La guipure des folioles s’écarte à la corolle de ma joliesse
L’aurore se lève.
Un cygne au cou de faïence, non loin de moi,
griffe la joue du lac endormi, où lape une biche,
je m’avance, en robe de soie blanche,
Un cygne au cou de faïence, non loin de moi,
griffe la joue du lac endormi, où lape une biche,
je m’avance, en robe de soie blanche,
adossée aux beffrois d’azur,
par delà le voile des bocages, tressaille l’homélie des branches,
les ruisseaux déclament des sonates de douceur
parmi la prée, parmi les fanaux de brume,
par delà le voile des bocages, tressaille l’homélie des branches,
les ruisseaux déclament des sonates de douceur
parmi la prée, parmi les fanaux de brume,
mon châle de brocart palpite dessus mon dos,
le susurrement de la brise éparpille ma longue chevelure,
j’inscris dessus la houle du silence des hosties d’éternité,
les sentiers, poudrés à frimas, s’ouvrent
le susurrement de la brise éparpille ma longue chevelure,
j’inscris dessus la houle du silence des hosties d’éternité,
les sentiers, poudrés à frimas, s’ouvrent
à la délicatesse de mes escarpins,
le diadème des gouttes d’eau effeuille
le madrigal des vallons,
les pépiements des oiselles recueillent
le diadème des gouttes d’eau effeuille
le madrigal des vallons,
les pépiements des oiselles recueillent
les étamines de notre Amour.
Ô ma Sirène, ma Vie,
entends-tu l’émoi des laudes,
tandis que des volutes de Grâce ondoient
Ô ma Sirène, ma Vie,
entends-tu l’émoi des laudes,
tandis que des volutes de Grâce ondoient
aux portails du firmament,
les soleils bleus des paroisses de clarté te déifient,
serre plus fort ma paume,
nos pas soulèvent l’or des chemins,
les soleils bleus des paroisses de clarté te déifient,
serre plus fort ma paume,
nos pas soulèvent l’or des chemins,
nous nous arrêtons parfois devant une source,
et nous buvons, passagères clandestines,
dans le ciboire de nos mains des salves de vie,
nous errons à tout instant dans la forêt de Lumière,
et nous buvons, passagères clandestines,
dans le ciboire de nos mains des salves de vie,
nous errons à tout instant dans la forêt de Lumière,
l’Univers te canonise dès que tu parais,
dès que tu trempes ton visage dans l’écume des nuages,
la guipure des folioles s’écarte à la corolle de ma joliesse.
Tes paumes ont béni cette nuit l’émoi de mes seins,
dès que tu trempes ton visage dans l’écume des nuages,
la guipure des folioles s’écarte à la corolle de ma joliesse.
Tes paumes ont béni cette nuit l’émoi de mes seins,
ma Suzeraine, toi la vigie des limbes,
accélère nos pas, et sur les émaux des fougères,
nues comme le vent des forêts, récite-moi
la cantilène de mes versets de Chair et de ma magnificence !
accélère nos pas, et sur les émaux des fougères,
nues comme le vent des forêts, récite-moi
la cantilène de mes versets de Chair et de ma magnificence !
Sophie Rivière