Les louves et la tigresse

[Aubépin des Ardrets]

Les louves et la tigresse

Trois louves chaussées de lunettes
Tâchaient d’identifier au loin
Un bel agneau aux yeux paillettes
Dont elles auraient pris grand soin

Les deux myopes avaient les yeux
Plus plissés qu’un Chinois de Chine
La presbyte passait les siens
Dessus sa monture en résine

Pourtant malgré les balayages
Croisés des trois regards au guet
Nulle ne voyait aux parages
Sautiller l’agneau guilleret

Lors arriva une tigresse
Qui sut d’un coup localiser
L’agneau dans toute sa jeunesse
Et qu’elle allait vandaliser :

Bondissant vers son objectif
- "Faire très vite", c’est sa devise -
Lui déchira d’un coup de griffe
Tout les boutons de la chemise

Les louves furent dessillées
Mais il était déjà trop tard :
L’agneau proprement persillé
Venait d’être croqué tartare
..........
Si la vie en meute autorise
Un certain nombre de faiblesses
La jungle, elle, les vaporise
Chez la solitaire tigresse

Aubepin des Ardrets

 

[Lafitte]

Une jolie fable.

Un récit historique fut, en ces terres.
D'un combat dur pour sûr féroce.
Pour trois louves et un tigre atroce.
Ma foi, j'irais chercher le belluaire.

Et voilà point d'agneau,
Point d'épaule et de gigot
Poétiquement.
Patrick

 

[Aubépin des Ardrets]

Merci, Lafitte, pour ce passage et ce belluaire : la tigresse n'en fit qu'une bouchée, les louves s'en disputèrent les restes ;-)