour ou de la nuit
De son doux visage d’Adonis endormi…
Et si je courrais à travers monts et vallées
Pour le rejoindre et l’embrasser ?
Et si de mon corps je le réchauffais,
Si de mes mains je le caressais ?
Déposant mes doigts sur ses lèvres rigides
Frôlant de mes lèvres sont front chrysalide
Sentirais-je une ombre de vie
Respirais-je une brise en son sein alangui ?
Et si l'homme endormi se réveillait...
Je ne puis que contempler son délicat visage,
Son buste, ses membres restant en sarcophage
D’une ère si lointainement oubliée,
D’un temps où l’âme humaine n’était insufflée.
Je ne puis qu’imaginer sa force sculpturale
Je ne puis prendre asile sur son corps virginal
Je ne puis que dresser de pâles chimères
Sur ces ingénues noces de pierre
Sur cet amour absurde et déraisonné
Sur ce rêve incongru et passionné
Et si l’Homme Endormi se réveillait...
Je n’écrirais plus en vers
Mais en océans, en lacs, en mers,
Mes écrits, mes poèmes, mes divagations
S’inscriraient en l’éther des constellations.
