Le Portrait
Au dehors le soleil écrase sous son feu
La ville et ses buildings qui nous importent peu :
Depuis trois jours que nous sommes dans cette chambre
Nous n’avons du sommeil connu que quelques ombres,
De celles qui succèdent aux éblouissements
De nos corps possédés par d’étranges serments.
Tu te lèves et tu sors quelques crayons de bois,
Un petit bloc de feuilles et tu dis : « Ne boug’ pas... »
Tes mines vont chercher, sur le papier bavard,
Tout ce que peuvent voir mes yeux dans ton regard.
Au milieu du grand lit, à peine recouvert
De quelques plis de draps, je perçois l’univers
Étonnant et troublant des regards qui se croisent,
Qui se scrutent, se jaugent, sans prononcer de phrases,
Cependant que les traits font naître le modèle
Tout autant que l’auteure ; comme le chant l’aède.
Je suis abandonné tout à tes yeux qui glissent
En légers crissements sur mon torse et qui tressent
Les contours de l’amant bercé par la vision
De ce sein de l’amante dessinant sa passion.
Ma pose est si lasci-ve que tu me dévores
Par touches successives, pendant que s’évapore
Mon esprit à tes cuisses et dans nos récents rêves,
Mais je ne bouge pas avant que tu n’achèves
Sur la page vivante le portrait de cet homme
Où tant tu te sens femme, qu’au lion la lionne.
Puis tu frottes les lignes pour trouver les volumes,
Et tes deux yeux se plissent, et je pense à ta lune :
Je suis exactement comme je te voyais
- Prête à boire à la source pour m’encore noyer -.
Lors la feuille s’échappe lentement de tes doigts
Tu délaisses la chaise, je m’approche de toi,
Et de nouveaux soleils suivis d’ombres furtives
Étourdissent nos corps que nos baisers ravivent.
Cette feuille au portrait, qu’est-elle devenue,
Qui me représentait et te mettait à nu ?
Aubépin des Ardrets
Au dehors le soleil écrase sous son feu
La ville et ses buildings qui nous importent peu :
Depuis trois jours que nous sommes dans cette chambre
Nous n’avons du sommeil connu que quelques ombres,
De celles qui succèdent aux éblouissements
De nos corps possédés par d’étranges serments.
Tu te lèves et tu sors quelques crayons de bois,
Un petit bloc de feuilles et tu dis : « Ne boug’ pas... »
Tes mines vont chercher, sur le papier bavard,
Tout ce que peuvent voir mes yeux dans ton regard.
Au milieu du grand lit, à peine recouvert
De quelques plis de draps, je perçois l’univers
Étonnant et troublant des regards qui se croisent,
Qui se scrutent, se jaugent, sans prononcer de phrases,
Cependant que les traits font naître le modèle
Tout autant que l’auteure ; comme le chant l’aède.
Je suis abandonné tout à tes yeux qui glissent
En légers crissements sur mon torse et qui tressent
Les contours de l’amant bercé par la vision
De ce sein de l’amante dessinant sa passion.
Ma pose est si lasci-ve que tu me dévores
Par touches successives, pendant que s’évapore
Mon esprit à tes cuisses et dans nos récents rêves,
Mais je ne bouge pas avant que tu n’achèves
Sur la page vivante le portrait de cet homme
Où tant tu te sens femme, qu’au lion la lionne.
Puis tu frottes les lignes pour trouver les volumes,
Et tes deux yeux se plissent, et je pense à ta lune :
Je suis exactement comme je te voyais
- Prête à boire à la source pour m’encore noyer -.
Lors la feuille s’échappe lentement de tes doigts
Tu délaisses la chaise, je m’approche de toi,
Et de nouveaux soleils suivis d’ombres furtives
Étourdissent nos corps que nos baisers ravivent.
Cette feuille au portrait, qu’est-elle devenue,
Qui me représentait et te mettait à nu ?
Aubépin des Ardrets
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