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Maman, je me souviens

Eléâzar

Maître Poète
#1
Maman, je me souviens du muguet qu’on cueillait
Dans les bois frais où l’on respirait la fougère,
La sève du sapin et la mousse légère
En cherchant, en riant, le parfum de l’œillet.

Rappelle-toi ce chien qui flairait nos mollets
Quand on passait devant la bicoque d’Alphonse
Qui sortait et hurlait « voulez-vous que j’enfonce
Mon pied dans quelque part ? » et je tais ses mots laids.

Ah ! Ce quinze août ! Dans le ciel brillait une étoile,
Une seule et tu sus me décrire Véga
Et je pensais, ma mère, attention les gars,
Est un peintre qui n’a pas besoin d’une toile.

D’un morceau de gentiane, on créait un pipeau
Qu’on perçait de six trous pour charmer les mésanges
Et moi, je sifflais fort pour qu’entendent mes anges
A qui je pense quand je suis mal dans ma peau.

Il est tard, il est nuit, je tremblote et je t’aime :
Je suis dans mon lit que je ne quitte jamais ;
Tu me souris mère veilleuse qui m’aimait
Et me calmait dans l’eau claire de mon baptême.

Je n’avais pas prévu d’être si tôt malade
Et d’être privé de ton parfum au jasmin,
De tes veinules bleues sur le dos de ta main
Qui gonflaient lorsque tu secouais la salade.

Tu ne m’apportes rien, pas de fleurs, seulement
Un visage aussi blanc que mon visage est blême,
Déformé, torturé, confronté au problème
De s’éteindre avant que s’éteigne sa maman.