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La vie de Momo dans sa petite ferme au bord du Lot

Vega46

Maître Poète
#1
A la demande de mon ami Aubépin

Je vais essayer de vous brosser en quelques lignes ce que fut mon début de vie dans les années cinquante dans une petite ferme Lotoise en bordure du Lot je ne parlerai que des principaux souvenirs qui ont marqué ma jeune existence.

La ferme se trouve en bordure de la rivière le Lot c’est un ancien port fluvial.

Je suis le quatrième enfant de la famille un robuste!.

Nous sommes en 1958 j’ai six ans je vis avec mes pauvres parents et mes trois frères dans une petite maison de trois pièces composée d’une cuisine et deux chambres.

Nous dormons à quatre dans le même lit!.

Et oui, il faut savoir partager savamment l’étroitesse du lieu et ma foi en période hivernale une bonne chaleur humaine est toujours la bienvenue.

Nous disposons, pour vous dire que nous ne sommes quand même pas dans une situation de pauvreté extrême nous disposons du chauffage central, il s’agit d’un vieux poêle à bois placé au centre de la maison!.

L’eau nous allions la chercher au puits dans un seau de dix litres je me souviens de sa chaîne qui se déroulait rapidement durant sa descente la remontée à la manivelle n’était pas des plus aisée.

Dix litres d’eau, qui au bout de mes petits doigts d’enfant déséquilibraient l’ensemble de mon corps, ce liquide précieux ramené à bon port si j’ose dire servait à de multiples usages.

Les commodités se trouvaient au coin de la basse-cour près de la fosse à purin derrière la grange, une porte en bois ajourée nous protégeait des regards indiscrets, quelques pages de vieux journaux bien pratiques étaient accrochés là en permanence, l’hiver le froid saississait mes tendres fesses l’été une multitude de mouches voletaient autour du trou béant aux audeurs bien caractéristiques.

Ma grand mère maternelle habitait une maison attenante à la notre c’était la patronne des lieux elle savait nous le faire comprendre, elle était cependant gentille avec nous tout en jonglant avec son caractère espiègle.

Une grande cheminée trônait à ses pieds deux tisons de bois qui se touchaient à peine lui permettait de se chauffer, une grande marmite à soupe était continuellement accrochée sur l’âtre flamboyant!...et elle jetait de temps en temps à l’intérieur de cette réserve de nourriture parfumée ce qui lui tombait sous la main!.

Plus tard avec l’arrivée du gaz au début des années soixante elle me lança :"tu vois le progrès comme c’est pratique Maurice, une allumette et hop c’est de suite chaud, et surtout cela n’a plus goût à fumée!."

Je me souviens de l’avoir souvent entendu dire en patois, ce soir j’ai trois plats au dîner, la soupe chabrot et au lit.

Le lit qu’elle rejoignait avec un galet qu’elle avait pris soin de recouvrir de braise la journée et qu’elle pliait soigneusement dans une page de journal avant de le glisser dans son lit aux draps humides.

Savait-elle lire?....de toute évidence pour moi elle faisait semblant!.
Née, en 1888 je pense qu’elle n’avait pas été à l’école, les enfants des fermes en premier lieu les filles avaient des occupations bien plus importantes aux yeux de leurs parents le travail primait avant tout.

Cela ne l’empêchait pas d’avoir l’intelligence vive et la répartie aiguisée le frère de mon père professeur fut le meilleur élève du lycée Champollion.

Les parents de ma mère logeaient dans la maison du mendiant inutile de vous dire que le confort était absent.

Mais peu importe ils étaient près de leur fille et la misère les avait accompagné toute leur triste vie on s’habitue à tout!.

Mon grand père nous racontait ce qui fut pour lui et ses camarades le calvaire de la guerre 14 18.

Nous avions d’ailleurs souvent droit aux mêmes épisodes mais peu importe nous buvions ses paroles, et à six ans les horreurs qui succèdent aux horreurs se ressemblent toutes.

La pauvreté nous entourait il faut bien le reconnaître maïs cependant on ne pouvait pas dire que l’on était parmis les plus malheureux.

De temps en temps les journaliers passaient nous voir et pour un maigre repas ou un morceau de pain nous aidaient au travail de la ferme.

Ma mère avait le cœur sous la main un jour elle a préparé une couche de fortune mais confortable pour Carnus le misérable qui dormait habituellement sur une paillasse, il avait deux phrases fétiches. peu importe ce que l’on mange!....tout fait ventre, ou je mange quand il y en a, quand il n’y en a pas je m’en passe!....

