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Les libellules me caressent de leurs ailes d'eau

rivière

Maître Poète
#1
Les libellules me caressent de leurs ailes d’eau

Les grands arbres m’interpellent,
les oiseaux dans les chaloupes des forêts, et sur
les solstices des zéniths me psalmodient des odes de liesse,
l’océan des soleils me crucifie de douceur,

les libellules me caressent de leurs ailes d’eau,
dessus les lacs et les étangs du Maine,
là où brasillent les ciels d’azur de tes paumes.
Ma Muse, ma Bien-Aimée,

sanctifie les doigts des sentiers
où se posent mes ballerines, tandis que somnolent
les marquisats d’émeraude des herbes et des mousses.
Je retourne vers la torche de ton printemps,

je reviens en la prairie de notre enfance,
en l’île d’Or de notre Amour,
car je sais que tu m’attends
comme au premier jour de nos émois,

j’erre avec en mes mains
des brassées de lys et d’amarantes,
ces fleurs
que tu adores tant.

Je fais fi des mers et des montagnes,
je veux retrouver à jamais
la scansion de nos corps-à-corps,
la pureté de ta Grâce, et l’élan du Désir.

Je vois maintenant le faîte de ta maison,
au loin, par delà les armoiries des brumes,
par delà les hameaux, bientôt,
tu m’effeuilleras au mitan de ta couche,

je te serrerai alors tout contre moi,
seins contre seins, sexe contre sexe,
avec au coeur,
la soie de notre tendresse !

Sophie Rivière

 
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