A la demande de mon ami Aubépin
Je vais essayer de vous brosser en quelques lignes ce que fut mon début de vie dans les années cinquante dans une petite ferme Lotoise en bordure du Lot je ne parlerai que des principaux souvenirs qui ont marqué ma jeune existence.
La ferme se trouve en bordure de la rivière le Lot c’est un ancien port fluvial.
Je suis le quatrième enfant de la famille un robuste!.
Nous sommes en 1958 j’ai six ans je vis avec mes pauvres parents et mes trois frères dans une petite maison de trois pièces composée d’une cuisine et deux chambres.
Nous dormons à quatre dans le même lit!.
Et oui, il faut savoir partager savamment l’étroitesse du lieu et ma foi en période hivernale une bonne chaleur humaine est toujours la bienvenue.
Nous disposons, pour vous dire que nous ne sommes quand même pas dans une situation de pauvreté extrême nous disposons du chauffage central, il s’agit d’un vieux poêle à bois placé au centre de la maison!.
L’eau nous allions la chercher au puits dans un seau de dix litres je me souviens de sa chaîne qui se déroulait rapidement durant sa descente la remontée à la manivelle n’était pas des plus aisée.
Dix litres d’eau, qui au bout de mes petits doigts d’enfant déséquilibraient l’ensemble de mon corps, ce liquide précieux ramené à bon port si j’ose dire servait à de multiples usages.
Les commodités se trouvaient au coin de la basse-cour près de la fosse à purin derrière la grange, une porte en bois ajourée nous protégeait des regards indiscrets, quelques pages de vieux journaux bien pratiques étaient accrochés là en permanence, l’hiver le froid saississait mes tendres fesses l’été une multitude de mouches voletaient autour du trou béant aux audeurs bien caractéristiques.
Ma grand mère maternelle habitait une maison attenante à la notre c’était la patronne des lieux elle savait nous le faire comprendre, elle était cependant gentille avec nous tout en jonglant avec son caractère espiègle.
Une grande cheminée trônait à ses pieds deux tisons de bois qui se touchaient à peine lui permettait de se chauffer, une grande marmite à soupe était continuellement accrochée sur l’âtre flamboyant!...et elle jetait de temps en temps à l’intérieur de cette réserve de nourriture parfumée ce qui lui tombait sous la main!.
Plus tard avec l’arrivée du gaz au début des années soixante elle me lança :"tu vois le progrès comme c’est pratique Maurice, une allumette et hop c’est de suite chaud, et surtout cela n’a plus goût à fumée!."
Je me souviens de l’avoir souvent entendu dire en patois, ce soir j’ai trois plats au dîner, la soupe chabrot et au lit.
Le lit qu’elle rejoignait avec un galet qu’elle avait pris soin de recouvrir de braise la journée et qu’elle pliait soigneusement dans une page de journal avant de le glisser dans son lit aux draps humides.
Savait-elle lire?....de toute évidence pour moi elle faisait semblant!.
Née, en 1888 je pense qu’elle n’avait pas été à l’école, les enfants des fermes en premier lieu les filles avaient des occupations bien plus importantes aux yeux de leurs parents le travail primait avant tout.
Cela ne l’empêchait pas d’avoir l’intelligence vive et la répartie aiguisée le frère de mon père professeur fut le meilleur élève du lycée Champollion.
Les parents de ma mère logeaient dans la maison du mendiant inutile de vous dire que le confort était absent.
Mais peu importe ils étaient près de leur fille et la misère les avait accompagné toute leur triste vie on s’habitue à tout!.
Mon grand père nous racontait ce qui fut pour lui et ses camarades le calvaire de la guerre 14 18.
Nous avions d’ailleurs souvent droit aux mêmes épisodes mais peu importe nous buvions ses paroles, et à six ans les horreurs qui succèdent aux horreurs se ressemblent toutes.
La pauvreté nous entourait il faut bien le reconnaître maïs cependant on ne pouvait pas dire que l’on était parmis les plus malheureux.
De temps en temps les journaliers passaient nous voir et pour un maigre repas ou un morceau de pain nous aidaient au travail de la ferme.
Ma mère avait le cœur sous la main un jour elle a préparé une couche de fortune mais confortable pour Carnus le misérable qui dormait habituellement sur une paillasse, il avait deux phrases fétiches. peu importe ce que l’on mange!....tout fait ventre, ou je mange quand il y en a, quand il n’y en a pas je m’en passe!....
Pour moi ces deux phrases m’ont aidé à avancer dans mon existence chaotique.
Le lendemain elle lui demande vous avez bien dormi Carnus?.
"Comme un président!."
Je viens d’écrire ce passage d’un trait sans me retourner je vous parlerai si cela vous intéresse la prochaine fois de Pompon le cheval de trait des vaches du travail à la ferme des locomotives à vapeurs des rats des gitans....
Bonne journée à tous et merci d’avoir eu le courage de le lire.
