Miss consolation
Cette soirée promet un ennui bien profond,
Tous ces gens à table d’un monde toutes options.
Je viens d’une autre sphère, un cuistot des bas-fonds,
Pourquoi ai-je succombé à l’invitation ?
Au milieu des snob-art, bas sur l’hétéromètre,
Qui pètent bien plus haut que leur tout petit cul
Parlant d’un timbre sûr d’intérêts à « sous-maître »
Pour remplir tous les trous sauf celui d’la SECU.
Parmi les cravatés j’ai l’air d’un bohémien
Et cette sirène juste en face de moi
Au regard de braise qui fait baisser le mien ;
Quand je croise ses yeux, je deviens rouge émoi…
Des sourires furtifs, des battements de cils…
Ma voisine de table en douce me fait du pied.
Aïe ! Je pointe à midi ; j’ai le teint imbécile,
Je sens en moi le feu, « appelez les pompiers !! »
Elle passe doucement sa langue sur ses lèvres,
Oh purée que j’ai chaud ! « Je rêve ou j’hallucine ? »
Tout en moi grelotte, je transpire de fièvre
Quand elle déhanche ses courbes médecine.
« Quand tu veux ma belle je te fais don d’organe
Si les tiens en retour me font perdre conscience. »
Séparé à peine par des centimorgans.
« Pour toi je donnerai cœur et corps à la science. »
J’ai l’air d’un bohémien parmi les cravatés
Autour de cette table au trop-plein d’ambitions,
Mais pour sûr la soirée est loin d’être ratée
Si je repars au bras de Miss consolation.