Le Miracle de la Sainte Lune
« Il ne pensent qu’à ça », dit-on souvent des hommes,
Moins à tort qu’à raison, je dois le concéder.
Mais les femmes aussi connaissent cet opium
De souffre éblouissant qui sait les posséder
Le monde entier connaît bien sûr les Chippendales
Et les cris en furie de salles surchauffées.
Certains événements discrets de mon diocèse
Peuvent aussi avoir un comparable effet :
La Magie de Noël est un rêve éveillé,
L’étoile dans les cieux d’une immense promesse,
Un enfant dans l’étable au feu d’une veillée,
Un regard embué quand est dite la messe
Dans la petite ville, l’impatience monte :
Plus qu’un jour et demain, un bel homme prodige
Montera à l’échelle pour éclairer le monde
De serpents de lumière posés à la voltige
Dans l’éternel retour de l’année liturgique
Le long d’une façade, il placera les fils
De ces jeux de lumière où la fée électrique
En clignotant ressemble aux battements des cils
Et voilà le jour J des illuminations :
La foule féminine à la face réjouie
Pense au Petit Jésus et aux radiations
Que provoque sa vue lorsque tombe la nuit
Quand enfin un murmure enfle au long de la rue :
Le bel agneau chargé de guirlandes L.E.D
Paraît dans un halo. Les âmes sont émues,
Comme sont les gazelles aux yeux des félidés
Les yeux se font plus vifs quand il grimpe à l’échelle,
Les paupières se plissent et les bouches s’entrouvrent.
L’attroupement bientôt n’est qu’un battement d’elles,
Un petit feu des sens et de braises qui couvent
Et soudain le miracle happe les spectatrices :
Au dixième barreau, l’acrobate se baisse
Et sa lune sourit comme un beau songe lisse
Aux yeux roulant le long des courbes de ses f...
Quelques cris étouffés, des onomatopées,
Des évanouissements, une incroyable émeute :
Jamais petite ville ne vit tant de beauté
Louée par tant de femmes unies dans une meute
Aubépin des Ardrets
« Il ne pensent qu’à ça », dit-on souvent des hommes,
Moins à tort qu’à raison, je dois le concéder.
Mais les femmes aussi connaissent cet opium
De souffre éblouissant qui sait les posséder
Le monde entier connaît bien sûr les Chippendales
Et les cris en furie de salles surchauffées.
Certains événements discrets de mon diocèse
Peuvent aussi avoir un comparable effet :
La Magie de Noël est un rêve éveillé,
L’étoile dans les cieux d’une immense promesse,
Un enfant dans l’étable au feu d’une veillée,
Un regard embué quand est dite la messe
Dans la petite ville, l’impatience monte :
Plus qu’un jour et demain, un bel homme prodige
Montera à l’échelle pour éclairer le monde
De serpents de lumière posés à la voltige
Dans l’éternel retour de l’année liturgique
Le long d’une façade, il placera les fils
De ces jeux de lumière où la fée électrique
En clignotant ressemble aux battements des cils
Et voilà le jour J des illuminations :
La foule féminine à la face réjouie
Pense au Petit Jésus et aux radiations
Que provoque sa vue lorsque tombe la nuit
Quand enfin un murmure enfle au long de la rue :
Le bel agneau chargé de guirlandes L.E.D
Paraît dans un halo. Les âmes sont émues,
Comme sont les gazelles aux yeux des félidés
Les yeux se font plus vifs quand il grimpe à l’échelle,
Les paupières se plissent et les bouches s’entrouvrent.
L’attroupement bientôt n’est qu’un battement d’elles,
Un petit feu des sens et de braises qui couvent
Et soudain le miracle happe les spectatrices :
Au dixième barreau, l’acrobate se baisse
Et sa lune sourit comme un beau songe lisse
Aux yeux roulant le long des courbes de ses f...
Quelques cris étouffés, des onomatopées,
Des évanouissements, une incroyable émeute :
Jamais petite ville ne vit tant de beauté
Louée par tant de femmes unies dans une meute
Aubépin des Ardrets
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