La résistance des gueux
Les medias déversaient
des logorrhées de mensonges
élégants comme des dahlias noirs
elles mettaient le feu à la violence
elles oubliaient l’importance des fleurs
elles cachaient la lumière
dans les poubelles dorées
de leurs marionnettistes
l’allégeance à la boutonnière
Il faut dire que là-haut
on avait mis les gants blancs du mépris
on émiettait l’aumône
sous la table
pour les chiens
on parlait de parler
pour hameçonner l’espoir
on projetait des tentacules
sur la justice apeurée
étouffée dans une mangrove
aux mille doigts de l’ombre
Pourtant dans les rues
et sur les ronds-points
on se touchait les mains
avec la délicatesse des myosotis
On tirait des bourrades d’amitié
à balles réelles
Les merguez sur le brasero
lançaient dans l’air glacial
un cocon odorant et protecteur
Les palettes brûlaient
dans des arrachements
de caresses
leurs ondes chaudes
comme un bon pain blanc
soulevaient des graines de folie
qui germaient dans les doléances
On sculptait les rêves
on détroussait les mots
on assoiffait l’ivresse
on s’embarquait pour le nouveau monde
dans les navires sauvages
de démocraties en fleur
Dans les rues
sur les ronds-points
les gueux ont découvert
qu’ils étaient des hommes
Christian DUMOTIER
Les medias déversaient
des logorrhées de mensonges
élégants comme des dahlias noirs
elles mettaient le feu à la violence
elles oubliaient l’importance des fleurs
elles cachaient la lumière
dans les poubelles dorées
de leurs marionnettistes
l’allégeance à la boutonnière
Il faut dire que là-haut
on avait mis les gants blancs du mépris
on émiettait l’aumône
sous la table
pour les chiens
on parlait de parler
pour hameçonner l’espoir
on projetait des tentacules
sur la justice apeurée
étouffée dans une mangrove
aux mille doigts de l’ombre
Pourtant dans les rues
et sur les ronds-points
on se touchait les mains
avec la délicatesse des myosotis
On tirait des bourrades d’amitié
à balles réelles
Les merguez sur le brasero
lançaient dans l’air glacial
un cocon odorant et protecteur
Les palettes brûlaient
dans des arrachements
de caresses
leurs ondes chaudes
comme un bon pain blanc
soulevaient des graines de folie
qui germaient dans les doléances
On sculptait les rêves
on détroussait les mots
on assoiffait l’ivresse
on s’embarquait pour le nouveau monde
dans les navires sauvages
de démocraties en fleur
Dans les rues
sur les ronds-points
les gueux ont découvert
qu’ils étaient des hommes
Christian DUMOTIER