Les émaux du Plaisir

[rivière]

Les émaux du Plaisir

Quand tu t’absentes,
mon Epousée au front de rosée,
pour une raison quelque,

je me souviens
de tes aveux d’amour
dans la clarté du jour,

de
nos étreintes
parmi les bocages et les forêts,

face
à
l’hymne de nos cris de tendresse,

je tourne, je vire en notre borde,
je pleure et je me languis
de ton innocence si vive et si pure,

cependant, si mes larmes ne tarissent pas,
je me dirige
vers un endroit connu de nous seules,

et j’en retire un objet béni par l’Église,
si beau et si doux que tu connais
ô ma Douce,

je veux parler
des émaux du Plaisir,
appelés aussi godemichet,

je reviens alors, nue comme la main
sur notre couche,
je l’enduis longuement de ma salive,

puis ma dextre gagne mon vagin,
je l’introduis lentement en moi
jusqu’aux strophes de ma matrice,

je recommence
l’opération à maintes reprises,
la sueur coule sur mes mains,

je pleure de liesse, je me tords,
je hoquette, je gémis,
je crie ton prénom dans la nuit,

ô mon Amante, ô ma Vénérée,
et soudain,
les roses de ma cyprine sourdent,

je bois mon cépage en ton honneur,
car il n’y a rien de plus beau au monde
que la magnificence du sexe lesbien !

Sophie Rivière
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