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La terrible odeur du réfectoire scolaire.

#1
Tu sais que tu viens de Capdenac quand tu as fréquenté la cantine de l’école publique !.
La chef cuistot était Madame CLAUZEL.
N’étant ni difficile, venant d’une famille pauvre, ni hindou, ni disciple de pythagore, je n’ai jamais pu avaler un morceau de viande cuisiné avec amour par cette charmante dame !.
Il faut dire qu’elle était très gentille, et on ne pouvait absolument pas la mettre en cause, la barbaque qu’elle cuisinait avait une odeur forte bien particulière !.
À tour de rôle on l’aidait à débarrasser les tables, on avait alors l’autorisation d’aller faire un tour dans la réserve à gâteaux secs, une aubaine pour nous on se remplissait les poches de petits-beurre !.
Il faut ajouter s’il faut en croire le philosophe Alain : "il y avait une forte odeur de réfectoire que l'on retrouve la même dans tous les réfectoires ; que ce soit des Chartreux qui y mangent ou des séminaristes, ou des lycéens, ou de tendres jeunes filles, un réfectoire à toujours son odeur de réfectoire. Cela ne peut se décrire. Eaux grasses ? Pain moisi ? Je ne sais. Si vous n'avez jamais senti cette odeur, je ne puis vous en donner l'idée ; on ne peut parler de lumière à des aveugles. Si vous ne la connaissais pas, je vous estime heureux. Cela prouve que vous n'avez jamais été enfermé dans quelques collèges. Cela prouve que vous n'avez jamais été prisonnier de l'ordre et ennemi des lois dans vos premières années. Depuis, vous vous êtes montré bon citoyen, bon contribuable, bon père ; vous avez peu a peu appris à subir l'action des forces politiques et sociales ; jusque dans le gendarme, vous avez reconnu un ami ; car la vie de famille vous a appris à faire de nécessité plaisir. Mais ceux qui ont connu l'odeur de réfectoire, vous n'en ferez rien. Ils ont passé leur enfance à tirer sur la corde ; un beau jour ils l' ont enfin cassé ; et voilà comment ils sont entrés dans la vie, comme des chiens suspects qui traînent un bout de corde. Toujours ils se hérissent, même devant la plus appétissante pâté. Vous les verrez toujours enragés contre les lois et les règlements, contre la politesse, contre la pédagogie et contre les palmes académiques. Car tout cela sent le réfectoire. Et cette maladie passera dans les ans par une crise, justement à l'époque où le ciel passe du bleu au gris, et où les librairies étalent des livres classiques et des sacs d'écoliers".
De la médisance certes, mais pas de la calomnie. Bien sûr que non !.