Pour moi ces deux phrases m’ont aidé à avancer dans mon existence chaotique.

Le lendemain elle lui demande vous avez bien dormi Carnus?.

"Comme un président!."

Je viens d’écrire ce passage d’un trait sans me retourner je vous parlerai si cela vous intéresse la prochaine fois de Pompon le cheval de trait des vaches du travail à la ferme des locomotives à vapeurs des rats des gitans....

Bonne journée à tous et merci d’avoir eu le courage de le lire.

Momo le clochard céleste au cerveau poussiéreux vous salue
 
Dernière édition:

zuc

Le chat noir
Membre du personnel
#2
un point commun dans tes dire et souvenirs nous gardons de notre enfance quelques soit nos conditions ce sentiment de ne pas être pauvre,
on était pas riche mais on était heureux en gros notre vraie richesse et dans le cœur

une photo prise par mes soins au temps de l'argentique pour illustrer une partie de ton récit la cabane au fond du jardin
Cabane au fond du.jpg
 
#3
A la demande de mon ami Aubépin

Je vais essayer de vous brosser en quelques lignes ce que fut mon début de vie dans les années cinquante dans une petite ferme Lotoise en bordure du Lot je ne parlerai que des principaux souvenirs qui ont marqué ma jeune existence.

La ferme se trouve en bordure de la rivière le Lot c’est un ancien port fluvial.

Je suis le quatrième enfant de la famille un robuste!.

Nous sommes en 1958 j’ai six ans je vis avec mes pauvres parents et mes trois frères dans une petite maison de trois pièces composée d’une cuisine et deux chambres.

Nous dormons à quatre dans le même lit!.

Et oui, il faut savoir partager savamment l’étroitesse du lieu et ma foi en période hivernale la chaleur humaine est toujours la bienvenue.

Nous disposons, pour vous dire que nous ne sommes quand même pas en état d’extrême pauvreté du chauffage central il s’agit d’un vieux poêle à bois placé au centre de la maison!.

L’eau nous allions la chercher au puits dans un seau de dix litres je me souviens de sa chaîne qui se déroulait rapidement durant sa descente la remontée à la manivelle n’était pas des plus aisée.

Dix litres d’eau, qui au bout de mes petits doigts d’enfant déséquilibraient l’ensemble de mon corps, ce liquide précieux ramené à bon port si j’ose dire servait à de multiples usages.

Les commodités se trouvaient au coin de la basse-cour près de la fosse à purin derrière la grange, une porte en bois ajourée nous protégeait des regards indiscrets, quelques pages de vieux journaux bien pratiques étaient accrochés là en permanence, l’hiver le froid saississait mes tendres fesses l’été une multitude de mouches voletaient autour du trou béant aux audeurs bien caractéristiques.

Ma grand mère maternelle habitait une maison attenante à la notre c’était la patronne des lieux elle savait nous le faire comprendre, elle était cependant gentille avec nous tout en jonglant avec son caractère espiègle.

Une grande cheminée trônait à ses pieds deux tisons de bois qui se touchaient à peine lui servait de chauffage, une grande marmite à soupe était continuellement accrochée sur l’âtre flamboyant!...et elle jetait de temps en temps à l’intérieur de cette réserve de nourriture parfumée ce qui lui tombait sous la main!.

Plus tard avec l’arrivée du gaz au début des années soixante elle me lança :"tu vois le progrès comme c’est pratique Maurice, une allumette et hop c’est de suite chaud, et surtout cela n’a plus goût à fumée!."

Je me souviens de l’avoir souvent entendu dire en patois, ce soir j’ai trois plats au dîner, la soupe chabrot et au lit.

Le lit qu’elle rejoignait avec un galet qu’elle avait pris soin de recouvrir de braise et qu’elle pliait dans une page de journal.

Savait-elle lire?....de toute évidence pour moi elle faisait semblant!.
Née, en 1888 je pense qu’elle n’avait pas été à l’école, les enfants des fermes en premier lieu les filles avaient des occupations bien plus importantes aux yeux de leurs parents le travail primait avant tout.

Cela ne l’empêchait pas d’avoir l’intelligence vive et la répartie aiguisée le frère de mon père professeur fut le meilleur élève du lycée Champollion.

Les parents de ma mère logeaient dans la maison du mendiant inutile de vous dire que le confort était absent.

Mais peu importe ils étaient près de leur fille et la misère les avait accompagné toute leur triste vie.

Mon grand père nous racontait ce qui fut pour lui et ses camarades le calvaire de la guerre 14 18.

