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Léon Gambetta revisité (1838-1882)

Filiatus

Maître Poète
#1
Léon Gambetta.jpeg

Originaires d'Italie
Les Gambetta emménagèrent
Dans le nord de l'Occitanie
Et s'intégrèrent, sans manière

C'est là que le petit Léon
À Cahors, très précisément
Tète son premier biberon
Ou bien le sein de sa maman

On est au sixième an du règne
Du roi Louis-Philippe 1er
Et dans le pays la paix règne
Les sans-culottes sont âgés

Inscrit au petit séminaire
Par son père plein de piété
Léon se montre volontaire
Pour le chahut dans les chambrées

Mais s'il est un bon camarade
Il est intelligent plus encore
Il aide les copains en rade
Dans leurs études, sans effort

Pendant les vacances scolaires
Un éclat lui traverse l'œil
L'implantation d'un œil de verre
Le tempère dans son orgueil

À dix-neuf ans il est en fac
Au Panthéon, dessous le dôme
À vingt-trois, il fait son come-back
À Cahors avec son diplôme

Pendant ce temps, en politique
L'empereur Louis Napoléon
À transformé la république
En tyrannie selon Léon

Tandis que Napoléon trône
Le peuple marseillais l'élit
Député des Bouches-du-Rhône
Nul n'est prophète en son pays

En mil huit cent soixante-dix
L'Empereur vaincu à Sedan
Se doit avec l'impératrice
De s'expatrier sur le champ

À Paris c'est la cavalcade
Pour former un gouvernement
Léon est là, dans la tornade
Au bon endroit, au bon moment

Il est dans une gouvernance
Le ministre de l'Intérieur
Chargé de redonner confiance
Aux Parisiens pétris de peur

Car les Prussiens on mit le siège
Sur la ville qui crie famine
Et s'il ne tombe pas de neige
La pluie d'hiver est assassine

Quand l'assaut final est donné
Léon fuit Paris en ballon
Pour, en Touraine, se poser
Et préparer les élections

Après que Paris capitule
Il est élu dans le Haut-Rhin
Mais l'élection est ridicule
Car le Rhin n'est plus alsacien

Fatigué par ces infortunes
Léon embarque pour l'Espagne
Tandis que la fière Commune
De ses chants guerriers l'accompagne

De retour en France à l'automne
Il est à nouveau député
Puis le président lui redonne
Son ministère préféré

À l'Intérieur, il a ses aises
Jusqu'au jour où désappointé
En mil huit cent soixante-seize
Son ministère est renversé

Élu député de la Seine
Léon excelle dans les joutes
Mais les événements s'enchaînent
Bientôt l'Assemblée est dissoute

Les républicains sont aux anges
Ils ont remporté le perchoir
Sur lequel comme une mésange
Notre Gambetta vient s'asseoir

Pendant deux ans Léon survole
Avec patience les débats
Mais à deux pas de la coupole
Notre oiseau guette une autre proie

C'est l'élection présidentielle
La récompense de sa vie
Qu'il entreprend à tire-d'aile
Face au fameux Jules Grévy

Malheureusement, on s'en doute
Malgré une aura sans pareille
Léon est battu par knock-out
Par l'ex-président du Conseil

Mais Jules Grévy, sans rancune
Attendri par notre bonhomme
Pour soulager son infortune
Chef du gouvernement, le nomme

Léon gouverne et administre
Le pays d'une main de fer
À tel point qu'un jour ses ministres
S'unissent à ses adversaires

Bientôt le gouvernement tombe
Et chute notre ange déchu
Quelques mois plus tard, il succombe
D'une pérityphlite aiguë.