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Mireille Darc (1938-2017)

Filiatus

Maître Poète
#1
On était tous amoureux d'elle
La fiancée d'Alain Delon
Alias "La grande sauterelle"
Alias la pin-up du "grand blond"

Sous ses airs de pucelle feinte
Elle n'a d'arc, ni de cuirasse
Ce n'était pas Jeanne, la sainte
Malgré ses deux beaux "seins de glace"

Elle voit le jour dans le Var
Mi-mai mil neuf cent trente-huit
Et quand la guerre se déclare
En Suisse ses tantes l'invitent

Une fois la paix revenue
Mireille revient au bercail
Et jusqu'à quinze ans révolus
Elle s'instruit vaille que vaille

Alors elle étudie la danse
Quatre ans dans un conservatoire
Et avec un prix d'excellence
Monte à Paris chercher la gloire

Son véritable patronyme
Ne lui paraissant pas très chouette
Elle prend Darc pour pseudonyme
En référence à la Jeannette

Pour payer ses cours de théâtre
Elle fait des petits boulots
Et vingt-quatre heures sur vingt-quatre
Elle attend un imprésario

Un jour de mil neuf cent soixante
Elle remplace au pied levé
Une comédienne souffrante
Dans une pièce à la télé

Puis elle obtient son premier rôle
Dans un film baptisé "Pouic-Pouic"
Auprès d'acteurs tellement drôles
Qu'on la trouve elle aussi comique

Elle est veuve dans "Les Barbouzes"
Elle flingue avec les "Tontons"
Elle est la délicieuse épouse
D'un désopilant Michalon

Elle obtient son statut de star
Aux côtés de Pierre Richard
Un blond à la "chaussure noire"
Dialogué par Michel Audiard

Elle devient sexe-symbole
Quand elle partage une idylle
Avec Delon, une autre idole
Au cinéma comme à la ville

Ensemble ils tournent "Jeff", "Madly"
"Borsalino", "Les seins de glace"
"L'homme pressé", "Mort d'un pourri"
[D'autres peut-être que je passe]

En quatre-vingt Mireille craque
On doit l'opérer en vitesse
D'une malformation cardiaque
Mais on la sauve de justesse

En mil neuf cent quatre-vingt-trois
Un accident d'automobile
L'expédie au lit pour six mois
Sans pouvoir remuer un cil

Après quinze ans de vie commune
Mireille d'Alain se sépare
Et sans regret ni de rancune
Disparaît des écrans radars

À cinquante ans, nouveau départ
Elle fait tourner Murray Head
Dans un film nommé "La Barbare"
Au destin plutôt insipide

Changeant sa caméra d'épaule
Elle tourne pour la télé
Et parfois y joue quelques rôles
"Franck Riva" ou "Les fleurs brûlées"

Entrecoupés de reportages
Sur des thématiques sociales
Qu'elle fournit jusqu'au montage
Aux pontes d'"Envoyé spécial"

En mil neuf cent quatre-vingt-seize
Elle rencontre un amoureux
L'architecte Pascal Desprez
Qu'elle épouse en juin deux mil deux

Nouvellement sexagénaire
Sans compter elle se dépense
Dans des causes humanitaires
Dont elle obtient des récompenses

Au théâtre de Marigny
Son retour sur les planches sonne
Pour jouer avec son vieil ami
"Sur la route de Madison"

Mireille a soixante-quinze ans
Subit une nouvelle attaque
On la soigne discrètement
Mais l'organisme se détraque

Une troisième fois encore
Le mal vient la frapper au cœur
Et lui traversant tout le corps
Cette fois-ci Mireille meurt