Nous avions d’ailleurs souvent droit aux mêmes épisodes mais peu importe nous buvions ses paroles.

La pauvreté nous entourait il faut bien le reconnaître maïs cependant on ne pouvait pas dire que l’on était parmis les plus malheureux.

De temps en temps les journaliers passaient nous voir et pour un maigre repas un morceau de pain nous aidaient.

Ma mère avait le cœur sous la main un jour elle a préparé une couche de fortune lais confortable pour Carnus le misérable qui dormait habituellement sur une paillasse, il avait une phrase fétiche, peu importe ce que l’on mange tout fait ventre.

Le lendemain elle lui demande vous avez bien dormi Carnus?.

"Comme un président!."

Je viens d’écrire ce passage d’un trait sans me retourner je vous parlerai si cela vous intéresse la prochaine fois de Pompon le cheval de trait des vaches du travail à la ferme des locomotives à vapeurs des rats des gitans....

Bonne journée à tous et merci d’avoir eu le courage de le lire.

Momo le clochard céleste au cerveau poussiéreux vous salue
Momo. Je viens de lire votre récit passionnant d'une traite. Ils n'étaient pas riches en ce temps là mais ne se plaignaient pas.
C'est avec plaisir que je lirai une suite s'il y a. Vous narrez si bien.
Merci momo et bon dimanche
Gaby
 
Dernière édition:

Vega46

Maître Poète
#5
un point commun dans tes dire et souvenirs nous gardons de notre enfance quelques soit nos conditions ce sentiment de ne pas être pauvre,
on était pas riche mais on était heureux en gros notre vraie richesse et dans le cœur

une photo prise par mes soins au temps de l'argentique pour illustrer une partie de ton récit la cabane au fond du jardin
Afficher la pièce jointe 20390
Merci Zuc pour ton commentaire très juste, on avait exactement le même cabanon WC turc avec à l’intérieur une barre pour fureter en cas de bouchon!.
C’est vrai on se contentait de peu nous étions pauvres sans être malheureux.
 

Vega46

Maître Poète
#7
Momo, merci pour la simpiicité, l'efficacité et la richesse de tes mots purs, que dure le cœur...
Une agréable lecture, un doux moment
Mon amitié
Fred
Merci Fred je souhaite surtout rester simple dans l’écriture, être en phase avec un récit où les personnages sont sans manière livrés à eux-mêmes sur le chemin de la pauvreté où le cœur généreux est le moteur d’une vie souvent compliquée.
 

Vega46

Maître Poète
#8
Il en fallait peu pour être heureux avant. Les choses ont bien changé.

J'ai aimé ce récit au "momo" qui viennent du coeur et qui nous font partager ces souvenirs avec vous.

Merci.
Merci Amaé pour votre ressenti, j’ai vécu une enfance qui ressemble à beaucoup d’autres, juste après la seconde guerre mondiale.
Un rien nous faisait plaisir à cette époque on se contentait de très peu.
 
#10
Un récit touchant avec des mots qui glissent, mais parlent tellement
taisant la réalité!
C'était une époque difficile, pas pour tous peut être
mais tellement commune que les uns, les autres n'étaient pas remarqués
mais souffraient différemment
Cela dépend de la sensibilité de chacun à l'époque où tout est commun!

Nous avons quitté en l'année 1949 le confort de chez ma grand mère en
Belgique, pour un appartement, tout confort, rue des Filatiers Toulouse!!!
Appartement vite réduit à deux chambre, cuisine, uniquement l'évier pour se laver!
deux chambres, parents, et trois enfants dans le même lit
repas avec lampe à pétrole dans la chambre de mes parents!!
Aucun enfant n'ont relevé de différence avec avant!
Mon père était ouvrier dans un grand garage sur les boulevards de la ville!

Tu vois, on s'habitue à tout, mais toi, tu as subi ce que nous, nous n'avons pas subi
Tout ce que tu nous a écris! ceci, pardonne moi, je ne peux l'oublier!
Chaque cas est particulier, et derrière tes mots le voile du passé!

Merci à toi cher Ami, voici l'utilité de l'écriture.

Bises Poly

!
 
#12
Un récit touchant avec des mots qui glissent, mais parlent tellement
taisant la réalité!
C'était une époque difficile, pas pour tous peut être
mais tellement commune que les uns, les autres n'étaient pas remarqués
mais souffraient différemment
Cela dépend de la sensibilité de chacun à l'époque où tout est commun!

