Le Robinson
A peine majeur, j’allais au Robinson
Au café des sports dans le village voisin
Boire une mousse avec mes copains
Raconter des blagues, faire le con
Il était tenu par deux homosexuels
Vachement corrects jamais de mains au cul
Le patron du bar était Marc, le barbu
Il était secondé par son ami, Joel
La semaine tranquille, le Week end c’était foule
Il y avait des personnes un peu bizarres
Parisiens, écrivains, homos, snobinards
Parfois il se passait des choses pas cool
Il y avait toujours un gros au coin du bar
Qui aimait les petits jeunes adolescents
Qui pour un soir devenaient amants
L’alcool coulait à flots jusqu’à très tard
Il y avait aussi une vieille pute décolorée
Je ne sais pas d’où elle venait, de Paris
Il parait qu’elle faisait des pipes inouïes
Je ne sais pas la mienne elle ne l’a jamais fumée
Il y avait de l’herbe de Provence et des shoots
De temps en temps des bagarres et des escarmouches
Des gars avec des blousons en jeans un peu louches
Quand on avait un creux il y avait toujours un casse-croute
Les deux gérants savaient y faire pour le commerce
Le Week end, il y avait des soirées à thèmes
Des repas de St Valentin pour se dire Je t’aime
Des réveillons servis sans aucune pensées perverses
Je ne sais pas ce que les tenanciers sont devenus
Plus de nouvelles il faut dire que quarante années ont passées
Depuis la fermeture de cette enseigne, ce petit troquet
Je passe parfois devant en voiture dans cette rue
J’aimais bien cette ambiance un peu bohème
Avec ses rencontres insensées, flipper, juke box, baby foot et billard
7, 14, 21, belote, tarots avec le scribouillard
Voilà ce troquet valait bien de ma part un petit poème