Ma belle un jour dessus son lict j'approche
Qui me baisant là sous moy frétilloit
Et de ses bras mon col entortilloit
Comme un lierre une panchante roche.
Au fort de l'aize et la pasmoison proche
Il me sembla que son oeil se fermoit,
Qu'elle estoit froide et qu'elle s'endormoit
Dont courroucé je luy fis ce reproche :
Vous dormez donc ? Quoy ! Madame estes-vous
Si peu sensible à des plaisirs si doux ?
Lors me jetant une oeillade lascive
Elle me dit : Non non mon cher désir
Je ne dors pas mais j'ay si grand plaisir
Que je ne sais si je suis morte ou vive.
Jean Auvray. 1621
Qui me baisant là sous moy frétilloit
Et de ses bras mon col entortilloit
Comme un lierre une panchante roche.
Au fort de l'aize et la pasmoison proche
Il me sembla que son oeil se fermoit,
Qu'elle estoit froide et qu'elle s'endormoit
Dont courroucé je luy fis ce reproche :
Vous dormez donc ? Quoy ! Madame estes-vous
Si peu sensible à des plaisirs si doux ?
Lors me jetant une oeillade lascive
Elle me dit : Non non mon cher désir
Je ne dors pas mais j'ay si grand plaisir
Que je ne sais si je suis morte ou vive.
Jean Auvray. 1621