Mainhattan*
À l’Est où l’aurore est de rose
Et teint en mauve le ciel gris
Des nuées de corbeaux moroses
Percent de noir le jour qui luit
La queue-leu-leu des gros avions
A des lumières qui se découpent
En mouvantes constellations :
Que transportent-ils dans leurs soutes ?
Des trottinettes électriques
Et leur ruban de lumière verte
Attendent devant des boutiques
Aux vastes grilles entrouvertes
Un tramway vert, n° 15,
Crisse un arrêt sous des tilleuls
Des feuilles volent et puis se coincent
Sous le regard d’un écureuil
Un SDF assis par terre
Me tend un gobelet jaune et bleu
Pour quelque obole monétaire
Et un regard au fond des yeux
Un éboueur fluorescent
Tire une poubelle à deux mains
Et l’aube me voit traversant
Un pont qui enjambe le Main
Une formation d’oies sauvages
Remonte le fleuve vers l’Ouest
Comme une onde qui se propage
Et perce un V dans l’air céleste
Sur les eaux brunes flotte une branche
Arrachée du dernier orage
Devant moi une plume blanche
Glisse au long d’un échafaudage
Ici et là dans les fenêtres
Des tours jumelles de Deutsche Bank
Des néons brillent qui font naître
Deux étonnants damiers de lampes
Passé Westend et son quartier
Où les ginkgos prennent du jaune
Je pense à nos mots de papier
À nos poèmes, à ta peau chaude
Le Salon** commence aujourd’hui
Mais que peuvent bien tous ces livres
Quand tes seins ronds couvent mes nuits
Et que je brûle sous tes lèvres ?
Et déjà je pense à ce soir
À ces ridules quand tu ris
Et à nos regards dans le noir
Viendras-tu me voir à Paris ?
Aubépin des Ardrets
__________
*Nom parfois donné à Francfort-sur-le-Main
** Salon du Livre de Francfort
À l’Est où l’aurore est de rose
Et teint en mauve le ciel gris
Des nuées de corbeaux moroses
Percent de noir le jour qui luit
La queue-leu-leu des gros avions
A des lumières qui se découpent
En mouvantes constellations :
Que transportent-ils dans leurs soutes ?
Des trottinettes électriques
Et leur ruban de lumière verte
Attendent devant des boutiques
Aux vastes grilles entrouvertes
Un tramway vert, n° 15,
Crisse un arrêt sous des tilleuls
Des feuilles volent et puis se coincent
Sous le regard d’un écureuil
Un SDF assis par terre
Me tend un gobelet jaune et bleu
Pour quelque obole monétaire
Et un regard au fond des yeux
Un éboueur fluorescent
Tire une poubelle à deux mains
Et l’aube me voit traversant
Un pont qui enjambe le Main
Une formation d’oies sauvages
Remonte le fleuve vers l’Ouest
Comme une onde qui se propage
Et perce un V dans l’air céleste
Sur les eaux brunes flotte une branche
Arrachée du dernier orage
Devant moi une plume blanche
Glisse au long d’un échafaudage
Ici et là dans les fenêtres
Des tours jumelles de Deutsche Bank
Des néons brillent qui font naître
Deux étonnants damiers de lampes
Passé Westend et son quartier
Où les ginkgos prennent du jaune
Je pense à nos mots de papier
À nos poèmes, à ta peau chaude
Le Salon** commence aujourd’hui
Mais que peuvent bien tous ces livres
Quand tes seins ronds couvent mes nuits
Et que je brûle sous tes lèvres ?
Et déjà je pense à ce soir
À ces ridules quand tu ris
Et à nos regards dans le noir
Viendras-tu me voir à Paris ?
Aubépin des Ardrets
__________
*Nom parfois donné à Francfort-sur-le-Main
** Salon du Livre de Francfort
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