Lino possède un privilège
Qui le fait être aimé encore
Plus de trente ans après sa mort
Pour sa fondation "Perce-Neige"
Mais est-il Rital ou Français ?
Ancien professionnel de lutte
Ou bien simplement une brute
Né d'un mafioso calabrais ?
Je vais tenter en quelques lignes
De mettre un terme à ces questions
Et par cette même occasion
Vous conter son histoire digne
Lino Ventura naît à Parme
En mil neuf cent dix-neuf, ou vingt
La ville aux pieds des Apennins
Ne manque certes pas de charme
Mais ne nourrissant pas son homme
Le père Ventura la fuit
Pour aller chercher à Paris
Ce qu'il ne trouve pas à Rome
Lorsque mère et fils le rejoignent
Le père est porté disparu
Alors ils dorment dans la rue
Loin de leur Emilie-Romagne
La communauté italienne
Qui est installée à Montreuil
Les loge quelques jours à l'œil
Mais trop de problèmes surviennent
Ils émigrent vers le neuvième
Arrondissement de Paris
Dans un petit hôtel garni
En attente d'un H.L.M.
La mère est femme de ménage
Et Lino est jeune écolier
Qui apprend à lire et compter
Sans mal dans un nouveau langage
À dix ans cependant, le mioche
Doit laisser tomber ses copains
Pour s'en aller gagner son pain
Et quelques sous d'argent de poche
Mais chaque soir, ils se retrouvent
À faire le foin dans un square
Et bien qu'il soit très pantouflard
Avec eux le catch, il découvre
Un jour, un champion olympique
De la lutte gréco-romaine
À la salle de sport l'entraîne
Pour en faire un athlète unique
À vingt ans, il rencontre Odette
Mais l'Italie devient fasciste
Alors leur amour se fait triste
Comme Roméo et Juliette
Lino est enrôlé de force
Dans un régiment du "Duce"
Il déserte pour se marier
Et d'avec l'Italie divorce
Lorsque se termine la guerre
De sa cachette, enfin il sort
Et dans son respectable sport
Il reprend sa belle carrière
Lors, dès que Lino est au top
Grâce à sa carrure inouïe
Il devient champion d'Italie
Avant d'être champion d'Europe
Mais à trente ans, sa vie se brise
Après un coup dur sur un ring
Il se tourne vers les meetings
Qu'avec brio, il organise
Bientôt un réalisateur
Qui tourne en studio à Paris
Le film "Touchez pas au grisbi"
Cherche un costaud pour faire acteur
Un ami commun lui présente
Un certain Ventura Lino
Qui obtient le rôle illico
Et qui, les spectateurs, enchante
Les cinéastes se l'arrachent
Il n'a pas le temps de dire "ouf"
Qu'il joue dans "Razzia sur la chnouf"
Un chef de gang avec panache
Durant l'année cinquante-sept
Il tourne cinq films d'affilée
Dont deux films de Gilles Grangier
Où il est presque la vedette
Puis il incarne le "Gorille"
Un redoutable agent secret
La même année où Linda naît
Sa troisième petite fille
Malheureusement la gamine
Est lourdement handicapée
Et comme on ne sait la soigner
Les Ventura font triste mine
Il joue dans "Maigret tend un piège"
Et "Ascenseur pour l'échafaud"
Un policier antihéros
Dans un imperméable beige
Son rôle dans "Classe tous risques"
Avec Milo et Belmondo
Par la presse emballée lui vaut
Une étoile et trois astérisques
Puis, dans "Un taxi pour Tobrouk"
Il est un acteur sans pareil
Dans "100 000 dollars au soleil"
Il est un chauffeur, dit "Le Plouc"
Lino devient l'un des poids lourds
Du cinéma hexagonal
Il peut jou-er un général
Aussi bien qu'un truand balourd
"Les Tontons flingueurs", "Les Barbouzes"
Sont des rôles où il s'impose
Dans "Cosa Nostra", il explose
En mil neuf cent soixante-douze
"L'Aventure, c'est l'aventure"
Lui confère un rôle comique
Alors qu'au milieu d'une clique
Il est supposé jouer les durs
Peu à peu il change de rôle
Il joue des types plus humains
Dans "Espion lève-toi", ou bien
Dans "Un papillon sur l'épaule"
Après les "100 jours à Palerme"
"Les Misérables", "Garde à vue"
Lino paraissant bien fourbu
À tous projets veut mettre un terme
Il a plus de soixante berges
Et souffre d'un mal aux genoux
Lors, il se retire à Saint-Cloud
Et entre amis, il se goberge
"Le Ruffian", "La septième cible"
Clôturent sa longue carrière
Il se consacre à part entière
À Linda, sa cause sensible
En mil neuf cent quatre vingt-sept
Lino fait face à une attaque
Mais là, point de coup de matraque
Son cœur s'est mis à la baguette
Qui le fait être aimé encore
Plus de trente ans après sa mort
Pour sa fondation "Perce-Neige"
Mais est-il Rital ou Français ?
