L'infinie délicatesse du monde

[rivière]

L’infinie délicatesse du monde​

J’attends
la fraîcheur de ton visage,
et le Soleil de ta présence,
face au lac éperdu de splendeur du printemps,​

j’attends
les rivages de tes bras,
et la pluie de ta chevelure
autour de la fontaine de mes lèvres.​

J’écris pour Toi à toute heure,
ma Muse,
des poésies saphiques dessus le calendrier des fougères,
dessus les cheveux des roseaux,​

je dépose sur le rebord de ta fenêtre
l’encens de ma présence,
entends-tu bruire dans l’arbre à poésies
la lumière de mon Amour,​

Toi qui vis à l’occident,
à l’infinie délicatesse du monde,
en la presqu’île de ta vie,
dans les jardins de ta clarté.​

Vois,
les blés se lèvent et se prosternent
dès qu’apparaît après le voile de tes baisers
l’océan de nos étreintes,​

je ne respire que pour Toi,
je te chante,
je bois l’écume de Ta voix,
j’émerge d’un hiver de plusieurs millénaires.​

J’ai abandonné pour Toi ma patrie,
toutes mes richesses, tous mes atours,
je viens vers Toi, maintenant, pure,
ardente, tremblotante, offerte :​

je
suis
née pour
Te déifier !​

Sophie Rivière
​