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Les voiles de la nuit s'enfuient

rivière

Maître Poète
#1
Les voiles de la nuit s’enfuient

Les voiles de la nuit s’enfuient,
tandis que monte à l’horizon,
dessus le dais des bocages et des mousses,
dessus l’or de l’aube,

la splendeur de ton visage,
ô ma Douce, ma Sirène.
Les violettes et les lys
savent les langueurs de nos étreintes,

le vent de mai sanglote parmi les bosquets, et les forêts,
la brume gêne parfois mes pas,
cependant peu me chaut la fureur des éléments,
je chemine vers toi, sac en bandoulière,

toi qui m’as fait connaître avec tes lèvres et tes paumes,
les mystères des prêtresses de Sappho,
ma micro-robe à plis flotte au gré de ma marche,
les oiseaux et les arbres me révèrent,

bientôt le soleil éclairera la joliesse de ma Chair,
la citadelle de mes seins lourds
se balance sans entrave sous mes vêtements,
mes bas de soie et mes porte-jarretelles illuminent

le triomphe de ma Beauté,
les mousses confessent le chuchotis de mes escarpins .
Je ne touche qu’en tremblant la soie de ta peau
et la fourrure de ton pubis, quand je te contemple, agenouillée,

devant l’urne de tes hanches, sur ta couche, en ta borde.
Je te quitte, chaque soir, les sens inapaisés,
maintenant, je te désire, je te veux.
J’ai gémi encore hier à la brune sous tes doigts légers,

dès mon arrivée, tu viendras à moi,
je te prendrai par le bras, farouche,
je te conduirai en notre chambre,
j’ôterai chacun de tes vêtements,

je ferai de même, je t’allongerai sur le dos, je te posséderai,
et tu redécouvriras lors de nos joutes charnelles, et tendres,
ô ma Muse, ô ma Sœur de spasmes,
la Grâce de ta Féminité !

Sophie Rivière