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Les temps de la rentrée

LLUMIERELIVE

Maîtresse des concours
Membre du personnel
#1
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Ma mère se refusant à m’inscrire en maternelle je rentrais donc en cours préparatoire pour mes 6 ans.
Je me souviens encore des minutieux préparatifs: cartable en cuir marron foncé avec trousse « porte feuilles »de même couleur enfermant une panoplie d’objets qui me semblaient prodigieux…règle, porte plumes, compas, équerre, rapporteur, le tout en plastique rouge, et également gomme, taille crayon, crayons noir et de couleurs, chacun dans leur compartiment respectif.
Papier buvard, boite de peintures, pinceaux, craies, ardoise avec éponge et chiffon, plumes « Major » complétaient ce que je comparais comme des trésors !
Et les séances d’essayages chez la couturière à laquelle Maman avait confié le travail sur mesure de mes tabliers noirs. En fait il s’agissait plutôt de véritables robes avec manches longues, plis et fronces réalisées en une popeline satinée et surmontées d’un col claudine blanc et amovible. J’allais ainsi faire une rentrée me distinguant des autres élèves qui portaient des blouses multicolores !
Je me sentais exaltée à l’idée d’aller en classe mais Maman ne pouvait dissimuler ses larmes, voyant cette « séparation » mettre terme à ma petite enfance.
Les yeux rougis elle me conduisit un matin d’octobre à ma première école…
Elle me tenait fébrilement la main, moi j’aurais voulu courir et sautiller devant elle, impatiente de connaitre ma maitresse et mes compagnes.
Arrivant enfin devant l’école de la rue Damrémont, elle du me laisser entrer. Elle pleurait en sanglots refoulés (merde, jefais de même en écrivant ces lignes) et je me rappelle lui avoir dit (où peut être me l’a-t-elle rapporté) « Mais Maman, pleure pas, faut bien que j’apprenne à lire et à écrire ! »


Mais j’ai compris son chagrin des années plus tard lorsque moi aussi j’ai du accompagner mon fils.
J’aurais voulu le retenir plus longtemps près de moi mais il réclamait l’école !
Donc en cours de trimestre il a fait sa première et dernière année de maternelle.
Je ressentais un déchirement intense…Je perdais mon bébé !
Lui, heureux, la tête haute il ne faisait cas de moi restée plantée sur le trottoir, à le suivre désespérément des yeux, à voir sa petite tête blonde se confondre à celles des autres...
Rentrée à la maison, je me suis mise à pleurer comme une madeleine, incapable de faire quoi que ce soit…Mon attention rivée sur la pendule, décomptant les heures, les minutes, les secondes…Un temps fou avant de le récupérer pour le déjeuné !


Les années ont défilées et cette fois ci le tour de ma fille !
J’ai de nouveau revécu ces instants de séparation, tout en voulant me montrer forte...
Je l’ai accompagnée dans sa classe, avec les autres mamans.
Tout allait très bien, jusqu’à ce que nous allions partir…Là, une petite fille s’est mise à crier, puis un petit garçon, puis à l’unisson tous se sont mis à hurler, à sangloter désespérément.
Afin de mettre un terme l’institutrice a détaché les petits qui s’accrochaient aux pans des robes ou des pantalons maternels !
Une image épouvantable me vint à l’esprit : l’arrivée de ses trains à Dachau, à Auschwitz où les enfants étaient arrachés des bras de leurs mères …
De nouveau abattue je suis rentrée chez moi en larmes, les yeux fixés sur ma montre, accablée, restant avachie comme une loque sur le canapé…
Lorsque ma fille est entrée en 6ème, parents et élèves se trouvaient réunis dans la cour…Je discutais avec une autre maman, mais lorsque la sonnerie a retenti, je ne sais pourquoi, je me suis mise brusquement à pleurer sans pouvoir m’arrêter !


Et les années se sont succédées à une vitesse vertigineuse…Cette fois ci, j’incarne le rôle de grand-mère ! L’année dernière mon Noé effectuait sa première rentrée ! La veille, en repassant ses affaires je n’ai pu contenir mes larmes…Nul besoin de spray sur les plis de son pantalon !
Le lendemain nous l’avons accompagné, mon fils, ma fille et moi…

Noé n’a fait aucune difficulté ! Sa mère par contre pleurait sur le chemin du retour.
 

Pièces jointes

lilasys

Maître Poète
#4
Nulle mère ne peut ignorer c e sentiment si fort d'une rentrée d'école et ceci sera de génération en génération .....On oublie rien , on garde dans son coeur ces moments que personne peut nous prendre .....
Merci ce concours est magique à qui veut bien ouvrir son coeur
Bonne journée
 

Philaly

Maître Poète
#5
Ce sont ces étapes du "grandir" où c'est surtout les parents qui souffrent de la séparation !
On repart bredouille et angoissé à la maison alors que nos petits bouts d'amour s'amusent en groupe !

Ces souvenirs d'entrée des classes sont frais dans ta mémoire.
perpétués génération après génération.... le look a changé, mais pas l'émotion elle, est toujours au rdv.

Plein de nouvelles aventures scolaires avec ton petit Noé.
Bises Mumu
 
#7
un texte émouvant qui rappelle tant de souvenirs et d'émotions connues ...
Les étapes de croissance d'un enfant sont des douleurs pour chaque mère
le cordon est très dur à détacher ...