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Le diadème du soleil

#1
Le diadème du soleil

L’aube se lève lentement,
tandis que s’enfuient vers l’occident
les voiles des étoiles,
dans les bocages et les forêts du Maine règnent

les langueurs des violettes et des lys parmi les chemins creux,
les paupières des mousses attendent la scansion de mes escarpins.
J’erre, le long du Loir, sac à main sur l’épaule,
mes cheveux d’ébène volettent au gré de ma marche,

les frêles églantines connaissent la douceur de ma senestre,
les parfums de ma robe courte de tulle transparente se mêlent
au miel des vignes et de la prée,
le diadème du soleil éclairera bientôt

la magnificence de mes seins lourds, libres de toute entrave, et
le maréchalat de ma toison-corolle
que je chante dans mes poésies érotiques.
Je repense à nos étreintes, ô ma Sirène,

toi qui gis encore nue, endormie, sur notre couche,
dans notre borde, nous avons jouté d’amour toute la nuit,
à la lueur des cierges de la lune, et de nos chandeliers,
tes râles de Jouissance ont résonné par delà les montagnes,

et les océans, les ruisseaux se sont arrêtés de couler
pour écouter la splendeur de tes sens grisés.
Tu es si belle que tous les animaux de la création te révèrent,
je cueille maintenant des brassées de liserons

que je te donnerai à mon retour,
je te retrouverai habillée de ta tunique,
nous sortirons, paumes entrelacées,
je te réciterai le calice de ta clarté, et l’encens de ta tendresse,

soudain, je t’attirerai à moi,
ma langue se mêlera longuement à la tienne, puis,
je te conduirai près du chêne où nous nous sommes connues,
et face à la cathédrale de ta lumière,

face à l’écume de tes blanches noces,
ô ma Sœur de spasmes, ma féale,
poétesse de Sappho, je te posséderai
jusqu’à ce que triomphe sans cesse le sceau de nos féminités !

Sophie Rivière