Le Cairn
La nuit est tombée et j'écris le coeur lourd.
Nous avons perdu l'un des nôtres, ce jour.
A la lueur du flambeau, mon encre pleure,
Sur le parchemin, d'avoir à raconter ces heures.
Dans la montagne, un tombeau de pierres,
Dominant les forêts, un cairn massif se dresse solitaire
Et toise les vallées des mortels, depuis son promontoire;
Les siecles passant, j'espère la pérénité de sa gloire.
Tu étais mon ami, mon frère, l'ombre de mes pas...
Forgé par les batailles, ton honneur était roi.
Ta volonté sans égal enchainait nos âmes sur tes chemins.
Ô chevalier de ce temps, ta mort a brisé mes reins....
Sur la stèle de bois sculpté, j'ai gravé ton destin,
La quête que tu fis tienne, suivant ton instinct.
Hélas, Jarel, tu n'en verras pas la fin,Compagnon du Serment.
Tu ne sauras point si la défaite viendra de ton absence dans nos rangs....
Je les observe, près de moi, couchés mais ne dormant point....
La lame tranchante du deuil ne leur accorde, ne leur céde rien....
Ni le repos, ni la paix, seules demeurent les entraves du chagrin.
Je les vois bien, brillant dans l'ombre, les larmes qui coulent sans fin...
Ais-je encore envie de continuer le voyage, de continuer la route?
D'espèrer de meilleurs jours, de ne plus laisser l'emprise au doute?
De croire que plus aucun d'entre nous ne périra?
Ais-je seulement l'envie de la retrouver, celle qui jadis m'aima?
Tu gisais entre ses bras si jeunes, bercé comme un enfant,
Ton beau visage levé vers le ciel, tu riais pourtant...
Elle, sa robe souillée de ton sang, serrait ta main contre sa joue.
Je la revois, éplorée, caressant tes cheveux, terrassée, à genoux...
Je nous revois, nous autres, tout autour, attérés, le regard fou...
Au milieu des dépouilles, parmi les Arks et les loups...
Faudra-t-il que ce soit la dernière image que je garde de toi?
Celle de ton agonie,de ton corps meurtri, à espèrer ton trépas?
Dans la montagne, un tombeau de pierre,
Dominant les forêts, un cairn massif se dresse solitaire,
Et toise les vallées des mortels depuis son promontoire,
Viendra bien un jour, une heure, mon ami, où nous pourrons nous revoir......
Oraison de Jarel de Saldry,
mort au Col du Crakein en défendant ses compagnons contre les Arks, tigre-loups de l'Hortafèn, avant-garde de l'Ost Noir du Sombre-Voie....
Faites sur les terres du Sunmaral, en ce 8é jour de Sanar, an 3031 de l'Ere du Roi....
Magvain le Arpenteur
La nuit est tombée et j'écris le coeur lourd.
Nous avons perdu l'un des nôtres, ce jour.
A la lueur du flambeau, mon encre pleure,
Sur le parchemin, d'avoir à raconter ces heures.
Dans la montagne, un tombeau de pierres,
Dominant les forêts, un cairn massif se dresse solitaire
Et toise les vallées des mortels, depuis son promontoire;
Les siecles passant, j'espère la pérénité de sa gloire.
Tu étais mon ami, mon frère, l'ombre de mes pas...
Forgé par les batailles, ton honneur était roi.
Ta volonté sans égal enchainait nos âmes sur tes chemins.
Ô chevalier de ce temps, ta mort a brisé mes reins....
Sur la stèle de bois sculpté, j'ai gravé ton destin,
La quête que tu fis tienne, suivant ton instinct.
Hélas, Jarel, tu n'en verras pas la fin,Compagnon du Serment.
Tu ne sauras point si la défaite viendra de ton absence dans nos rangs....
Je les observe, près de moi, couchés mais ne dormant point....
La lame tranchante du deuil ne leur accorde, ne leur céde rien....
Ni le repos, ni la paix, seules demeurent les entraves du chagrin.
Je les vois bien, brillant dans l'ombre, les larmes qui coulent sans fin...
Ais-je encore envie de continuer le voyage, de continuer la route?
D'espèrer de meilleurs jours, de ne plus laisser l'emprise au doute?
De croire que plus aucun d'entre nous ne périra?
Ais-je seulement l'envie de la retrouver, celle qui jadis m'aima?
Tu gisais entre ses bras si jeunes, bercé comme un enfant,
Ton beau visage levé vers le ciel, tu riais pourtant...
Elle, sa robe souillée de ton sang, serrait ta main contre sa joue.
Je la revois, éplorée, caressant tes cheveux, terrassée, à genoux...
Je nous revois, nous autres, tout autour, attérés, le regard fou...
Au milieu des dépouilles, parmi les Arks et les loups...
Faudra-t-il que ce soit la dernière image que je garde de toi?
Celle de ton agonie,de ton corps meurtri, à espèrer ton trépas?
Dans la montagne, un tombeau de pierre,
Dominant les forêts, un cairn massif se dresse solitaire,
Et toise les vallées des mortels depuis son promontoire,
Viendra bien un jour, une heure, mon ami, où nous pourrons nous revoir......
Oraison de Jarel de Saldry,
mort au Col du Crakein en défendant ses compagnons contre les Arks, tigre-loups de l'Hortafèn, avant-garde de l'Ost Noir du Sombre-Voie....
Faites sur les terres du Sunmaral, en ce 8é jour de Sanar, an 3031 de l'Ere du Roi....
Magvain le Arpenteur