Les bois recueillent l'ardeur triomphale des oiseaux

[rivière]

Les bois recueillent l’ardeur triomphale des oiseaux​

Les bois et les forêts du Maine recueillent ce matin
l’ardeur triomphale des oiseaux,
des violettes blanches et des lys se balancent
dans le rire de l’été,​

non loin de moi, les sources récitent des rires de fraîcheur,
le voile virginal du soleil se déchire dessus les chardons.
Viens, ma Douce, mon amante,
te promener avec moi dans les champs d’asphodèles,​

vois la brume se disperse sur le coeur des chênes,
les roseaux de l’étang, près de notre hameau,
s’agenouillent à ton approche,
les arbres, et les animaux de la création, te connaissent,​

et te contemplent, les fontaines psalmodient
les messes de ta langueur,
et prêtresse de Sapho, je te loue sans cesse,
moi qui suis que ton humble poétesse,​

et l’ombre de ton ombre.
Nous errons chaque jour quelque soit la saison,
paumes entrelacées,
asseyons-nous contre ce chêne pour nous reposer,​

tandis que mes lèvres s’emparent
de la principauté de tes émois,
et que j’ôte lentement chacun de tes vêtements,
ensuite, face à la splendeur de nos chairs si pures,​

face à la délicatesse de ta magnificence,
laisse-moi célébrer l’ode immortelle
de ta volupté et de ta Jouissance,
à cheval sur l’urne de tes hanches,​

laisse-moi magnifier la splendeur de tes seins,
et l’hermine de ton pubis, bientôt
tes gémissements de flamme monteront
vers la pâleur des nuages, vers les solives de l’empyrée,​

et je cueillerai en la coupe de mes mains,
le lait de ta sève, tes gémissements monteront sans cesse
ô ma Vierge de passion, car il n’y a rien plus important
en ce monde que ton Désir et notre tendresse !​

Sophie Rivière​

​

 

[Cortisone]

J'ai apprécié ma lecture Sophie. Elle est vraiment d'une belle sensualité. Je ne crois pas qu'un homme puisse l'égaler.

Bises

Gaby

 

[rivière]

Bonjour Gaby,

Je te remercie beaucoup pour la chaleur de ton commentaire et ta grande gentillesse.

Je suis entièrement d'accord avec toi, les hommes n'apprécient pas la sensualité
féminine à l'instar d'une femme. Seule une femme peut comprendre une autre femme,
l'aimer, l'apprécier, la magnifier, d'autant que nous vivons dans une société encore
très patriarcale malgré quelques avancées.

Des poétesses saphiques, telles que Renée Vivien, ou Lucie Delarue-Mardrus
ont écrit de merveilleuses poésies sur la Femme, mais leurs oeuvres demeurent
souvent inconnues du grand public, et sont comme niées.

Merci beaucoup pour tes encouragements.

Bises.

Sophie

 

[Cortisone]

Toujours le tabou des relations homosexuelles hélas !

 

[rivière]

Toujours le tabou des relations homosexuelles hélas !

Exactement, Gaby.

Tu as raison, les poétesses saphiques sont comme niées depuis des siècles par les hommes.
D'ailleurs au XIX ème siècle, une écrivaine était dans l'obligation de prendre un prénom masculin, voire un
pseudonyme pour être lue. Ce fut le cas par exemple de la grande poétesse Renée Vivien qui a pris tout
d'abord un pseudonyme masculin René, avant de choisir celui de Renée sous la pression de ses amies.

J'ai découvert par hasard un jour sur internet la grande poétesse antique Sapho, et les noms de poétesses saphiques.
La découverte de leurs textes a été une révélation pour moi, et depuis lors, je ne me sens plus seule, et j'écris sans cesse.

Merci beaucoup pour ta gentillesse.

Bises.

Sophie