Meimouna
Chaque bouffée du vent était un souffle chaud
Faisant cingler au sang le sable sur nos peaux :
Dans les rues qui étaient bordées de maisons basses
Le simoun nous happait comme on coule des brasses.
Et puis soudain nous vîmes s’entrouvrir une porte
Tout au fond de l’abyme baigné de brouillard ocre :
Noire et fraîche béance perçant la terre sèche
Où l’on tirait nos manches et les pans de nos chèches.
Je ne me souviens plus d’où venait la lumière
Tant nous étions recrus des volées de poussières,
Mais tous les yeux brillaient comme des retrouvailles.
Sur l’adobe des murs, la chaux et ses granules
Rappelaient les murmures que disaient nos ridules :
Meimouna tu riais en me tenant la taille.
Aubépin des Ardrets, Timimoun
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