Chaque année, vers le mois de mars
J'attrape une mauvaise grippe
Et chaque fois comme une garce
Par la poitrine, elle m'agrippe
Et moi, je reste comme un lièvre
Pris dans la lumière des phares
Avec plus de trente-neuf de fièvre
Immobile dans mon plumard
Au bout de dix ans à ce jeu
J'ai décidé de m'en aller
De fuir ma paisible banlieue
En un mot j'ai déménagé
Je suis parti à la campagne
Où l'air est bien plus respirable
Et avec ma douce compagne
J'ai passé un an agréable
Arrivé au mois de décembre
Prudemment, j'ai pris les devants
Je me suis cloîtré dans ma chambre
Jusqu'au mois de mars suivant
La grippe, jamais en retard
Passa dans mon ancien quartier
Attendit sur le boulevard
Que je pointe le bout du nez
Elle patienta quelques jours
Mais ne me voyant pas au loin
Son sang impur ne fit qu'un tour
Elle infecta tous les voisins
Elle parcourut tout le globe
D'Amérique en Extrême-Orient
En déversant tous ses microbes
Sur de pauvres gens innocents
Et moi confiné dans ma planque
Je sais bien que pour ce fléau
C'est ma trombine qui lui manque
Pour pouvoir stopper le chaos
Mais de peur qu'elle ne se venge
Pardonnez-moi, frères humains
Je me terre jusqu'aux vendanges
Deux mille trente… ou bien trente et un.
[Bernay, le 9 avril 2020]
J'attrape une mauvaise grippe
Et chaque fois comme une garce
Par la poitrine, elle m'agrippe
Et moi, je reste comme un lièvre
Pris dans la lumière des phares
Avec plus de trente-neuf de fièvre
Immobile dans mon plumard
Au bout de dix ans à ce jeu
J'ai décidé de m'en aller
De fuir ma paisible banlieue
En un mot j'ai déménagé
Je suis parti à la campagne
Où l'air est bien plus respirable
Et avec ma douce compagne
J'ai passé un an agréable
Arrivé au mois de décembre
Prudemment, j'ai pris les devants
Je me suis cloîtré dans ma chambre
Jusqu'au mois de mars suivant
La grippe, jamais en retard
Passa dans mon ancien quartier
Attendit sur le boulevard
Que je pointe le bout du nez
Elle patienta quelques jours
Mais ne me voyant pas au loin
Son sang impur ne fit qu'un tour
Elle infecta tous les voisins
Elle parcourut tout le globe
D'Amérique en Extrême-Orient
En déversant tous ses microbes
Sur de pauvres gens innocents
Et moi confiné dans ma planque
Je sais bien que pour ce fléau
C'est ma trombine qui lui manque
Pour pouvoir stopper le chaos
Mais de peur qu'elle ne se venge
Pardonnez-moi, frères humains
Je me terre jusqu'aux vendanges
Deux mille trente… ou bien trente et un.
[Bernay, le 9 avril 2020]