Ancien professionnel de lutte
Ou bien simplement une brute
Né d'un mafioso calabrais ?
Je vais tenter en quelques lignes
De mettre un terme à ces questions
Et par cette même occasion
Vous conter son histoire digne
Lino Ventura naît à Parme
En mil neuf cent dix-neuf, ou vingt
La ville aux pieds des Apennins
Ne manque certes pas de charme
Mais ne nourrissant pas son homme
Le père Ventura la fuit
Pour aller chercher à Paris
Ce qu'il ne trouve pas à Rome
Lorsque mère et fils le rejoignent
Le père est porté disparu
Alors ils dorment dans la rue
Loin de leur Emilie-Romagne
La communauté italienne
Qui est installée à Montreuil
Les loge quelques jours à l'œil
Mais trop de problèmes surviennent
Ils émigrent vers le neuvième
Arrondissement de Paris
Dans un petit hôtel garni
En attente d'un H.L.M.
La mère est femme de ménage
Et Lino est jeune écolier
Qui apprend à lire et compter
Sans mal dans un nouveau langage
À dix ans cependant, le mioche
Doit laisser tomber ses copains
Pour s'en aller gagner son pain
Et quelques sous d'argent de poche
Mais chaque soir, ils se retrouvent
À faire le foin dans un square
Et bien qu'il soit très pantouflard
Avec eux le catch, il découvre
Un jour, un champion olympique
De la lutte gréco-romaine
À la salle de sport l'entraîne
Pour en faire un athlète unique
À vingt ans, il rencontre Odette
Mais l'Italie devient fasciste
Alors leur amour se fait triste
Comme Roméo et Juliette
Lino est enrôlé de force
Dans un régiment du "Duce"
Il déserte pour se marier
Et d'avec l'Italie divorce
Lorsque se termine la guerre
De sa cachette, enfin il sort
Et dans son respectable sport
Il reprend sa belle carrière
Lors, dès que Lino est au top
Grâce à sa carrure inouïe
Il devient champion d'Italie
Avant d'être champion d'Europe
Mais à trente ans, sa vie se brise
Après un coup dur sur un ring
Il se tourne vers les meetings
Qu'avec brio, il organise
Bientôt un réalisateur
Qui tourne en studio à Paris
Le film "Touchez pas au grisbi"
Cherche un costaud pour faire acteur
Un ami commun lui présente
Un certain Ventura Lino
Qui obtient le rôle illico
Et qui, les spectateurs, enchante
Les cinéastes se l'arrachent
Il n'a pas le temps de dire "ouf"
Qu'il joue dans "Razzia sur la chnouf"
Un chef de gang avec panache
Durant l'année cinquante-sept
Il tourne cinq films d'affilée
Dont deux films de Gilles Grangier
Où il est presque la vedette
Puis il incarne le "Gorille"
Un redoutable agent secret
La même année où Linda naît
Sa troisième petite fille
Malheureusement la gamine
Est lourdement handicapée
Et comme on ne sait la soigner
Les Ventura font triste mine
Il joue dans "Maigret tend un piège"
Et "Ascenseur pour l'échafaud"
Un policier antihéros
Dans un imperméable beige
Son rôle dans "Classe tous risques"
Avec Milo et Belmondo
Par la presse emballée lui vaut
Une étoile et trois astérisques
Puis, dans "Un taxi pour Tobrouk"
Il est un acteur sans pareil
Dans "100 000 dollars au soleil"
Il est un chauffeur, dit "Le Plouc"
Lino devient l'un des poids lourds
Du cinéma hexagonal
Il peut jou-er un général
Aussi bien qu'un truand balourd
"Les Tontons flingueurs", "Les Barbouzes"
Sont des rôles où il s'impose
Dans "Cosa Nostra", il explose
En mil neuf cent soixante-douze
"L'Aventure, c'est l'aventure"
Lui confère un rôle comique
Alors qu'au milieu d'une clique
Il est supposé jouer les durs
Peu à peu il change de rôle
Il joue des types plus humains
Dans "Espion lève-toi", ou bien
Dans "Un papillon sur l'épaule"
Après les "100 jours à Palerme"
"Les Misérables", "Garde à vue"
Lino paraissant bien fourbu
À tous projets veut mettre un terme
Il a plus de soixante berges
Et souffre d'un mal aux genoux
Lors, il se retire à Saint-Cloud
Et entre amis, il se goberge
"Le Ruffian", "La septième cible"
Clôturent sa longue carrière
Il se consacre à part entière
À Linda, sa cause sensible
En mil neuf cent quatre vingt-sept
Lino fait face à une attaque
Mais là, point de coup de matraque
Son cœur s'est mis à la baguette