L’ENFANT CASSÉ
L’avaleuse m’appelle,
J’ai senti son haleine,
Son souffle sensuel
Qui me perce les veines.
J’ai tout juste dix ans
Mais le corps décharné,
Et se rapetissant
En pétales fanés.
Je suis juste une étoile
Qui le temps d’une nuit
Se révèle, et dévoile
Les vérités qu’on fuit.
Je suis juste une image
A faire peur aux parents
Qui manquent de courage,
Un oiseau s’en allant
Sur un lit d’hôpital
Ou sur fauteuil roulant,
Je suis un corps qui râle
Et qui souffre au couchant.
Je perçois les étés
A travers un vitrage,
Et l’hiver arrivé
Aux couleurs des lainages.
Je rêve de caresser
La robe d’un cheval.
Je rêve d’une fessée
A l’enfant infernal
Qui aurait tout cassé,
Qui ne sera pas moi,
Car moi je suis cassé
Et jusqu’au bout des doigts.
Juste enfant d’un malheur,
Du malheur des mamans
A qui je fais si peur
Si elles veulent un enfant.
Pourtant si vous saviez
Combien j’aime la vie,
Combien j’ai arpenté
Mon monde rétréci,
Combien j’ai écouté
De ces merles moqueurs
Qui m’ont réconforté,
Qui m’ont fait chaud au cœur,
Et la mort édentée
Qui nous sourit à tous,
Vous en bonne santé,
Moi qui pleure et qui tousse,
Par leurs chants enchanteurs
S’est un peu éloignée,
Par leurs chants enchanteurs
Qui m’ont un peu soigné.
L’avaleuse m’appelle,
J’ai senti son haleine,
Son souffle sensuel
Qui me perce les veines.
L’avaleuse m’appelle,
J’ai senti son haleine,
Son souffle sensuel
Qui me perce les veines.
J’ai tout juste dix ans
Mais le corps décharné,
Et se rapetissant
En pétales fanés.
Je suis juste une étoile
Qui le temps d’une nuit
Se révèle, et dévoile
Les vérités qu’on fuit.
Je suis juste une image
A faire peur aux parents
Qui manquent de courage,
Un oiseau s’en allant
Sur un lit d’hôpital
Ou sur fauteuil roulant,
Je suis un corps qui râle
Et qui souffre au couchant.
Je perçois les étés
A travers un vitrage,
Et l’hiver arrivé
Aux couleurs des lainages.
Je rêve de caresser
La robe d’un cheval.
Je rêve d’une fessée
A l’enfant infernal
Qui aurait tout cassé,
Qui ne sera pas moi,
Car moi je suis cassé
Et jusqu’au bout des doigts.
Juste enfant d’un malheur,
Du malheur des mamans
A qui je fais si peur
Si elles veulent un enfant.
Pourtant si vous saviez
Combien j’aime la vie,
Combien j’ai arpenté
Mon monde rétréci,
Combien j’ai écouté
De ces merles moqueurs
Qui m’ont réconforté,
Qui m’ont fait chaud au cœur,
Et la mort édentée
Qui nous sourit à tous,
Vous en bonne santé,
Moi qui pleure et qui tousse,
Par leurs chants enchanteurs
S’est un peu éloignée,
Par leurs chants enchanteurs
Qui m’ont un peu soigné.
L’avaleuse m’appelle,
J’ai senti son haleine,
Son souffle sensuel
Qui me perce les veines.