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Louis Armstrong revisité (1901-1971)

Filiatus

Maître Poète
#1
Il n'a pas marché sur la lune
Ce n'est pas un coureur cycliste
Non, notre Armstrong a la peau brune
Et c'est un fameux trompettiste

Avec ses faux airs d'Oncle Tom
Qui ne penserait qu'à son "swing"
On ne voit pas derrière l'homme
L'ami de Martin Luther King

Louis naît un beau matin d'été
Près de la Nouvelle-Orléans
Dans un lieu défavorisé
Que ne fréquentent pas les blancs

Nous sommes en mil neuf cent-un
Et le père au bout du rouleau
[Ou pour les bras d'une catin]
Quitte la femme et les marmots

La mère, femme de ménage
Chez un patron blanc, quelquefois
Doit lui rendre quelques hommages
Pour arrondir ses fins de mois

Enfant, Louis chante dans les rues
Dans un petit groupe vocal
Et quelquefois dans la cohue
Il vole un fruit ou un journal

Plusieurs fois il est arrêté
Et toujours il est envoyé
Dans un foyer spécialisé
Pour les enfants abandonnés

C'est là qu'il commence à jouer
Sans avoir appris de leçons
Avec l'orchestre du foyer
Sur un vieux cornet à pistons

En quatorze, il est libéré
Et s'en va jouer de la trompette
Dans les cabarets mal famés
De sa ville, jusqu'en dix-sept

Puis sur les bateaux à vapeur
Qui suivent le Mississipi
Avec ses frères de couleur
Il joue pour les bourgeois nantis

Le jeune Armstrong est amoureux
D'une entraîneuse dans un bar
Comme la donzelle est fleur bleue
Ils se marient six mois plus tard

Peu après, à force d'insultes
À bout de patience et à force
De jalousie, il en résulte
Que les deux tourtereaux divorcent

Louis qui vient d'avoir la vingtaine
Se dirige vers Chicago
Là où se rendent les jazzmen
Pour taper la "jam's" et l'impro

En vingt-quatre il se remarie
Avec une jolie pianiste
De plus en plus il se produit
Avec les plus brillants artistes

On entend swinguer sa trompette
Sur de nombreux microsillons
Dans l'orchestre d'Erskine Tate
Du "Hot Seven", à l'occasion

On retient ses solos très tendres
Quand il joue avec son épouse
Et on se réjouit à entendre
Sa grosse intro dans "West end blues"

En trente et un ou trente-deux
Louis va se produire en Europe
Jusqu'à cet accident fâcheux
Qui fait que sa carrière stoppe

Un grave accident à la bouche
Lui interdit de trompéter
Il crie dès que l'embout le touche
Et voit son avenir bouché

En attendant qu'il cicatrise
Louis Armstrong s'essaie à chanter
Si belles soient ses vocalises
Il n'a plus sa virtuosité

Alors il s'en va sur les routes
Pour se faire un peu oublier
Et quand il n'a plus aucun doute
À New-York il vient s'installer

Pendant les dix années qui suivent
Louis joue près d'une fois par jour
Mais bientôt quand la guerre arrive
La mode est passée aux tambours

Après-guerre Armstrong se relance
En revenant au "Dixieland"
Il renoue avec son enfance
Et l'Amérique en redemande

Pendant toute une décennie
Il joue et fait du cinéma
On le voit dans "Hello Dolly"
Chanter avec sa grosse voix

Il roule des yeux quand il joue
Ce qui fait rire les marmots
Et à gonfler ses bonnes joues
Les gens le surnomment "Satchmo"

Pour cause de santé fragile
Il ne décède pas très vieux
En écoutant, soupire-t-il :
"Que notre monde est merveilleux ?"
 

legamin

Maître Poète
#2
What à wonderfull world.
Oh yeah. S'en suit un silence qui est encore musique.
Merci pour cette H istoire poetisée