Momo le clochard céleste au cerveau poussiéreux vous salue
Je vais essayer de vous brosser en quelques lignes ce que fut mon début de vie dans les années cinquante dans une petite ferme Lotoise en bordure du Lot je ne parlerai que des principaux souvenirs qui ont marqué ma jeune existence.
La ferme se trouve en bordure de la rivière le Lot c’est un ancien port fluvial.
Je suis le quatrième enfant de la famille un robuste!.
Nous sommes en 1958 j’ai six ans je vis avec mes pauvres parents et mes trois frères dans une petite maison de trois pièces composée d’une cuisine et deux chambres.
Nous dormons à quatre dans le même lit!.
Et oui, il faut savoir partager savamment l’étroitesse du lieu et ma foi en période hivernale une bonne chaleur humaine est toujours la bienvenue.
Nous disposons, pour vous dire que nous ne sommes quand même pas dans une situation de pauvreté extrême nous disposons du chauffage central, il s’agit d’un vieux poêle à bois placé au centre de la maison!.
L’eau nous allions la chercher au puits dans un seau de dix litres je me souviens de sa chaîne qui se déroulait rapidement durant sa descente la remontée à la manivelle n’était pas des plus aisée.
Dix litres d’eau, qui au bout de mes petits doigts d’enfant déséquilibraient l’ensemble de mon corps, ce liquide précieux ramené à bon port si j’ose dire servait à de multiples usages.
Les commodités se trouvaient au coin de la basse-cour près de la fosse à purin derrière la grange, une porte en bois ajourée nous protégeait des regards indiscrets, quelques pages de vieux journaux bien pratiques étaient accrochés là en permanence, l’hiver le froid saississait mes tendres fesses l’été une multitude de mouches voletaient autour du trou béant aux audeurs bien caractéristiques.
Ma grand mère maternelle habitait une maison attenante à la notre c’était la patronne des lieux elle savait nous le faire comprendre, elle était cependant gentille avec nous tout en jonglant avec son caractère espiègle.
Une grande cheminée trônait à ses pieds deux tisons de bois qui se touchaient à peine lui permettait de se chauffer, une grande marmite à soupe était continuellement accrochée sur l’âtre flamboyant!...et elle jetait de temps en temps à l’intérieur de cette réserve de nourriture parfumée ce qui lui tombait sous la main!.
Plus tard avec l’arrivée du gaz au début des années soixante elle me lança :"tu vois le progrès comme c’est pratique Maurice, une allumette et hop c’est de suite chaud, et surtout cela n’a plus goût à fumée!."
Je me souviens de l’avoir souvent entendu dire en patois, ce soir j’ai trois plats au dîner, la soupe chabrot et au lit.
Le lit qu’elle rejoignait avec un galet qu’elle avait pris soin de recouvrir de braise la journée et qu’elle pliait soigneusement dans une page de journal avant de le glisser dans son lit aux draps humides.
Savait-elle lire?....de toute évidence pour moi elle faisait semblant!.
Née, en 1888 je pense qu’elle n’avait pas été à l’école, les enfants des fermes en premier lieu les filles avaient des occupations bien plus importantes aux yeux de leurs parents le travail primait avant tout.
Cela ne l’empêchait pas d’avoir l’intelligence vive et la répartie aiguisée le frère de mon père professeur fut le meilleur élève du lycée Champollion.
Les parents de ma mère logeaient dans la maison du mendiant inutile de vous dire que le confort était absent.
Mais peu importe ils étaient près de leur fille et la misère les avait accompagné toute leur triste vie on s’habitue à tout!.
Mon grand père nous racontait ce qui fut pour lui et ses camarades le calvaire de la guerre 14 18.
Nous avions d’ailleurs souvent droit aux mêmes épisodes mais peu importe nous buvions ses paroles, et à six ans les horreurs qui succèdent aux horreurs se ressemblent toutes.
La pauvreté nous entourait il faut bien le reconnaître maïs cependant on ne pouvait pas dire que l’on était parmis les plus malheureux.
De temps en temps les journaliers passaient nous voir et pour un maigre repas ou un morceau de pain nous aidaient au travail de la ferme.
Ma mère avait le cœur sous la main un jour elle a préparé une couche de fortune mais confortable pour Carnus le misérable qui dormait habituellement sur une paillasse, il avait deux phrases fétiches. peu importe ce que l’on mange!....tout fait ventre, ou je mange quand il y en a, quand il n’y en a pas je m’en passe!....
Pour moi ces deux phrases m’ont aidé à avancer dans mon existence chaotique.
Le lendemain elle lui demande vous avez bien dormi Carnus?.
"Comme un président!."
Je viens d’écrire ce passage d’un trait sans me retourner je vous parlerai si cela vous intéresse la prochaine fois de Pompon le cheval de trait des vaches du travail à la ferme des locomotives à vapeurs des rats des gitans....
Bonne journée à tous et merci d’avoir eu le courage de le lire.
Momo le clochard céleste au cerveau poussiéreux vous salue
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