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Les frères Michelin revisités (1853-1940)

Filiatus

Maître Poète
#1
Après les frères Montgolfier
Et aussi les frères Lumière
Les frères Karamazov, et
Avant les pâtes "Milliat frères"

Voici la bio simple et rapide
De ces deux frères ambitieux
Laissez-moi vous servir de "guide"
Pour autant que faire se "pneu"

André et Édouard sont les fils
D'Adèle Barbier et de Jules
Une famille novatrice
Qui, les idées reçues, bouscule

Lui, c'est un artiste authentique
Un graveur presque sans le sou
Elle, c'est l'héritière unique
D'une usine de caoutchouc

André, l'aîné naît à l'hiver
De mil huit cent cinquante-trois
Tandis qu'Édouard, son jeune frère
Six ans plus tard s'éveillera

À vingt-quatre ans André rayonne
Il vient de sortir de Centrale
Monsieur le directeur lui donne
Un beau diplôme national

Ce beau diplôme de sortie
C'est un diplôme d'ingénieur
Que "Michelin et compagnie"
Affiche en leur salon d'honneur

Son frère le suit comme une ombre
Dans les études supérieures
Et parvient même sans encombre
À épouser sa belle-sœur

En quatre-vingt onze, ils brevètent
Le "pneumatique démontable"
Appliqué à la bicyclette
Bientôt, à l'auto, adaptable

En quatre-vingt-seize, nos hommes
Inventent le slogan miracle
Par la bouche de Bibendum :
"Le pneu Michelin boit l'obstacle"

Lors, sur la seule automobile
Montée sur pneus, courent nos hommes
Dans la course "Paris-Deauville"
Ils terminent près du podium

Puis sur "Paris-Bordeaux-Paris"
Et sur "Bordeaux-Agen-Bordeaux"
Ils relèvent tous les défis
Sans être surpris en défaut

D'avoir arpenté le pays
Ils connaissent la France entière
Mais ils ont constaté, ainsi
Un manque de cartes routières

Aussi durant quelques années
Sur un tel atlas, ils gambergent
En prenant soin d'y mentionner
Grands hôtels et bonnes auberges

Le tout sort en mil neuf cent-neuf
Orné d'une Légion d'honneur
D'un magazine flambant neuf
[Mais là, pas de raton-laveur]

Grisés par tant de performances
Tant de records et de passions
Les frères Michelin se lancent
Dans la fabrication d'avions

Ils en construisent des centaines
Pendant la guerre des tranchées
On dit que de façon certaine
C'est grâce à eux qu'on l'a gagnée

André décède en trente et un
Il a soixante-dix-huit ans
Son frère Édouard passe la main
À son neveu, le Résistant

J'aurais pu clore ce récit
Sur un énorme calembour
Disant qu'il meurt de pneumonie
Mais trop d'humour détruit l'humour
 

Margho

Maître Poète
#7
Après les frères Montgolfier
Et aussi les frères Lumière
Les frères Karamazov, et
Avant les pâtes "Milliat frères"

Voici la bio simple et rapide
De ces deux frères ambitieux
Laissez-moi vous servir de "guide"
Pour autant que faire se "pneu"

André et Édouard sont les fils
D'Adèle Barbier et de Jules
Une famille novatrice
Qui, les idées reçues, bouscule

Lui, c'est un artiste authentique
Un graveur presque sans le sou
Elle, c'est l'héritière unique
D'une usine de caoutchouc

André, l'aîné naît à l'hiver
De mil huit cent cinquante-trois
Tandis qu'Édouard, son jeune frère
Six ans plus tard s'éveillera

À vingt-quatre ans André rayonne
Il vient de sortir de Centrale
Monsieur le directeur lui donne
Un beau diplôme national

Ce beau diplôme de sortie
C'est un diplôme d'ingénieur
Que "Michelin et compagnie"
Affiche en leur salon d'honneur

Son frère le suit comme une ombre
Dans les études supérieures
Et parvient même sans encombre
À épouser sa belle-sœur

En quatre-vingt onze, ils brevètent
Le "pneumatique démontable"
Appliqué à la bicyclette
Bientôt, à l'auto, adaptable

En quatre-vingt-seize, nos hommes
Inventent le slogan miracle
Par la bouche de Bibendum :
"Le pneu Michelin boit l'obstacle"

Lors, sur la seule automobile
Montée sur pneus, courent nos hommes
Dans la course "Paris-Deauville"
Ils terminent près du podium

Puis sur "Paris-Bordeaux-Paris"
Et sur "Bordeaux-Agen-Bordeaux"
Ils relèvent tous les défis
Sans être surpris en défaut

D'avoir arpenté le pays
Ils connaissent la France entière
Mais ils ont constaté, ainsi
Un manque de cartes routières

Aussi durant quelques années
Sur un tel atlas, ils gambergent
En prenant soin d'y mentionner
Grands hôtels et bonnes auberges

Le tout sort en mil neuf cent-neuf
Orné d'une Légion d'honneur
D'un magazine flambant neuf
[Mais là, pas de raton-laveur]

Grisés par tant de performances
Tant de records et de passions
Les frères Michelin se lancent
Dans la fabrication d'avions

Ils en construisent des centaines
Pendant la guerre des tranchées
On dit que de façon certaine
C'est grâce à eux qu'on l'a gagnée

André décède en trente et un
Il a soixante-dix-huit ans
Son frère Édouard passe la main
À son neveu, le Résistant

J'aurais pu clore ce récit
Sur un énorme calembour
Disant qu'il meurt de pneumonie
Mais trop d'humour détruit l'humour
ouh ! la chute !
 

Matthale

Webmaster
Membre du personnel
#8
Toujours aussi bien écrit et pédagogique. C'est magnifique, avec cette touche d'humour en plus, chapeau Monsieur :)

Amitiés, Matthale