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Moi, Terre...je vous renie

#1
Moi, Terre…je vous renie
hors concours
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Tourmentée, atterrée en mon for intérieur :
Les hommes restent sans égard à mes suppliques,
Face à moi l’être vivant se croit supérieur
Ne daignant pas même me donner de répliques,

Recouverte d’immondices, de détritus,
Agressée, meurtrie de défécations oxydes,
Mes sources, mes océans perdent leurs vertus,
Les pores de ma peau regorgent en pesticides…

Je suis issue d’un grand « big bang » de l’univers,
Regrettant le temps où je ne portais la vie
Où calmement je créais les cycles divers,
Plaines, montagnes, déserts selon mon envie…

A ma guise, rasant, érigeant ou glaçant,
J’inondais, j'asséchais, basculais les polaires
Afin de modeler un monde éblouissant
En des tracés sphériques aux courbes circulaires,

Puis l’espèce humaine est arrivée … a surgit,
Au début je me suis réjouie en sa venue
Mais comme en terrain conquis « ils » ont vite agit,
Ne puis me consoler de ma déconvenue…

Je comprends cette allégorie d’Eve et d’Adam
Chassés du jardin d’Éden comme des souillures
Ne sachant où s’agripper sans aucun redan,
Leurs âmes et leurs desseins imageant écaillures,

Les sillons de mes prairies transpirent de sangs,
Ils se sont massacrés et se déciment encore
Balançant en mon ventre leurs corps putrescents,
Leurs fanges, leurs excréments dont on me décore,

Je ne suis plus que fosse insalubre, un égout…
Ces roupieux éjectent leurs fientes en mes entrailles,
Je ne sens pour eux que répugnance et dégout
Sous leurs pestilentes et redoutables semailles,

Ils me découpent en frontières, sans mon avis,
A leurs grés ils me louent ou me vendent en parcelles,
Se tuent pour quelques lopins, restent inassouvis,
S’octroyant jusqu’aux tréfonds de mes escarcelles,

Ma vengeance est au diapason de ma fureur…
Ne tolérerai aucune Arche salvatrice,
Éteindrai toute once de vie dans la terreur,
Je vais me transfigurer en dévastatrice !

De mes volcans je vomirai crachant mon fiel,
Intempéries, inondations intempestives,
Séismes meurtriers sous destruction du ciel,
Une extinction que je qualifierai festive …

Il est vrai, je vais exploser ou imploser
En me délivrant de cette vermine humaine,
De cette gente impie dont je ne puis gloser,
Mes représailles ne sont point des turlutaines,

Je survivrai à ma propre déflagration
Et peu à peu reprendrai forme de planète
N’offrant d’asiles pour la civilisation
Je tournerai sur moi-même, seule et en fête…

Notre Terre qui est aux cieux
Que ton Nom soit respecté
Que ton châtiment vienne
Que ta colère soit faite


 

lilasys

Maître Poète
#5
De l'Art pour notre terre qui en a besoin !
Je pense qu'elle gronde et les prédictions sont terribles ...
Il faut pas rêver , ce que l'on aime, on le soigne ......Mais l'homme est le plus terrible fléau
Une poésie qui vaut son pesant d'Or
Merci pour ce plaisir de lire les quatre vérités sur un monde furibond.....
Bisous

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thesmile

Maître Poète
#6
Je ne sais de quel concours il s'agissait, il va falloir que j'aille me promener dans les concours de 2018!
Un texte qui me parle bien à l'heure actuelle!