Nous étions assis en cercle
dix indiens et moi dans la forêt
fumant le calumet de la Paix .
Je leur disais en iroquois,
langue que j’appris en autodidacte
là-bas, de prendre acte
qu’il ne fallait plus jamais déterrer
la hache de guerre .
Soudain vint au milieu de nous
un petit écureuil aveugle .
Il sautillait entre nos jambes
croisées en tailleur ;
il grattait la terre ;
il paraissait ailleurs ;
il avait toujours les yeux fermés
et une tache blanche sur sa queue hirsute ;
rentrons vite vers les huttes
m’écriai-je car un orage soudain éclata .
L’écureuil très vite grimpa
sur un grand épicea
où gentiment il se réfugia .
Etait-il vraiment aveugle ?
Le lendemain je revins seul au même endroit
et je le vis là ,mort
les yeux grands ouverts ;
il n’était donc pas aveugle ;
enfin, maintenant si ;en plus
se reflétait dans ses yeux
cette lueur blanche caractéristique.
Il se tenait exactement ,c’est curieux ,
au milieu de l’endroit où hier nous étions assis.
Avait-il un dernier message à nous transmettre ,
une ultime critique ?
«Vous les terribles guerriers
à la vision très nette,
aveugle j’étais bien plus heureux que vous ;
je bondissais partout ,
dans les arbres, libre et heureux .
Et vous, à vous faire sans cesse la guerre,
à toujours enterrer puis déterrer la hache ,
quelque part vous êtes des lâches
et bien plus aveugles que je ne le fus » .
dix indiens et moi dans la forêt
fumant le calumet de la Paix .
Je leur disais en iroquois,
langue que j’appris en autodidacte
là-bas, de prendre acte
qu’il ne fallait plus jamais déterrer
la hache de guerre .
Soudain vint au milieu de nous
un petit écureuil aveugle .
Il sautillait entre nos jambes
croisées en tailleur ;
il grattait la terre ;
il paraissait ailleurs ;
il avait toujours les yeux fermés
et une tache blanche sur sa queue hirsute ;
rentrons vite vers les huttes
m’écriai-je car un orage soudain éclata .
L’écureuil très vite grimpa
sur un grand épicea
où gentiment il se réfugia .
Etait-il vraiment aveugle ?
Le lendemain je revins seul au même endroit
et je le vis là ,mort
les yeux grands ouverts ;
il n’était donc pas aveugle ;
enfin, maintenant si ;en plus
se reflétait dans ses yeux
cette lueur blanche caractéristique.
Il se tenait exactement ,c’est curieux ,
au milieu de l’endroit où hier nous étions assis.
Avait-il un dernier message à nous transmettre ,
une ultime critique ?
«Vous les terribles guerriers
à la vision très nette,
aveugle j’étais bien plus heureux que vous ;
je bondissais partout ,
dans les arbres, libre et heureux .
Et vous, à vous faire sans cesse la guerre,
à toujours enterrer puis déterrer la hache ,
quelque part vous êtes des lâches
et bien plus aveugles que je ne le fus » .