Nous avons quitté en l'année 1949 le confort de chez ma grand mère en
Belgique, pour un appartement, tout confort, rue des Filatiers Toulouse!!!
Appartement vite réduit à deux chambre, cuisine, uniquement l'évier pour se laver!
deux chambres, parents, et trois enfants dans le même lit
repas avec lampe à pétrole dans la chambre de mes parents!!
Aucun enfant n'ont relevé de différence avec avant!
Mon père était ouvrier dans un grand garage sur les boulevards de la ville!

Tu vois, on s'habitue à tout, mais toi, tu as subi ce que nous, nous n'avons pas subi
Tout ce que tu nous a écris! ceci, pardonne moi, je ne peux l'oublier!
Chaque cas est particulier, et derrière tes mots le voile du passé!

Merci à toi cher Ami, voici l'utilité de l'écriture.

Bises Poly

!
Merci beaucoup chère Poly pour ta lecture tu sais combien j’apprécie de te lire.

Nous avons traversé des moments difficiles toi comme moi je te lis et notre vie est loin d’être un long fleuve tranquille.

J’ai voulu occulter les souffrances celles qui tenaillent notre vie, qui ne quittent pas notre mémoire quoiqu’on fasse!.

Je sais que tu as beaucoup de mémoire et que mes écrits tu les as pour toujours en mémoire.

Ici j’essaie simplement d’écrire en appuyant sur le côté de la pauvreté omniprésente dans nos campagnes comme dans nos villes à cette époque je n’en ai jamais douté.

La vie des pauvres sans aucunes aides sociales, ces malheureux qui chaque jour souffraient de faim et qui par des petites phrases malgré tout nous faisait comprendre que leur vies par moment avait un sens, un petit rien les rendait heureux!.

Encore merci belle Poly les bises amicales de Momo le clochard céleste au cerveau poussiéreux.
 

glycine

Maître Poète
#13
Des souvenirs contés avec simplicité, authenticité, tendresse et émotion...
Malgré la pauvreté, apporter son aide, son hospitalité... C'est admirable...
Merci pour cette lecture... C'est avec plaisir que je lirai la suite...
Bises Momo
 
#14
Des souvenirs contés avec simplicité, authenticité, tendresse et émotion...
Malgré la pauvreté, apporter son aide, son hospitalité... C'est admirable...
Merci pour cette lecture... C'est avec plaisir que je lirai la suite...
Bises Momo
Merci beaucoup Glycine pour ta lecture et ton appréciation, j’ai voulu garder l’authenticité comme arme essentielle à mes souvenirs d’enfant
à cette époque les paysans de notre région vivaient pauvrement, autour d’eux gravitait une misère profonde que subissaient des personnages finalement exceptionnels!. J’ai modifié légèrement mon écrit ce matin...
Mon amitié et mes bises
Momo
 
#15
tes souvenirs ressemblent aux miens , les cailloux chauds j'ai connu pour partir à l'école les matins d'hiver , un dans chaque poche pour rechauffer nos mains
et cette impression de bonheur même dans la pauvreté ,
c'était pas le bon temps mais vu celui de maintenant
ça y ressemblait beaucoup finalement

mes bises du mardi
 
#16
tes souvenirs ressemblent aux miens , les cailloux chauds j'ai connu pour partir à l'école les matins d'hiver , un dans chaque poche pour rechauffer nos mains
et cette impression de bonheur même dans la pauvreté ,
c'était pas le bon temps mais vu celui de maintenant
ça y ressemblait beaucoup finalement

mes bises du mardi
Et oui, dans nos campagnes la vie avait des airs de ressemblance nous avons vécu des moments faits de petites joies de grandes tristesses, le bonheur pour les plus malheureux était inaccessible!.
Merci pour ton passage Luze...
Mes bises également
Momo
 
#18
Merci pour cette lecture, Vega46, et cette vivante facilité à convoquer et présenter ainsi vos souvenirs. On croirait que vous en sortez tout juste et je vois bien que je ne fus sans doute qu'un prétexte fallacieux pour la rédaction de ceux-ci ;-)
Merci Aubépin, un prétexte non fallacieux, c’est grâce à vous que cet écrit est sur le site. Je viens de poster la deuxième partie....
La troisième mûrit dans mas petite tête.
 
#19
J'adore lire la biographie qui est toujours source d'enrichissement sur les expérience vécues...surtout en venant de mon ami MOMO. la suite...
Belle soirée.
Merci mon ami Sim je suis dans la réalité, je n’invenet rien, j’ai posté la deuxième partie, je cogite la troisième
qui sera surtout consacrée à la vie des paysans au contact avec les animaux au début des années soixante.
Momo le clochard céleste au cerveau poussiéreux te salue